Au secours d'alpinistes sur les plus hautes cimes du monde
Lorsqu'une catastrophe survient dans l'Himalaya, cette équipe de secours sauve des vies.
National Geographic a produit ce contenu dans le cadre d'un partenariat avec Rolex visant à promouvoir l'exploration et la conservation. Les deux organisations s'unissent pour soutenir les explorateurs passés et présents, et protéger les trésors naturels de notre planète.
Alors que des alpinistes s'entraînent toute leur vie pour gravir l'Everest, Chhirring Dhenduk Bhote semble né pour cela. Il est originaire d'un village à l'est du Népal, niché entre le mont Kangchenjunga et le mont Makalu, respectivement troisième et cinquième plus hauts sommets du monde.
L'Everest, plus haute montagne du monde avec ses 8 848 mètres, s'élève à l'ouest du mont Makalu. Il s'agit de l'un des sommets de l'Himalaya où Bhote a mené des opérations de sauvetage dans des conditions particulièrement difficiles.
Lorsque des alpinistes gravissant la montagne sont en danger, ils font appel aux organismes de sauvetage de la région. L'alpinisme est un sport extrêmement dangereux ; chaque année, de nombreuses personnes n'y survivent pas. L'exercice est si périlleux que de nombreux alpinistes souscrivent à une assurance spéciale avant d'entamer leur ascension.
Dès que Bhote et son équipe de sauveteurs entendent le signal, ils passent à l'action. À bord de leur hélicoptère, ils repèrent les alpinistes en situation de détresse. S'ils ne peuvent poser l'hélicoptère sur les lieux en toute sécurité, ils ont recours à une technique appelée l'hélitreuillage. Une longue corde est déroulée et Bhote descend en rappel jusqu'aux victimes. Il les attache à l'autre extrémité de la corde, qu'elles soient conscientes ou non. Suspendus à plusieurs mètres sous l'hélicoptère, la victime et le sauveteur sont amenés au poste de secours le plus proche.
Bien que ce travail très stressant exige énormément d'efforts physiques, Bhote est l'un des meilleurs sauveteurs de la région et a mené 21 des 35 opérations de sauvetage à la corde réalisées dans l'Himalaya depuis 2008. Il a été formé au métier en Suisse mais doit aussi ses capacités à l'alchimie innée qui l'unit aux montagnes. Si de nombreux sauvetages ont connu une fin heureuse, lui et son équipe ne parviennent pas toujours à retrouver les alpinistes en détresse à temps pour leur sauver la vie.
« Lorsque je découvre un corps inerte, mon cœur se gèle instantanément et je ressens une profonde tristesse », confessait Bhote dans une vidéo produite par le réalisateur DJ Clark. Si la plupart de ses opérations de sauvetage sauvent des vies, Bhote estime avoir le devoir de retourner le corps à la famille de l'alpiniste lorsque ce n'est pas le cas.
UNE AVENTURE À HAUT RISQUE
Gravir le mont Everest n'est pas une mince affaire. Bhote le sait ; il l'a escaladé à deux reprises. Le temps peut engendrer des catastrophes en l'espace d'un instant.
La base de données de l'Himalaya enregistre le nombre de décès survenus sur l'Everest depuis 1921. Si six décès ont eu lieu en 2017, 2014 a été l'une des années les plus meurtrières : 17 personnes sont mortes, dont la plupart dans une avalanche. En 2015, une autre avalanche provoquée par un tremblement de terre a causé la mort de 15 personnes.
Les avalanches sont l'une des principales causes de décès lors d'ascensions de ce type. Toutefois, des catastrophes imprévisibles peuvent également être à l'origine de drame ou de blessures, telles qu'un éboulement, une chute, une hypothermie, une maladie... Il arrive même que des personnes disparaissent sans laisser la moindre trace.
UNE MISSION ÉPROUVANTE
La rencontre entre Bhote et Clark a été un heureux concours de circonstances. En 2016, ce dernier s'est rendu au Népal afin de rendre compte des mesures prises en faveur de la protection des éléphants pour National Geographic, lorsqu'une connaissance en commun l'a mis en contact avec Bhote. Clarke avait beau avoir rencontré d'autres sauveteurs de cette discipline, Bhote a marqué son esprit, à la fois par les fins heureuses d'un grand nombre de ses sauvetages et par sa passion.
Clark devait attendre que quelqu'un soit en état de détresse pour pouvoir filmer les opérations de sauvetage de Bhote. Basé à Hong Kong, l'organisation lui est apparue comme un véritable casse-tête, de sorte que la majorité des images ont été tournées depuis une caméra accrochée au casque de Bhote ou tenue par ses coéquipiers depuis l'hélicoptère.
« Il désire profondément faire du Népal un lieu sûr pour les alpinistes », affirme Clark.
Dans un futur proche, Bhote souhaite poursuivre ses opérations de sauvetage. Lui et son équipe aimeraient ouvrir leur propre poste de secours. Une fois qu'ils auront plus de personnel, ils pourront être « sur tous les fronts », explique-t-il dans la vidéo.