Magazines
Télévision
Disney+
National Geographic
National Geographic
National Geographic
Histoire
Animaux
Sciences
Environnement
Voyage® & Aventure
Histoire
Animaux
Sciences
Environnement
Voyage® & Aventure
Page du photographe
Mélanie Wenger
Les signes vitaux de Tommaso Citti sont vérifiés, une poignée de secondes après sa naissance, à l’hôpital Beauregard d’Aoste, en Italie. Les enfants nés aujourd’hui dans des pays prospères ont de grandes chances de vivre jusqu’à 90 ans. La population mondiale vieillissant nettement, la recherche pour ralentir ou inverser le processus s’accroît.
Une vie longue et meilleure
Mélanie Wenger, storyteller
Habitués aux humains, certains manchots de Simon’s Town se sont installés dans les jardins des habitants et se baladent dans leurs logements. Quelques maisons d’hôtes jouent sur cela en utilisant la présence des oiseaux comme argument de vente. Les équipes qui veillent sur la colonie mettent en garde contre cette acclimatation, synonyme pour les manchots de franchissement des routes, de collisions avec les voitures et de rencontres avec des animaux de compagnie. Les rangers aident à rabattre les oiseaux loin des zones résidentielles.
Les agents de conservation de la faune surveillent de près la colonie de Simon’s Town pour suivre les facteurs de mortalité des oiseaux, qui peut résulter de prédations, de collisions avec des véhicules, de maladies ou encore de conditions météorologiques extrêmes. Cependant, la principale menace qui pèse sur la population entière est le manque de nourriture causé par la pêche industrielle et le changement climatique. Les agents ont récemment sauvé près d’une centaine de poussins affamés sur une île de la baie d’Algoa, située à 725 km à l’est de Simon’s Town et où vit une colonie de manchots du Cap. Ils y voient un signe avant-coureur d’un effondrement de l’écosystème.
Ce manchot équipé d’une balise fixée dans le dos avec du ruban adhésif séjourne au centre de soins avant d’être relâché dans la nature. En suivant les habitudes de recherche de nourriture des oiseaux, les agents de conservation de la faune ont découvert qu’ils étaient toujours réceptifs à des événements environnementaux supposés les conduire dans les zones riches en poissons. Mais avec l’évolution des vents et des courants océaniques causée par le réchauffement climatique, les poissons ne fraient plus aux mêmes endroits qu’avant et les manchots ont dû mal à les trouver.
Des bénévoles s’apprêtent à relâcher des poussins nourris à la main et des manchots adultes remis sur patte dans la réserve naturelle de Stony Point, une zone marine protégée située à 40 km à l’est de la colonie de Simon’s Town. Les rangers surveillent attentivement les colonies et viennent à la rescousse d’œufs et de poussins abandonnés, ainsi que d’adultes blessés. La Fondation sud-africaine pour la conservation des oiseaux côtiers nourrit les oiseaux à la main ou les soigne avant de les relâcher.
Les manchots du Cap préfèrent nicher sur les îles côtières. Autrefois recouvertes d’une épaisse couche de guano vieille de plusieurs siècles, elles offraient des lieux de reproduction stables et abrités. Surnommé l’« or blanc », le guano a cependant été retiré de la plupart des îles pour servir d’engrais et les oiseaux ont été contraints de trouver d’autres sites où se reproduire. Les premiers couples sont arrivés à Simon’s Town en 1985 ; depuis, la population de manchots n’a eu de cesse d’augmenter, comme le tourisme.
L’équipe qui veille sur les manchots a restreint l’accès du public à certaines zones de la colonie de Simon’s Town, comme sur l’une des extrémités de Seaforth Beach, qui est clôturée. La pleine saison touristique coïncide avec la mue annuelle des oiseaux, événement estival au cours duquel les oiseaux ne peuvent plus se nourrir pendant des semaines, ce qui les expose davantage au stress.
Dans leur désir d’obtenir un selfie, possiblement nourri par l’engouement sur les réseaux sociaux du #penguinbeach, les touristes font parfois fi de la distance recommandée de trois mètres à tenir avec les oiseaux. L’impact des visiteurs sur le succès de reproduction des manchots inquiète moins l’équipe qui veille sur la colonie que l’effondrement des populations de sardines, principale source de nourriture des oiseaux. La colonie de Simon’s Town se trouve dans une baie protégée où la pêche commerciale est interdite ; les manchots n’ont donc pas à rivaliser avec les bateaux pour trouver à manger. Mais les réserves de poissons de la zone pourraient tout de même être impactées par le réchauffement climatique.