Exposition photo National Geographic : Québec, l'automne en majesté
Cinquante nuances de jaune, d'orange et de rouge : le Québec est l'une des régions du monde où l'arrière-saison revêt ses plus beaux atours.
Début octobre, la forêt laurentienne compose un décor digne d’un tableau fauviste. Sous l’effet du changement climatique, la plus grande forêt mixte du Canada voit les feuillus gagner du terrain sur les conifères.
Retrouvez cet article dans le numéro 292 du magazine National Geographic. S'abonner au magazine
Au Québec, l’automne montre l’un de ses visages les plus grandioses. La baisse de la luminosité signe alors l’embrasement généralisé de la province canadienne. Ses immenses forêts se consument d’un bout à l’autre du territoire, dans une symphonie de couleurs chaudes. Un spectacle où les emblématiques essences d’érable tiennent le premier rôle, avec des feuillages aux mues éblouissantes, se déclinant du doré au rouge vif et au pourpre.
La magie opère sur une courte durée, environ trois semaines, entre la fin du mois de septembre et le milieu du mois d’octobre. Mais les Québécois profitent avec ferveur de cette période enchanteresse. L’époque est d’abord à la contemplation, les habitants – et quantité de touristes étrangers avec eux – se pressant sur les sentiers de randonnée pour admirer les frondaisons. Elle marque aussi le retour annuel d’anciennes traditions, comme la chasse et la trappe, encore pratiquée par 300 000 personnes, ainsi que la cueillette dans les centaines de vergers de pommiers de la province. Mais la période est surtout un temps de réjouissances, rythmé par les « festivals des couleurs », qui célèbrent dans les différentes régions cette parenthèse incandescente, ultime baroud de la nature avant l’hiver.
Une aube brumeuse se lève sur le lac Ouimet, près de la ville de Mont-Tremblant, dans le sud du Québec. L’automne jette ses premiers feux sur la végétation alentour. La saison voit affluer les touristes – canadiens, mais aussi étrangers, en particulier asiatiques, désireux de contempler les spectaculaires couleurs automnales. Pour l’occasion, la région publie en ligne chaque jour un « indice de couleur » signalant l’évolution prévue de la teinte des feuilles.
La période est aussi consacrée à la récolte de la canneberge. À Saint-Louis-de-Blandford, sur l’exploitation Canneberges Bieler, le plus gros cultivateur de la petite baie acidulée du Canada, elle obéit à un procédé aussi insolite que méconnu. Les champs sont d’abord inondés et le battage de l’eau permet ensuite de détacher les fruits de leur pied. Plus légères que d’autres baies, les canneberges remontent et flottent à la surface, avant d’être ramassées dans de vastes filets. Elles seront ensuite congelées et exportées dans le monde entier. Après le Wisconsin, aux États-Unis, le Québec est aujourd’hui le deuxième producteur de canneberge du monde.
Couvrant 800 ha à Montebello, dans la région de l’Outaouais, le parc Oméga permet à ses visiteurs d’observer au plus près certains des animaux les plus emblématiques du Canada. Un bestiaire qui compte entre autres wapitis, orignaux, caribous, castors, ours noirs et six meutes de loups gris noirs et arctiques. Au casting figurent aussi des espèces importées dont les cerfs élaphes, tel ce jeune mâle, ou encore les chevaux de Przewalski – Oméga étant partie prenante d’un programme de reproduction et de conservation de ces chevaux sauvages originaires de Mongolie.
Du 18 janvier au 15 avril 2024, les photos de ce reportage National Geographic France, réalisé avec le soutien de Bonjour Québec, sont à retrouver à Bercy Village, à Paris, lors d'une exposition gratuite et ouverte à tous.
