L’Union Européenne interdit le plastique à usage unique dès 2021
L’Union Européenne a annoncé ce 19 décembre l’interdiction d’une dizaine de produits en plastique à usage unique à partir de 2021, marquant une prise de conscience dans la lutte contre la pollution.
Jusqu’à présent, seul le coût élevé des alternatives au plastique restait un frein à l’interdiction globale de certains objets en plastique. Face à l’urgence climatique, l’Union Européenne a décidé de franchir un cap en interdisant dès 2021 une dizaine d’objets en plastique à usage unique. Si les bâtonnets de coton-tige et les pailles sont évoqués depuis un certain temps et notamment en France, un plus large éventail de produits s’ajoute à la liste des produits désormais indésirables. Cette mesure représente un grand espoir dans la lutte contre le changement climatique : les objets concernés représentent aujourd’hui 70 % de la pollution de nos océans.
QUELS OBJETS SONT CONCERNÉS ?
L’Europe prévoit d’interdire les bâtonnets de coton-tige, les pailles en plastique, les couverts et assiettes en plastique, les touillettes et les tiges de ballons de baudruche. Elle souhaite également limiter l’utilisation des gobelets et des emballages plastique, mais ce n’est pas tout. Après 8 mois de négociations, suite aux exigences de la Commission européenne en matière de lutte environnementale, le Parlement européen et les Etats membres se sont mis d’accord pour faire payer aux fabricants de certains produits comme les gobelets en plastique, les cigarettes ou les ballons de baudruche, une partie des coûts de nettoyage et de collecte de déchets.
Des décisions unanimement saluées par les associations environnementales, les qualifiant de pas en avant important. « C’est la première fois que l’Union européenne, et plus globalement une structure politique, propose un texte visant avant tout à réduire la consommation de plastique » précise Laura Chatel, chargée de campagne pour l’association Zero Waste France, « c’est une mesure inédite ». L’association entend aller plus loin encore et se mobilisera pour l’interdiction totale de gobelets en plastique en France.
QUELLES ALTERNATIVES ?
Cette décision témoigne d’une prise de conscience collective, mais surtout d’une pression croissante de l’opinion publique sur les producteurs de plastique, qui réclament des alternatives crédibles. Certaines entreprises ont par exemple déjà remplacé leurs pailles en plastique par des pailles en carton. En France, suite à l’interdiction des sacs plastiques dans les magasins depuis 2016, les sacs en papier ont pris le relai et représentent également un recours satisfaisant sur le long terme. Cependant, le pays va devoir accroître un peu plus ses efforts et réviser ses lois : il avait fait une exception pour les assiettes et couverts en plastique biosourcés et compostables, ce qui ne sera plus toléré suite à la décision de l’Union européenne.
Les produits en carton ou en papier seront donc les alternatives proposées pour palier l’interdiction des objets en plastique à usage unique, qui font partie de notre quotidien depuis des années. Les États membres auront jusque fin 2020 au plus tard pour inscrire ces nouvelles règles dans leur législation. Ainsi, la Commission européenne espère, en plus de réduire la pollution des océans, diminuer considérablement les émissions de CO2 issues de la production du plastique qui s’élèvent aujourd’hui à 3,4 millions de tonnes par an.