Donner son cerveau à la science pour aider la recherche

Les scientifiques ont besoin de cerveaux humains postmortem pour conduire leurs recherches, mais la plupart des programmes de dons d'organes en reçoivent très peu.

De Lori Cuthbert
Ce cerveau, donné par un homme de 101 ans, est plus gros que la moyenne pour ...
Ce cerveau, donné par un homme de 101 ans, est plus gros que la moyenne pour une personne de cet âge. L'homme était réputé pour avoir encore toutes ses facultés.
PHOTOGRAPHIE DE Rebecca Hale
Cet article a paru dans le magazine National Geographic du mois d'octobre 2018.

Les neuroscientifiques ont besoin de tissus cérébraux pour étudier les maladies qui touchent plus de 15 % des habitants de la planète. En 2015, le père de l'Américaine Tish Hevel a été emporté par une démence à corps de Lewy. Sa famille a voulu donner son cerveau à la science, mais savait qu'une carte de donneur ne suffirait pas. L'expérience a poussé Tish Hevel à créer le Brain Donor Project pour faciliter l'inscription des donneurs potentiels aux États-Unis. En moins de deux ans, plus de 2000 personnes ont rejoint ce projet.

En France, c'est la biobanque Neuro-CEB qui coordonne la collecte des cerveaux.

 

DISSIPER LES MYTHES AUTOUR DU DON DE CERVEAUX

L'organisation fondée par Tish Hevel — braindonorproject.org — a pour but de simplifier « le processus de don de cerveaux humains postmortem pour la recherche » et dissiper les méconnaissances sur le sujet. En France, vous pouvez contacter le Neuro-CEB, banque d'échantillons biologiques humains pour la recherche sur les maladies neurodégénératives.

 

1. LES DONNEURS

En France, tout le monde peut être considéré comme un donneur potentiel. Mais tous vos organes ne sont pas concernés. Votre cœur, vos reins et votre pancréas peuvent aller à des personnes cancéreuses, mais votre cerveau restera avec vous à moins que vous n'ayez spécifié votre désir de le donner.

 

2. DES CERVEAUX SAINS

La collecte s'inscrivant nécessairement dans un projet de recherche, le cerveau ne sera prélevé que s'il est sain ou si l'une de ces quatre pathologies est présente : maladie d'Alzheimer et apparentées, maladies de Parkinson et apparentées, sclérose en plaques, ataxies cérébelleuses. La recherche repose en effet sur la comparaison entre des organes sains et malades. 

 

3. L'INCISION DU CRÂNE

Si vous craignez que le prélèvement du cerveau provoque des modifications sensibles du visage, rassurez-vous, ce ne sera pas le cas : le cerveau est extrait par une incision pratiquée à l'arrière du crâne, ce qui ne défigure pas le défunt.

 

4. LE COÛT

En France, si une personne donne son cerveau à Neuro-CEB, sa famille n'a pas à payer le transport du corps ni le prélèvement de l'organe.

 

5. LE TIMING

Il n'y a pas une minute à perdre après le décès si vous faites le choix de donner votre cerveau à la science. Les neuropathologistes ont besoin de le récupérer dans les 48 heures qui suivent le décès. Assurez-vous que votre famille est informée de ce choix et de la procédure à suivre.

 

6. L'INSCRIPTION

Le processus d'inscription est simple et expliquée sur le site de Neuro-CEB : http://www.neuroceb.org/info-donneur.htm 

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