Voici comment préserver votre santé intestinale pendant les fêtes de fin d'année
Du sucre, du sucre et encore du sucre... les fêtes de fin d'année peuvent faire des ravages sur votre microbiome intestinal. Voici ce qu'il faut garder à l'esprit pour profiter sereinement des retrouvailles familiales et amicales.
Les E. coli, que l'on voit ici, sont des bactéries en forme de bâtonnets qui font partie de la flore normale de l'intestin humain. Une consommation importante d'aliments sucrés peut perturber l'équilibre entre les bactéries, les virus, les champignons et les autres micro-organismes qui composent le microbiome de l'intestin.
C'est la saison des retrouvailles, qui riment souvent avec victuailles. Tous ces biscuits, ces bonbons, ces boissons alcoolisées qui ponctuent des repas importants ont tendance à nuire à votre santé, et ce de bien des façons.
Ce que vous consommez affecte votre microbiome intestinal, un ensemble d'organismes microscopiques comprenant des bactéries, des virus, des champignons et des parasites. On ne saurait trop insister sur l'importance de ce microbiome. Ce monde microscopique contribue à protéger l'organisme contre les agents pathogènes envahissants, à activer le système immunitaire et à digérer les aliments, pour ne citer que quelques-unes de ses fonctions. Si cet équilibre intestinal est perturbé, des infections ou maladies peuvent apparaître.
Alors, comment maintenir un microbiome intestinal sain - ou le rééquilibrer après quelques tranches de Bûche de Noël en trop ?
CHOISIR LES BONS ALIMENTS
Les minuscules organismes qui composent votre microbiome intestinal, en particulier les bactéries, aident l'organisme à décomposer les carbohydrates, les protéines et les sucres en nutriments utiles et à transformer les fibres dans le côlon.
« Tout ce que nous mangeons et buvons et que nous ne digérons ou n'absorbons pas passe par notre tractus gastro-intestinal jusqu'à notre intestin grêle, notre côlon, où se trouve la majorité des microbes, et devient de la nourriture pour le microbiome », explique Gail Cresci, chercheuse sur le microbiome dans le département de gastroentérologie pédiatrique, d'hépatologie et de nutrition de la Cleveland Clinic Children's.
Par exemple, l'organisme digère rapidement les aliments riches en sucre et pauvres en fibres, ce qui ne laisse pas beaucoup de nutriments à la disposition du microbiote intestinal, tandis que le sucre qui n'est pas digéré peut nourrir des bactéries pathogènes. Les antibiotiques, quant à eux, peuvent tuer les bonnes bactéries en même temps que les mauvaises.
Selon Gail Cresci, le microbiome intestinal est résistant et se rétablit relativement vite si l'on reprend une alimentation saine ou que l'on arrête de prendre des antibiotiques.
Cela signifie également que seule une alimentation saine à long terme peut réellement maintenir ou améliorer votre microbiome intestinal. Les experts recommandent de consommer des aliments riches en fibres, comme les glucides complexes que l'on trouve dans les céréales, les légumes et les légumineuses. Vous devriez également consommer des aliments fermentés, comme le kimchi, le kéfir et la choucroute, qui contiennent leurs propres probiotiques, des micro-organismes vivants qui peuvent augmenter la diversité du microbiote dans l'intestin. Enfin, il faut limiter la consommation de sucre et l'associer à des fibres, en mangeant des fruits plutôt qu'en les buvant sous forme de jus.
RENSEIGNEZ-VOUS AVANT DE PRENDRE DES PROBIOTIQUES
Cependant, les scientifiques n'ont pas encore tranché en ce qui concerne les probiotiques manufacturés, une industrie pesant plusieurs milliards d'euros souvent présentée comme un remède universel pour nos différents microbiomes. La réalité est bien plus complexe et il est difficile d'amener l'intestin à accepter un probiotique.
« Dans cette situation, les probiotiques sont un peu comme un enfant qui est transféré dans une toute nouvelle école, mais qui ne connaît personne. Il y a de fortes chances qu'ils soient rejetés par le groupe parce que tous les autres microbes sont habitués les uns aux autres », explique Purna Kashyap, professeur de médecine et de physiologie à la Mayo Clinic.
En fait, les essais cliniques portant sur les probiotiques en tant que traitement d'une majorité de maladies n'ont pas montré de bénéfice, selon Kashyap, qui cite les lignes directrices de l'Association américaine de gastroentérologie.
Le marché des probiotiques comporte également un grand nombre de types différents et des niveaux de qualité variables. S'y retrouver peut être déroutant pour le consommateur. Les probiotiques ne sont pas considérés comme des médicaments en France, mais comme des compléments alimentaires.
Si vous envisagez de prendre une supplémentation en prébiotiques ou probiotiques, consultez toujours votre médecin traitant au préalable. Certains peuvent être nocifs pour certaines personnes, comme celles qui prennent des médicaments immunosuppresseurs, rappelle Cresci.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.