Dix moyens de voyager depuis votre canapé
Laissez-vous porter par la beauté de l’Écosse, donnez un coup de pouce aux abeilles et découvrez les nouvelles mesures mises en place par Airbnb.
Pour égayer la vie des voyageurs confinés, Jim Richardson, photographe National Geographic, partage des images de l’Écosse sur son compte Instagram, comme cette vue aérienne de la ville de Stromness dans les Orcades.
Comment la Nouvelle-Zélande, qui semble avoir éradiqué le coronavirus sur ses territoires, repense-t-elle sa stratégie touristique ? Quelles mesures Airbnb prend-il pour garantir la propreté de ses logements ? Qu’en est-il des nouveaux uniformes d’AirAsia ?
Cette semaine, nous nous efforçons d'apporter des réponses aux nombreux voyageurs qui doivent s’adapter au monde post-pandémie. Si certains pays d’Europe tâtent le terrain avec une réouverture progressive, d’autres, au contraire, resserrent l’étau. Le secteur européen du tourisme englobe 2,3 millions d’entreprises qui emploient plus de 12 millions de personnes. Actuellement, elles cherchent des moyens de survivre à cette saison estivale qui s’annonce des plus dures pour le secteur. Certaines régions du monde décident de s’isoler complètement. L’Argentine par exemple a interdit toute vente de billet pour un vol commercial jusqu’au 1er septembre.
Toujours est-il que ces perturbations n’empêchent pas les informations voyage de circuler. Il existe toujours des moyens d’étancher notre soif de voyage, de nous embarquer dans de nouvelles aventures et de soutenir les efforts de conservation à l’échelle mondiale.
UN GOÛT DE L’ÉCOSSE AU QUOTIDIEN
L'Écosse a ce je-ne-sais-quoi d’apaisant. « J’ai tout de suite pris conscience que les mesures de confinement auraient des répercussions graves et que les nouvelles désastreuses feraient désormais partie intégrante de notre quotidien », confie Jim Richardson, photographe National Geographic qui parcourt le monde. « Un peu de réconfort ne nous ferait pas de mal. »
Sur Instagram, Richardson sollicite l’avis des lecteurs sur les endroits qu’ils ont visités – ou voudraient visiter – en Écosse. Puis il publie une photographie qu’il puise dans ses archives, lui qui a passé des décennies à explorer le pays, des Highlands aux îles. Chacune de ces images vous fait voyager par procuration vers un lieu « romantique mais pour de vrai pas fruit de votre imagination », comme se plaît à dire Richardson. « Dans ma rubrique Scotland Fix of the Day sur Instagram, j’essaye de montrer que les merveilles du monde sont toujours là. »
FORÊT VIVRIÈRE AU RWANDA
Pour lutter contre l’insécurité alimentaire au Rwanda, Humanity Unified, une organisation à but non lucratif, a œuvré de pair avec des ONG locales pour faire pousser la première forêt vivrière en janvier. Faisant partie d’une ferme biologique de plus de 20 000 mètres carrés derrière le Centre hospitalier universitaire de Butare, la forêt contribue à l’alimentation des femmes et des enfants hospitalisés, ainsi que du personnel soignant. Cependant, le but est de perdurer sur le long terme.
Les jeunes plants sont semés dans la forêt vivrière Kuzamura Ubuzima Lanima du Rwanda qui nécessite moins d’entretien qu’une ferme traditionnelle.
Les jeunes plants sont semés dans la forêt vivrière Kuzamura Ubuzima Lanima du Rwanda qui nécessite moins d’entretien qu’une ferme traditionnelle.
« En mettant en place les conditions d’une forêt sauvage, vous pouvez créer un jardin comestible qui nécessite nettement moins d’entretien qu’une ferme traditionnelle », explique Maria Russo, co-fondatrice de Humanity Unified. « J’espère que ce sera un premier pas vers l’agriculture durable, à la fois à l’échelle du pays et du continent pour remédier au système alimentaire défaillant. »
On y trouve 120 arbres fruitiers et un large éventail de légumes et de plantes médicinales. Une fois que le confinement sera levé, 44 habitants recevront une formation en matière de jardinage biologique et d’agroforestrie, tous deux indispensables à la survie des populations et de la planète, dans le cadre d’un programme de sensibilisation communautaire. Envie d’aider ? Cliquez ici pour financer l’achat de compost et d’arbres, entre autres.
AIRBNB : QUELS CHANGEMENTS ?
Grâce à Airbnb, on peut désormais dormir dans le lit d’un(e) parfait(e) inconnu(e). Dans ce nouveau monde où la distanciation sociale est de mise, quelles mesures ce géant de l’hébergement prendra-t-il ? Un nettoyage de fond en comble, pour commencer. La firme devra se conformer à un nouveau protocole de nettoyage à l’intention des hôtes, élaboré sous la direction du Dr. Vivek Murthy, ancien médecin en chef des États-Unis.
Le protocole sera lancé en mai aux États-Unis. Les voyageurs pourront prendre connaissance des logements qui ont adhéré au programme. Le protocole de nettoyage comporte des mesures précises pour la prévention du COVID-19, comme l’utilisation de masques et de gants pour les hôtes ou leur équipe de nettoyage ainsi que des produits désinfectants approuvés par les autorités réglementaires. Par mesure de précaution, un délai de 24 heures sera respecté entre le départ d’un client et l’arrivée d’un nouveau. Avez-vous envie de fuir la monotonie du confinement ? Airbnb propose une série d’expériences en ligne. Il suffit de vous connecter à Zoom pour sillonner les mers avec un champion olympique, concocter de petits plats au curry avec un cuisinier Cape Malay ou méditer avec un moine bouddhiste japonais.
LE TOURISME POST-CONFINEMENT EN NOUVELLE-ZÉLANDE
Le 27 avril, la première ministre de la Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern, a annoncé l’éradication du coronavirus dans ce petit pays qui compte 4,9 millions d’habitants grâce à un confinement très strict. Avec la levée des restrictions, les Kiwis retrouvent un semblant de rythme normal. Le monde attend de voir si la stratégie touristique post-pandémie sera tout aussi exemplaire.
Le ministre néo-zélandais du Tourisme, Kelvin Davis, a confié à l’Office de tourisme la tâche de réinventer le tourisme après la pandémie. Celui-ci a saisi l’occasion pour redéfinir le tourisme durable en Nouvelle-Zélande, sachant que plus de 8 % de la population travaille dans le secteur du tourisme.
« Le désir de mettre en place une industrie qui donne plus qu’elle ne reçoit est plus fort que tout », souligne Stephen England-Hall, PDG de New Zealand Tourism.
Davis a déjà fait part d’une révision du plan d’investissement relatif à la taxe sur le tourisme international présenté l’an dernier (et qui devrait générer plus de 50 millions de dollars chaque année). D’autres annonces sont encore à venir.
COUP DE POUCE AUX ABEILLES À ASHEVILLE ET SEATTLE
Au cours de l’hiver 2018-2019, les États-Unis ont perdu 40 % de leurs colonies d’abeilles après plus d’une décennie de déclin. Pour sauver ces pollinisateurs vitaux dont dépendent chaque année des cultures d’une valeur de 15 milliards de dollars, certaines régions déploient des efforts plus que d’autres. Asheville en Caroline du Nord, est devenue la première ville à adhérer au programme Bee City USA en 2012 en installant des habitats pour les pollinisateurs près des églises et des brasseries, ainsi que des bars pour la dégustation de miel au centre-ville (boutique en ligne jusqu’à la levée des restrictions imposées par le COVID-19).
Planter des espèces à fleurs permet de protéger les pollinisateurs comme les abeilles, ici en photo, ainsi que les bourdons indigènes.
À Seattle, la plus grande des 104 villes incluses dans le programme de conservation, les invertébrés ailés empruntent la « voie des pollinisateurs » qui s’étend sur 1,6 kilomètre et on trouve des ruches à l’aéroport international. « Toute personne ayant une cour, un jardin ou même des bacs à fleurs sur son balcon peut planter des espèces à fleurs pour aider à la préservation des abeilles », souligne Molly Martin, coordinatrice du programme Bee City USA. Pas besoin d’avoir la main verte pour devenir citoyen scientifique. Envie de donner un coup de pouce ? Aidez à suivre les bourdons d’Amérique du Nord en téléchargeant les photos des insectes sur BumbleBeeWatch.org.
PLUTÔT PARESSEUX OU PANGOLIN ?
Les lions, les léopards, les éléphants, les rhinocéros et les Syncerus caffer sont depuis longtemps les vedettes de la savane africaine. Tout comme les paparazzis, les amateurs de safari guettent leurs moindres mouvements. Le photographe animalier britannique Graeme Green veut redéfinir ce que c’est de « filmer les big five » en invitant chacun à choisir les animaux qui méritent ce titre privilégié.
Le projet New Big Five, soutenu par plus d’une centaine des meilleurs photographes et écologistes du monde, vise à sensibiliser à la crise que connaît la faune sauvage à l’échelle internationale. Depuis son lancement la semaine dernière, plus de 10 000 votes ont été enregistrés, de la Syrie au Bhoutan. La liste comprend 46 petits ou grands animaux vivant sur la terre ferme : des lions, des tigres, des dragons de Komodo, des grizzlis, des paresseux et même des pangolins.
« La plupart de nos animaux préférés sont menacés par le braconnage ou la déforestation », explique Green. « De nombreuses personnes à travers le monde nous demandent comment elles peuvent se rendre utiles. Ce projet vise à exploiter cette énergie. » Faites un tour sur le site New Big Five et votez pour vos cinq animaux préférés. Consultez les podcasts, les photos et les entretiens avec des sommités comme Jane Goodall et Steve McCurry. Les résultats du vote seront publiés à l’automne. Petit plus pour les parents et leurs enfants qui raffolent d’animaux : un guide éducatif de 18 pages à télécharger gratuitement.
LE DESIGN : UN PLAISIR POUR LES YEUX ET L’ESPRIT
Au printemps, les férus d’art et d’architecture ne savent plus où donner de la tête entre le Salon international du meuble de Milan, la London Craft Week et les vernissages d’Amsterdam à New York. Bien que le coronavirus ait mis fin à ces rassemblements dans la vraie vaie, le magazine Dezeen a décidé de lancer VDF, le premier festival de design en ligne. Au programme : architecture, expositions et événements en ligne jusqu’au 6 juin. Du contenu nouveau sera téléchargé tous les jours comme un entretien avec la créatrice de mode néerlandaise Iris van Herpen le 6 mai ; une vitrine continue de tapisserie et de meubles britanniques en ligne (ne manquez pas d’admirer le motif cannabis, une création étrangement glamour !) ; le 9 mai aura lieu une visite en direct d’une nouvelle exposition d’art environnemental à Schloss Hollenegg, un château autrichien.
« À mon avis, Internet ne met pas en péril les événements du monde réel mais il est indéniable qu’un festival en ligne présente de nombreux avantages. Le voyage en avion, les dépenses, faire la queue pour prendre un taxi… tout ça ne me manque pas du tout », avoue le fondateur et rédacteur en chef de Dezeen, Marcus Fairs.
INFORMATIONS VOYAGE
- Alerte nouveau monde : Bourbonisme (nom) : obsession pour le whisky à base de maïs originaire du Kentucky. Le Bourbon District de Louisville, berceau du bourbonisme, propose après le confinement une dégustation guidée de spiritueux à base de maïs et de seigle en provenance de sept distilleries.
- Priorité à la sécurité : Au milieu du 20e siècle, les passagers revêtaient leurs plus beaux habits du dimanche. Les agents de bord, eux, portaient des uniformes haute couture. Les temps ont bien changé à l’ère du coronavirus. La compagnie aérienne JetBlue a annoncé que le port du masque sera obligatoire pour tous les passagers à partir du 4 mai. « C’est la nouvelle étiquette de vol », insiste Joanna Geraghty, PDG de la compagnie, dans un communiqué. AirAsia a également dévoilé le nouvel uniforme de son personnel de bord. Place à une combinaison rouge hermétique de la tête aux pieds, des gants, un masque et une visière en plastique.
- Tourisme dans l’Arctique grâce à la réalité virtuelle : Rien de plus beau qu’une escapade en Suède lors de ce confinement. Au programme excursion en traîneau à chiens, motoneige et flânerie à l’Ice Hotel. N’oubliez pas de tourner la tête de tous les côtés lors de ces visites à 360 degrés, mises en place par Virtually Visiting. Bientôt, vous pourrez survoler la toundra en montgolfière et visiter Arctic Bath, un nouvel hôtel flottant.
Katie Knorovsky, Kimberley Lovato et Sarah Reid ont fourni des informations supplémentaires.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.