Tout ce qu'il faut savoir sur le parc national des volcans d'Hawaï
Figurant parmi les attractions les plus populaires de la Grande île, ce parc renferme certains des plus beaux panoramas volcaniques au monde.
Partir à la découverte du parc national des volcans sur la Grande île d'Hawaï, c'est un peu comme poser le pied sur une autre planète.
De récentes coulées de lave s'étendent sur des kilomètres à travers un paysage chaotique que l'on pourrait aisément confondre avec la Lune s'il n'était pas perdu au beau milieu d'un océan. Des vagues colossales se fracassent contre un littoral sauvage et escarpé en projetant à plusieurs dizaines de mètres un embrun vivifiant. Des oiseaux menacés se dandinent sur la route qui les mène au sommet de la montagne isolée la plus large au monde. Avec un peu de chance, vous pourrez même assister à un spectacle pyrotechnique naturel donné par la lave lorsqu'elle se jette dans l'océan ou par les panaches de roches fondues lorsqu'ils se cambrent au-dessus de l'un des rares lacs de lave de la planète.
Ce vaste parc national est encadré par deux volcans qui rivalisent de spectaculaire, l'un par sa taille et l'autre par son activité. Entre les coulées de lave incandescente et les tremblements de terre, la pluie, le vent et les vagues, c'est tout le spectre des forces géologiques et météorologiques de notre planète qui est représenté sur la Grande île. Et même si l'activité volcanique reste l'attraction phare de la région, les forêts tropicales et les prairies qui recouvrent cet archipel sont un lieu d'accueil pour les espèces rares de la faune et la flore hawaïennes qu'il faut absolument visiter.
« Redoublons, redoublons de travail et de soins : Feu, brûle ; et chaudière, bouillonne. » Ces quelques mots de Shakespeare auraient très bien pu décrire les volcan hawaïens plutôt que le breuvage d'une sorcière dans Macbeth. Aucun autre parc national n'est le théâtre d'événements aussi prodigieux de façon aussi régulière.
En éruption depuis 1983 et culminant à ce jour à 1 247 m, le volcan Kilauea est l'un des plus actifs au monde. Il jouxte le flanc sud-est du Mauna Loa, plus vieux et bien plus large, également connu sous le nom de « long mountain » (longue montagne). Actif depuis 700 000 ans, le Mauna Loa s'élève à 4 169 m au-dessus du niveau de la mer. Depuis sa base plus de 5 000 m sous le niveau de la mer, il est plus haut que l'Everest. Sa pente douce et son volume de 75 000 km³ en font la montagne isolée la plus massive de la planète.
Le parc national englobe un territoire allant du niveau de la mer au sommet du Mauna Loa. Une fois la fin de la route atteinte, les visiteurs pénètrent dans la réserve naturelle du Mauna Loa où ils pourront goûter aux nuits glaciales et parcourir les sentiers cahoteux de lave refroidie au beau milieu des sculptures de lave aux formes obscures, des cônes de cendres, des fosses béantes et autres merveilles volcaniques. De son côté, le Kilauea offre un accès facile à toute une palette de paysages et sites culturels.
Sur les pentes du Kilauea dont le nom signifie « en expansion, beaucoup de rejets », le vert éclatant des forêts luxuriantes côtoie la noirceur des récentes coulées de lave. Ce laboratoire naturel du changement écologique exhibe toutes les étapes de régénération d'une forêt, de la repousse précoce du lichen et des fougères à la renaissance d'une épaisse forêt. La forêt tropicale qui recouvre le versant exposé au vent du Kilauea laisse place sur le versant sud-ouest au désert de Kau lui aussi balayé par le vent. Sur la côte, les vagues donnent naissance à des falaises en dents de scie et les éruptions périodiques envoient une lave bouillonnante finir sa course dans l'océan avec fracas dans un grand nuage de vapeur.
Le dynamisme géologique est le premier thème naturel du parc, suivi de près par la biologie de l'évolution. Des milliers d'espèces uniques ont évolué sur les terres reculées des îles hawaïennes. L'archipel est également parsemé de sites culturels, les souvenirs des pionniers polynésiens qui arrivèrent à la rame à Hawaï, à bord de leurs pirogues à balancier, il y a environ 1 500 ans.
Les Nations unies ont fait de ce ce parc à la fois une réserve internationale de biosphère et un site classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce qui n'empêche malheureusement pas la majorité des plantes et animaux endémiques du parc d'être en danger, sans défense face aux espèces étrangères invasives comme les mauvaises herbes et les porcs sauvages. Les espèces natives sont soigneusement protégées par le personnel du parc qui a clôturé ses frontières afin de tenir éloignés les cochons et s'est investi dans le désherbage des plantes envahissantes.
À NE PAS RATER
Deux routes pittoresques offrent aux voitures un accès très facile aux principales attractions du parc. La Crater Rim Drive flirte avec le rebord de la caldeira du Kilauea et vous mènera vers des belvédères où vous pourrez scruter le ventre de la bête et inhaler l'odeur âcre de souffre qui règne en maître. Au début de la route, le Visitor Center (office de tourisme) du parc propose des expositions et dispense de précieux conseils de sécurité ; il est également possible d'y découvrir un excellent film “Born of Fire, Born of the Sea.” (Né du feu. Né de la mer.)
De l'autre côté de la route, la Volcano House est l'une des plus anciennes auberges de l'ensemble du système américain des parcs nationaux. À l'arrière, sa terrasse est un excellent point de départ pour un premier aperçu du cratère. Situé dans une autre structure historique, le Volcano Art Center propose des cours ou des ateliers et renferme une galerie dédiée aux artistes locaux et à la danse hula. Il offre même la possibilité de prendre part à des visites guidées gratuites de la forêt pluviale de Niaulani.
Si vous souhaitez tout savoir sur la lave, dirigez-vous vers le Jaggar Museum de volcanologie où vous pourrez ensuite admirer le magma en ébullition du cratère Halemaʻumaʻu directement depuis la terrasse située à l'arrière du musée. Ce feu d'artifice naturel est encore plus somptueux une fois la nuit tombée. Crater Rim Drive mène également au cratère Kilauea Iki et au tunnel de lave Nahuku Thurston accessible après une courte randonnée à travers une forêt de fougères arborescentes préhistoriques.
La Chain of Craters Road serpente sur 30 km à travers des paysages torturés par l'activité volcanique entre la caldeira de Kilauea et l'arche marine d'Hōlei. Cette route est truffée de lieux qui ne demandent qu'à être visités comme le belvédère de Kealakomo, le champ de lave de Mau Loa o Mauna Ulu aux allures martiennes ou encore la promenade qui mène aux pétroglyphes de Pu‘u Loa où plus de 23 000 images ont été gravées par les natifs d'Hawaï entre 1200 et 1450.
Plus à l'est le long de la côte se trouve Kamokuna où la lave en fusion du cratère Pu‘u ‘O‘o rencontre parfois l'océan. Il est préférable d'approcher cette zone d'où se dégage une chaleur inouïe depuis le village de Pahoa (à l'extérieur du parc) en compagnie des guides expérimentés de la société Active Lava Hawaiian Tours ou d'autres organismes similaires. Il faut compter environ quatre heures de randonnée (entre 11 et 16 km) sur un terrain volcanique accidenté. Parfois lorsque la lave se jette dans la mer, Lava Ocean Tours organise des excursions en bateau pour se rendre au plus près du point vaporeux de rencontre entre ces deux éléments.
Le chemin jusqu'au sommet du Mauna Loa nécessitera de votre part des efforts dignes des douze travaux d'Hercule. Une route étroite et bitumée vous permettra d'accéder à un point de vue panoramique à 2 000 m d'altitude. Le reste de l'ascension devra se faire à pied, via un sentier long de 25 km aux abords duquel les forêts naturelles laissent rapidement place à un désert sauvage de lave pétrifiée. La plupart des randonneurs prévoient un voyage sur quatre jours en s'arrêtant la nuit dans les refuges de montagne du parc national.
Parmi les autres randonnées sauvages que le parc a à vous offrir figure le Kau Desert Trail, un sentier s'étalant sur près de 30 km qui relie son pont de départ près de la Hawaii Route 11 aux falaises d'Hilina Pali en passant par des champs de lave tortueux avec la possibilité de passer la nuit dans des campements le long de la côte Pacifique comme Halape et ses plages de sable bordées de cocoteraies.
Cet article intègre des extraits des livres National Geogrpahic 100 Parks, 5000 Ideas et National Geographic Guide to the National Parks of the United States, Seventh Edition, 2012, et a été mis à jour.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.