Marchez dans les pas d’Indiana Jones à travers ces 11 destinations

De Pétra à Glasgow en passant par quelques lieux de tournage surprenants, l'archéologue préféré d'Hollywood a inspiré une génération d'aventuriers.

De Simon Ingram
Publication 29 juin 2023, 14:41 CEST
Une route pavée bien préservée indique le chemin vers Pétra, en Jordanie, site classé au patrimoine ...

Une route pavée bien préservée indique le chemin vers Pétra, en Jordanie, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et ayant servi de lieu de tournage dans le film Indiana Jones et la Dernière Croisade, sorti en 1989.

PHOTOGRAPHIE DE Stephen Álvarez, Nat Geo Image Collection

La réplique qui résume peut-être le mieux Indiana Jones est prononcée pince-sans-rire, au milieu du film Les Aventuriers de l’arche perdue (1981). Battu, meurtri et fatigué, l’archéologue-aventurier déclare : « Le temps ne fait rien à l’affaire. C’est le kilométrage. »

Cinq films et quarante-deux ans plus tard, le kilométrage a sérieusement augmenté. Outre les fédoras et Harrison Ford, l’une des marques visuelles désormais emblématiques de la franchise est une carte, ou plutôt, une ligne rouge parcourant les mers et les continents tandis que le Dr Jones fouille, aime et se fraye un chemin à travers le monde en bateau, en avion, à vélo ou en sous-marin.

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, le dernier coup de fouet cinématographique du personnage, devrait inspirer une nouvelle génération d’aventuriers, si l’on en croit les précédents volets.

« Imaginez à quel point la vie perdrait de sa saveur si vous n’aviez pas l’impression qu’il existe un monde d’aventures et de découvertes au-delà de votre immeuble ou des rues de votre ville », raconte Albert Lin, explorateur National Geographic, scientifique et présentateur de la série documentaire Les cités perdues d’Albert Lin. « Lorsque j’étais enfant et grandissais avec Indiana Jones, je ne voyais ces différents mondes qu’à travers l’écran. Or ces endroits existent vraiment à l’extérieur. Il y a bel et bien une ville construite dans les murs d’une falaise en Jordanie, des momies dans les montagnes du Pérou, des chambres sous le désert en Égypte. »

Reste que la plupart des lieux tournés dans la série de cinq films ne sont pas tout à fait là où l’on nous le fait croire. Des facteurs politiques, logistiques et les complications liées au tournage ont amené les producteurs à faire preuve d’ingéniosité lors du repérage. Résultat ? Des destinations souvent improbables situées aux quatre coins du monde.

 

LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE (1981)

Les « jungles du Pérou » ont en réalité été filmées sur le sol américain, sur l’île de Kauai, à Hawaï. La montagne Kalalea a fourni le tout premier plan du film. D’autres sites autour du Huleia National Wildlife Refuge et de l’historique Kipu Ranch près de Puhi ont remplacé le territoire des guerriers Chachapoyas.

Les spectaculaires falaises couleur émeraude encerclent Kauai, la quatrième plus grande île d’Hawaï. Souvent appelée « l’île jardin », Kauai possède une nature luxuriante et sauvage que l’on peut explorer en empruntant des sentiers de randonnée et des bateaux.

PHOTOGRAPHIE DE Frans Lanting, Nat Geo Image Collection

Les scènes dans les rues égyptiennes, dont le célèbre combat à l’épée, ont été filmées dans la ville tunisienne de Kairouan (« le petit Caire »), célèbre pour sa fabrication de tapis et sa mosquée historique.

 

INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT (1984)

Le Club Obi Wan (un clin d’œil à l’autre franchise de Lucasfilm) n’était pas à Shanghai comme on voulait nous le faire croire ni en studio d’ailleurs. Les rues éclairées aux néons détrempées par la mousson et filmées lors des scènes d’ouverture du deuxième volet du Dr Jones se trouvaient en fait à Macao, île souvent qualifiée de « Las Vegas de l’Asie ». Avec son architecture exubérante et sa culture du jeu, Macao est devenue une région administrative spéciale de Chine en 1999, après avoir été une colonie portugaise pendant près de 500 ans.

Bien que le film se déroule en Inde, le Temple Maudit a déplacé la production vers le sud, au Sri Lanka, en raison des réactions face à d’éventuels stéréotypes culturels (une critique maintenue par les spectateurs d’aujourd’hui). Une plantation de thé près de Kandy, la ville centrale de l’île, a été transformée en un village rural pour les besoins du film, et accueille depuis le Ceylon Tea Museum (musée du thé de Ceylan). La scène culte du pont suspendu a été filmée près du barrage Victoria sur la rivière Mahaweli, un lieu aujourd’hui hors des sentiers battus.

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    Des passants traversent la place devant l’église Saint-Dominique, un bâtiment religieux du 16e siècle fondé à Macao par des prêtres dominicains. L’église et la place forment le centre historique de Macao, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005.

    PHOTOGRAPHIE DE JORDI BUSQUE, Nat Geo Image Collection

     

    INDIANA JONES ET LA DERNIÈRE CROISADE (1989)

    On aperçoit, comme dans le film, entre les parois du Siq (une gorge de grès) le resplendissant Al-Khazneh (le Trésor) de l’ancienne cité rupestre de Pétra, en Jordanie. Il dégage majesté et mystère. Les historiens pensent que ce triomphe architectural taillé dans la falaise et vieux de 2 000 ans a servi pendant les véritables croisades, lors desquelles il aurait été utilisé comme avant-poste au 12e siècle. Mais au-delà de la porte, nul ne trouvera de chambre voûtée comme dans le film car seule s’y trouve une modeste pièce dépouillée à la fonction incertaine.

    Sélectionné pour remplacer le Moyen-Orient, le sud de l’Espagne disposait de l’infrastructure et de l’esthétique aride dont l’équipe de production avait besoin pour certaines scènes d’action clés. Les lieux de tournage comprennent la plage de Cala de Mónsul et le spectaculaire Desierto de Tabernas, un badland dramatique où vivent mygales, hiboux grands-ducs et hérissons d’Algérie. La région a également servi de lieu de tournage pour de nombreux westerns « spaghetti » dans les années 1960. L’un de ces décors de westerns préservés, appelé Fort Bravo, constitue aujourd’hui un parc à thème surréaliste.

    Le crépuscule s’installe sur l’île de San Giorgio Maggiore et sa basilique éponyme du 16e siècle, dans la lagune de Venise.

    PHOTOGRAPHIE DE Alex Saberi, Nat Geo Image Collection

    Rien ne peut remplacer Venise, la ville la plus singulière d’Italie, de manière convaincante. C’est pourquoi personne ne s’y est risqué. Tournant en août, au plus fort de la saison touristique, l’équipe de production a brièvement pris le contrôle du Grand Canal, de « 7 heures à 13 heures, le temps d’un jour », se rappelait le producteur Robert Watts, en 1999.

    En revanche, si le bâtiment aux étagères remplies de livres et cachant l’entrée des catacombes infestées de rats « ne ressemble pas vraiment à une bibliothèque », c’est parce que le décor a été aménagé dans l’église San Barnaba, située dans le quartier du Dorsoduro. Le site abrite une église depuis le 9e siècle, dont la façade néoclassique distinctive a été ajoutée vers 1776.

    Les gondoliers sillonnent les eaux du Grand Canal de Venise au coucher du soleil. Cette voie d’eau très fréquentée a constitué un défi pour l’équipe d’Indiana Jones et la Dernière Croisade, qui n’a pu y tourner qu’une demi-journée.

    PHOTOGRAPHIE DE Matt Propert, Nat Geo Image Collection

     

    INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL (2008)

    Le lieu de travail du professeur Jones est parcellaire. Mais l’ambiance universitaire salutaire qui sert de toile de fond à la poursuite à moto au début du quatrième film d’Indiana Jones a quelque chose d’authentique. Le « Marshall College » n’est autre que Yale, l’université historique de New Haven, dans le Connecticut.

    La capitale culturelle de l’État de la Nouvelle-Angleterre, l’une des plus anciennes villes des États-Unis, possède un port historique, une scène gastronomique florissante et deux institutions importantes, dont le musée Peabody d’histoire naturelle et la vénérable université Yale elle-même. On peut apercevoir dans le film la cour néogothique du vieux campus, qui date de 1718.

     

    INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE (2023)

    Dans l’ultime épisode de la série, l’imposante architecture de St Vincent Street à Glasgow, la plus grande ville d’Écosse, se confond de manière convaincante avec le New York de 1969, où une parade de confettis célébrant l’alunissage réussi d’Apollo 11 emprunte cette grande artère.

    Plus au sud, en Angleterre, le chemin de fer du North Yorkshire, le North Yorkshire Moors Railway, a été sollicité pour des scènes ferroviaires endiablées. Autre lieu au climat plus doux, la ville médiévale de Cefalù, en Sicile, sert de décor à une scène cruciale du Cadran de la Destinée. Avec sa cathédrale du 13e siècle, ses spiaggia (plages) éblouissantes et ses nombreux sites archéologiques, cette ville est le cadre idéal pour qu'Indy tire sa révérence.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise. The Walt Disney Company est l'actionnaire majoritaire de National Geographic Partners.

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