L’hiver, saison idéale pour se rendre au Japon

Découvrez la culture, la gastronomie et la beauté japonaises en hiver, de Tokyo aux Alpes japonaises, sans les foules.

De Nathan Lump, Rédacteur en chef
Publication 3 janv. 2025, 11:57 CET
La pagode du temple de Kyomizu-dera, qui comporte trois étages et mesure trente mètres de hauteur, ...

La pagode du temple de Kyomizu-dera, qui comporte trois étages et mesure trente mètres de hauteur, est un lieu à ne pas manquer lorsque l’on prévoit un voyage à Kyoto. L’hiver peut être une saison idéale pour une visite du Japon. Celle-ci ne pour qu’être sublimée si l’on s’attache les services d’un professionnel du voyage.

PHOTOGRAPHIE DE Angkana Kittayachaweng, Alamy Stock Photo

Le Japon est l’une des destinations les plus prisées à l’heure actuelle, cela est indéniable. Mais il y a une bonne raison à cela. De sa culture on ne peut plus caractéristique à sa gastronomie distinguée en passant par ses sites historiques fascinants, les voyageurs y trouvent tout ce qu’ils adorent, mais cela signifie également qu’il est difficile, dans ce pays en proie au surtourisme, d’échapper aux foules. Pour cette raison, je recommande de s’y rendre en hiver, période à laquelle beaucoup recherchent plutôt le soleil et le sable. L’hiver dernier, j’ai conçu, pour moi et mon époux, une escapade de douze jours passant par Tokyo, par Kyoto et par les Alpes japonaises. Parfaite en tous points, elle nous a permis de découvrir ce qui rend le Japon aussi exceptionnel, le tout sans cohues, ni défis logistiques.

 

JOURS 1-2 : ACCLIMATATION À TOKYO

Acclimatez-vous au Japon après avoir atterri. Nous sommes arrivés à Tokyo tard le soir du réveillon de Noël et avons passé nos premières quarante-huit heures au Japon à déambuler, à moitié endormis, dans des centres commerciaux immenses et réjouissants, puis dans des temples et jardins calmes où des habitants coiffés de chapeaux de père Noël nous souhaitaient « Joyeux Noël ». Nous étions l’un et l’autre déjà venus à Tokyo par le passé, et le but ici était simplement de nous adapter au décalage horaire, car la différence avec la côte est des États-Unis peut faire un drôle d’effet.

Bon à savoir : qu’importe la façon dont vous entamez votre voyage au Japon, à moins que vous ne veniez d’un endroit proche ou que vous fassiez partie de ces personnes capables de s’adapter en un éclair, je pense que qu’il est bon de vous accorder quelques jours tranquilles le temps que vous acclimatiez à ce nouveau fuseau horaire et à cette destination.

 

JOURS 3-5 : TEMPLES ET VISITES À KYOTO

Le temple de Koke-dera (Saihō-ji), à Kyoto, est également surnommé le « temple des mousses », car il ...

Le temple de Koke-dera (Saihō-ji), à Kyoto, est également surnommé le « temple des mousses », car il abrite 120 variétés de mousse environ. Le prêtre Miso Soseki aurait conçu les jardins du Koke-dera et aurait converti l’ancienne villa royale en un temple zen en 1339.

PHOTOGRAPHIE DE Charles Runnette

Puisque je n’étais jamais allée à Kyoto, je tenais à inclure la ville dans notre itinéraire, même s’il s’agit probablement de la destination la plus populaire du Japon. Même en hiver, elle est animée, mais pas autant que lorsque les cerisiers fleurissent au printemps. Nous avons passé un moment exceptionnel à flâner dans les rues, à passer une tête dans de petites boutiques et de petits restaurants et, en chemin, nous avons réussi à trouver quelques petites astuces permettant profiter correctement de la ville.

Choisissez bien votre hôtel. Kyoto propose toutes sortes de solutions d’hébergement. Je souhaitais conjuguer les avantages d’un hôtel tout équipé, avec conciergerie, et la possibilité de me déplacer à pied. En effet, certains des meilleurs lieux de la ville sont un peu éloignés. Nous avons donc opté pour The Mitsui, hôtel faisant partie de la Luxury Collection du groupe Marriott. Chose pratique, il est situé dans le centre, juste en face du château de Nijō.

The Mitsui propose des chambres lambrissées magnifiquement meublées surplombant un jardin central ; un excellent restaurant d’inspiration française recommandé par le Michelin, Toki ; et un spa formidable avec un onsen alimenté par une source chaude naturelle. J’adore les onsens de manière générale et j’ai décidé d’en faire un thème de ce voyage : après tout, quoi de mieux qu’un bain dans une source chaude par une froide journée d’hiver ?

L’une des choses que j’ai préférées concernant The Mitsui a été la diversité de sa clientèle, parmi laquelle figuraient de nombreux voyageurs japonais. Si bon nombre des hôtels de luxe de la ville sont largement fréquentés par des touristes étrangers, notre séjour au Mitsui n’en a pas moins été caractérisé par une ambiance japonaise marquée.

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    À Kyoto, ces toriis mènent au Fushimi Inari, un sanctuaire shintoïste dédié à Inari, le dieu du riz. Particuliers ou entreprises font don de ces portes en guise d’offrande au dieu.

    PHOTOGRAPHIE DE Charles Runnette

    Levez-vous de bon matin. L’hiver, si vous souhaitez profiter des sites les plus populaires de Kyoto de jour sans devoir affronter la foule, il faut se lever tôt. Nous sommes arrivés à sept heures du matin pour un parcours pédestre à la fraîche entre les milliers de toriis couleur vermeil du Fushimi Inari, le plus important sanctuaire dédié au dieu shintoïste du riz. Ce lieu, qui est l’un des plus instagrammables de la ville, est souvent bondé de personnes qui prennent des photos, mais il y règne un calme relatif en début de journée.

    Bon à savoir : la lumière qui filtre à travers la forêt environnante sur les contreforts de la colline n’est pas optimale aux premières heures de la matinée. Ainsi, je recommande de se dépêcher de passer devant tous ceux qui s’attardent pour prendre leurs selfies et de grimper vers les hauteurs dès votre arrivée. Vous bénéficierez d’une meilleure lumière et aurez plus de chances de vivre un furtif moment de zen.

    Faites des réservations. Cela va de soi pour toute destination prisée. Le Kokedera, surnommé « temple des mousses », fait partie des sites où l’on peut réserver ses billets à l’avance. Cela aide le temple à contrôler l’affluence. Son jardin épique de la période Nara abrite 120 types de mousses et lorsqu’on le visite, l’on comprend vite pourquoi il a eu une telle influence dans la conception des jardins japonais modernes.

    Bon à savoir : l’hiver, habillez-vous chaudement. Il est attendu de tous les visiteurs qu’ils s’assoient sur le sol froid et qu’ils utilisent un pinceau calligraphique pour copier une écriture bouddhiste sur un morceau de papier avant même de pouvoir pénétrer dans le jardin. 

    Pour éviter les foules au célèbre temple Kyomizu-dera, à Kyoto, envisagez une visite privée de nuit ...

    Pour éviter les foules au célèbre temple Kyomizu-dera, à Kyoto, envisagez une visite privée de nuit pour explorer ce lieu dédié à Kannon, déité bouddhiste et japonaise de la compassion, ainsi que son domaine et son remarquable Jardin de la Lune.

    PHOTOGRAPHIE DE Charles Runnette

    Prenez un guide. L’un des moments forts de notre visite a été une visite privée, en dehors des horaires d’ouverture, d’un temple à la célébrité méritée et généralement bondé, le Kiyomizu-dera. J’avais planifié celle-ci grâce à Naomi Mano de chez Luxurique, une entreprise spécialisée dans les itinéraires sur mesure au Japon. À mi-parcours entre la base et le sommet du mont Otowa, au seuil du temple fermé, nous avons retrouvé le moine principal qui nous a raconté l’histoire de ce sanctuaire dédié à Kannon, la déesse bouddhiste et japonaise de la compassion. Une heure durant, il nous a guidés à travers le temple et son domaine et nous a offert l’occasion de voir la cascade qui lui donne son nom, mais aussi de jeter un œil à la principale salle du sanctuaire, de passer dix minutes mémorables à contempler en position assise le légendaire Jardin de la Lune et de discuter de la restauration du temple au niveau de la porte ouest alors que les lumières de Kyoto scintillaient en contrebas.

     

    JOUR 6 : DE KYOTO À TAKAYAMA

    Louez une voiture, voyez-en davantage. Nous aimons pouvoir explorer davantage de zones rurales quand nous voyageons. À cet effet, nous avons loué une voiture à Kyoto et avons fait route pour les Alpes japonaises, une région connue pour les sports d’hiver que l’on peut y pratiquer, et plus particulièrement le ski ; Nagano a accueilli les Jeux olympiques d’hiver en 1998. Nous ne sommes pas férus de sports d’hiver, mais cela reste un bon choix si vous ne l’êtes pas non plus, car on y trouve des infrastructures adaptées au froid, et tout est ouvert.

    La Japon est doté d’un réseau ferroviaire tentaculaire. Il est donc facile de se déplacer, mais c’est aussi la garantie de se cantonner aux grandes villes. C’est pour cela que nous avons loué une voiture à Kyoto pour cette partie de notre voyage. De nombreuses personnes nous ont mis en garde concernant la difficulté de conduire au Japon, mais nous avons trouvé cela facile. Les routes sont extraordinairement bien entretenues et les panneaux sont traduits en anglais. On y conduit à gauche, comme au Royaume-Uni, ce qui peut nécessiter un temps d’adaptation. 

    Bon à savoir : demandez un dispositif de télépéage avec votre véhicule de location. Le Japon est également l’un des seuls pays où la location d’un véhicule est conditionnée à la détention d’un permis de conduire international (en France, il faut effectuer sa demande auprès de l’ANTS).

    Découvrez un village inscrit à l’UNESCO. Notre premier arrêt en dehors de Kyoto a été un autre endroit rendu célèbre par Instagram, le hameau féérique de Sirakawa-go, en pleine montagne. Ce village et une municipalité voisine furent coupés du monde jusqu’au années 1950. Ses habitants ont survécu aux hivers neigeux en construisant des maisons aux toits de chaumes pentus (gassho-zukuri) désormais inscrites au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce lieu est d’ordinaire envahi de cars de touristes, mais il était relativement calme lorsque nous l’avons visité. De plus, les chutes de neige de la veille avaient donné à l’endroit des airs de paysage de carte de postale.

    Nous avons passé la nuit dans la ville historique d’Hida-Takayama. Connue pour avoir été la capitale des charpentiers les plus douées à l’époque féodale, cette ville possède, d’après ce que nous avons vu du Japon, certaines des rues du 18e siècle les mieux préservées du pays ; cela vaut tout particulièrement pour le quartier de Sanmachi.

     

    JOURS 7-9 : DE TAKAYAMA À KARUIZAWA

    Louez une voiture pour sortir des villes japonaises et passer davantage de temps à découvrir les ...

    Louez une voiture pour sortir des villes japonaises et passer davantage de temps à découvrir les zones rurales, comme la campagne de Karuizawa où de nombreux Tokyoïtes se rendent le week-end. Ce lieu de villégiature se situe dans les montagnes près de Nagano.

    PHOTOGRAPHIE DE Charles Runnette

    Un séjour japonais par excellence. De bon matin, nous avons pris la route pour nous rendre dans le village encore plus charmant de Narai-juku. Situé au milieu du Nakasendo, route qui reliait Kyoto à Tokyo à l’époque d’Edo (1603-1868), Narai est logiquement devenu un point d’étape prospère. De nos jours, c’est l’un des villages les mieux préservés cette route. Narai se compose en tout et pour tout d’une unique rangée de maisons en bois (des machiya) qui s’étire sur un kilomètre où l’on trouve boutiques, restaurants et auberges ; une étape à ne pas manquer dans la région, donc.

    Pour les touristes, le Nouvel An est le moment idéal pour se rendre au Japon, car c’est une fête importante. Nous avons décidé de fêter la nouvelle année en passant deux nuits à l’Hoshinoya Karuizawa. Karuizawa est une destination prisée des Tokyoïtes le week-end. Beaucoup y possèdent d’ailleurs une maison de campagne. Construit autour d’un grand lac, l’Hoshinoya est un complexe calme aux faux airs de village qui remonte à 1914. Les volcans voisins lui fournissent chaleur géothermique, tandis que les cours d’eau de montagne permettent de l’alimenter en hydroélectricité.

    La plupart des autres clients étaient japonais, mais tout un chacun recevait une version revisitée et moderne du yukata traditionnel à porter durant son séjour. Nous avons particulièrement aimé le grand onsen, qui comporte notamment une section totalement privée de lumière conçue pour être particulièrement apaisante. Nous avons également apprécié le superbe bar à cocktail situé au bord de la patinoire ainsi que le menu gastronomique composé de plats à la présentation artistique que l’on nous a servi au dîner ; le sashimi vaut à lui seul le détour.

    Bon à savoir : si la plupart des onsens accueillant des étrangers vous donneront quelques instructions, il est préférable de se familiariser avec les protocoles standards avant de faire le grand saut. Le plus important est de prendre soin de se laver au sein de l’établissement (des douches sont prévues à cet effet) avant et après s’être baigné. De plus, les maillots de bain ne sont pas tolérés. Il faudra donc être à l’aise avec la nudité.

    Partez en randonnée guidée à la recherche de l’ours noir. Une après-midi, nous avons embarqué pour une excursion centrée sur l’ours noir d’Asie (Ursus thibetanus) avec un groupe de défense de l’environnement local, le Centre Picchio de recherche sur la faune. Le directeur de l’organisation, Masaya Kusube, et le directeur de l’équipe dédiée aux ours, Junpei Tanaka, nous ont emmenés voir l’habitat de ce petit ours insaisissable, nous ont détaillé leurs recherches et leur programme de conservation et nous ont présenté leurs chiens à ours. Importés de l’Institut des ours Wind River, dans le Montana, ces chiens servent à maintenir les ours à bonne distance des humains lorsque l’on en aperçoit afin de réduire les conflits. Grâce à une surveillance sans relâche, dans la zone résidentielle de Karuizawa, le nombre de conflits entre humains et ours est passé de trente-six à neuf en l’espace de dix années seulement. Si nous n’avons pas vu d’ours ce jour-là, nous avons en revanche vu d’innombrables preuves de leur existence.

     

    JOURS 10-12 : MATSUMOTO, NAGANO, ET LES SINGES DES NEIGES

    Une randonnée pittoresque d’une trentaine de minutes à travers la forêt du Parc de Jigokudani vous ...
    Les macaques japonais, également appelés singes des neiges, se baignent dans les sources chaudes des montagnes ...
    Gauche: Supérieur:

    Une randonnée pittoresque d’une trentaine de minutes à travers la forêt du Parc de Jigokudani vous permettra de voir d’amusant singes des neiges.

    Droite: Fond:

    Les macaques japonais, également appelés singes des neiges, se baignent dans les sources chaudes des montagnes de la préfecture de Nagano.

    Photographies de Charles Runnette

    Vivez l’expérience d’un onsen et d’un temple traditionnels. Nous avons conclu notre voyage par deux nuitées dans deux onsens-boutiques abordables qui font tous deux partie du groupe local Hoshinoya et qui nous ont permis de découvrir encore un peu plus la préfecture de Nagano. Le premier était le Kai Matsumoto, établissement doté d’un onsen alimenté par les sources chaudes d’Asama. La ville de Matsumoto est environnée de vignobles japonais et l’hôtel propose des dégustations. Nous nous sommes donc initiés au Merlot japonais avant d’aller profiter des sources et d’un repas kaiseki composé de plusieurs plats dans une salle privée. Le lendemain matin, nous avons visité le château de Matsumoto, l’un des châteaux féodaux les mieux préservés du pays, qui vaut bien un détour.

    Bon à savoir : l’hiver, portez des chaussettes chaudes, car la visite se fait déchaussé.

    Nous avons ensuite pris nos quartiers au KAI Alps, établissement de montagne qui, à l’occasion de notre visite, était enveloppé par la neige ; un environnement douillet où il fait bon se réunir autour de la cuisine Irori à foyer ouvert encastré. Ensuite, lors d’une excursion au majestueux temple Zenkoji, à Nagano, nous avons pu observer d’innombrables visiteurs japonais venus formuler leurs vœux de nouvelle année.

    Bon à savoir : n’oubliez pas d’acheter une patate douce chaude auprès de l’un des vendeurs situés sur le chemin qui mène au temple… ou qui en revient.

    Randonnez pour aller voir des singes des neiges chahuteurs. Mon époux adore les singes. Il n’était donc pas question que nous passions à côté des célèbres singes des neiges de Yamanochi (Macaca fuscata). Vous avez à n’en pas douter vu des photos de ces singes en train de profiter de leur onsen en plein air entre les sommets de Nagano. Pour être tout à fait sincère, le côté potentiellement touristique de l’expérience me rendait sceptique. Mais il s’agit en fait d’une amusante randonnée d’une trentaine de minutes à travers la forêt qui mène au lieu de baignade des singes, et je dois dire que c’était assez exquis à regarder.

    Bon à savoir : attardez-vous un moment pour les observer. Ils s’adonnent à une multitude de comportements facétieux et les groupes qui viennent les voir ne restent souvent pas bien longtemps. Bien que vous n’ayez aucune chance d’avoir le lieu rien que pour vous, les gens vont et viennent par vagues, et vous pourriez bénéficier, comme cela a été notre cas, d’une vue dégagée sur ces créatures particulièrement adaptées.

    Cet itinéraire a été créé avec le soutien de l’Office national du tourisme japonais, de l’hôtel The Mitsui de Kyoto, de Luxurique et d’Hoshino Resorts.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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