Guide : huit villes côtières italiennes à l’écart de la foule
Les sites balnéaires des Cinque Terre et de la côte amalfitaine attirent depuis longtemps les visiteurs. Pourtant, il existe de nombreuses autres villes moins fréquentées, à l’image de Termoli et son château médiéval ou de la minuscule île de Levanzo.
Depuis le promontoire d’Amalfi, le clocher de l’église Santa Maria Maddalena, niché au milieu des bâtiments aux couleurs pastel du village d’Atrani, surplombe la plage de Castiglione.
Des destinations comme les Cinque Terre, au nord-ouest de la Riviera, et la côte amalfitaine, au sud du pays, ont tendance à monopoliser l’attention, et pour cause : leurs maisons colorées, leurs falaises abruptes et leurs eaux turquoise sont pour beaucoup associées à la Méditerranée. Cependant, celles et ceux qui osent s’aventurer plus loin sont amplement récompensés. Du nord au sud de l’Italie, nous avons sélectionné huit villes côtières moins fréquentées, mais ayant tout autant de caractère que les destinations les plus populaires.
1. SCILLA, EN CALABRE
Des maisons pâles à flanc de colline semblant se déverser vers la mer, des parasols et des vendeurs de gelati installés sur une plage de galets en arc de cercle, et un château niché sur une falaise. Il ne s’agit pas du Positano de la côte amalfitaine, mais de la ville plus tranquille de Scilla, sur la côte Violette, dans la région méridionale de la Calabre. Le quartier des pêcheurs de Chianalea, qui s’étire le long des vagues, est particulièrement attrayant ; on y trouve des bateaux bleu cobalt hissés sur des cales et des ciabatta à l’espadon, une spécialité locale (d’ailleurs, ne manquez pas celles du Civico 5, sur la Via Grotte). En passant un peu de temps dans ce village, vous remarquerez très vite qu’il manque quelque chose : la circulation et la foule.
Le meilleur point de vue : le Belvédère de la Piazza San Rocco, auquel on accède par un ascenseur gratuit situé à l’arrière, qui permet d’admirer les toits en terre cuite et la mer.
2. PONZA, DANS LE LATIUM
Selon la légende, Ulysse se serait arrêté à Ponza et aurait été contraint par Circé d'y rester un an. C’était du moins son excuse. Qui ne voudrait pas s’attarder dans cette petite ville insulaire ? Là-bas, il n’y a pas de sites touristiques à proprement parler, les transports publics sont quasi inexistants et, comparée à la sophistiquée Capri, la ville semble être restée bloquée dans les années 1970. À l’instar des Romains qui viennent y passer le week-end, vous viendrez sur cette île qui s'avance dans la mer pour réapprendre à vous détendre. Nagez dans ses eaux bleu vert, flânez parmi les maisons colorées du port et dégustez un fritto misto (une sélection de fruits de mer frits) au restaurant Da Enzo al Frontone, situé en bord de mer.
Le meilleur point de vue : une terrasse près du phare au bout de la Via Molo Musco, depuis laquelle on peut admirer les maisons colorées de la Via Banchina di Fazio.
3. VIESTE, DANS LES POUILLES
Comme Dubrovnik de l’autre côté de l’Adriatique, Vieste se dresse sur les falaises d’un promontoire. C’est un labyrinthe de maisons blanches, d’escaliers et d’arches, où le linge est suspendu comme des guirlandes et où les chats somnolent dans des coins ensoleillés. Sa cathédrale normande du 11e siècle renferme des fresques baroques, mais le mieux reste d’aller là où vos pas vous mènent ; vous vous perdrez dans les ruelles étroites, et surtout, vous tomberez sur des fragments de murs vieux de plusieurs siècles ou sur votre future pizzeria préférée, que vous auriez autrement manquée. Pour les amateurs de plage, rendez-vous a Del Castello, où repose un imposant monolithe de calcaire.
Le meilleur point de vue : Via Judeca permet d'admirer Punta San Francesco, un complexe médiéval posé sur un doigt de roche qui s’avance dans la mer.
Vue de la plage Marina Piccola, à Vieste.
Les ruelles étroites bordées de maisons blanches de Vieste, ville perchée sur les falaises de la côte Adriatique italienne, mènent à des plages de sable doré.
4. OROSEI, EN SARDAIGNE
Rustique et authentique, la charmante ville médiévale d’Orosei regorge de vie. L’odeur du pain frais flotte dans ses ruelles pavées, où le passage du temps est scandé par les cloches de ses treize églises. C’est donc un point de départ idéal pour explorer le Golfo de Orosei, l’alternative sauvage et non commerciale à la clinquante côte d’Émeraude. Bien qu’il y ait de belles randonnées à faire dans le parc national du golfe, vous aurez du mal à vous éloigner des plages. Cala Goloritzè et Cala Mariolu, les plus célèbres d’entre-elles, sont en proie aux touristes débarqués des bateaux de croisières. Mais vous n’aurez que l’embarras du choix en matière de plage : adossées à de grands pins, celles de Spiaggia Biderosa, Capo Comino, Sa Curcurica et leur sable blanc sont rarement très fréquentés.
Le meilleur point de vue : l’arrivée en bateau à Cala Mariolu, une frange de petits galets blancs nichée sous des falaises et bordée de fonds saphir.
5. ATRANI, EN CAMPANIE
C’est la côte amalfitaine, mais pas telle que vous la connaissez. Situé de l’autre côté du promontoire d’Amalfi, le village d'Atrani est un coin de bâtiments pastel, héritage de son passé de banlieue des doges d’Amalfi. Ces édifices sont tous reliés entre eux par des scalinatelle (de petits escaliers) à la Escher, qui sont du plus bel effet autour de l’église de Santa Maria Maddalena. Ne comptez donc pas y faire une visite guidée en bus. À la place, profitez d’un apéritif à La Risacca sur la jolie Piazza Umberto I, puis d’un dîner au calme dans une trattoria familiale comme Il Veliero. Seul hic : depuis le tournage de la série Ripley de Netflix, les réservations ont augmenté de 93 %, donc ne tardez pas.
Le meilleur point de vue : Via Gabriele de Benedetto, à l’écart de la route côtière principale, qui donne sur la plage et la façade de Santa Maria Maddalena.
6. TERMOLI, EN MOLISE
Même les Italiens ne pensent pas au Molise. On peut donc vous pardonner de ne pas connaître cette région méridionale qui ne compte que 300 000 habitants. C’est ce qui fait de Termoli une véritable découverte. Cette ville de pêcheurs incarne l’Italie romantique de l’imaginaire collectif : il s'agit d'un avant-poste fortifié au bord de la mer muni d’un château médiéval à son extrémité, d’une cathédrale sur sa piazza et de maisons colorées que l'on peut voir dépasser des murs, le tout entassé dans des ruelles enchevêtrées. Là-bas, des trabucchi, ces jetées en bois branlantes auxquelles sont suspendus des filets de pêche, s’avancent dans l’eau. Quant aux plages, la vaste Sant'Antonio est idéale pour les familles grâce à ses eaux peu profondes, tandis que le Lido Mistral propose des locations de paddles.
Le meilleur point de vue : la plage très étendue de Sant'Antonio, qui offre une vue sur les tours et les murs fortifiés de la vieille ville.
Des rues étroites et enchevêtrées traversent Termoli, une ville de pêcheurs romantique située en Molise, dans le sud de l’Italie.
7. LEVANZO, EN SICILE
Au large de la côte sicilienne, la plus petite des îles Égades, Trapani, n’abrite ni grands hôtels ni clubs de plage. Son unique village, un croissant de maisons évoquant de gros morceaux de sucre et abritant 250 chanceux, a davantage des airs marocains qu’italiens. Son unique point d’intérêt est la Grotta del Genovese et ses peintures vieilles de 13 000 ans. Mais l’île, qui fait partie d’un parc marin national, est bordée d’une mer magnifique. Sans oublier que des sentiers pédestres traversant des terrains accidentés guident les visiteurs jusqu’à des baies paradisiaques telles Cala Minnola. Si vous tout ce que vous cherchez à faire est dormir, manger et goûter au dolce far niente (la douceur de ne rien faire), vous serez au bon endroit.
Le meilleur point de vue : l’embarcadère du ferry, d’où l’on peut admirer le village de Levanzo, surplombé d'un pic rocheux.
8. NOLI, EN LIGURIE
Alors que les touristes se précipitent généralement à l’est de Gênes, sur la Riviera di Levante, les Génois se rendent, eux, tranquillement vers l’ouest, sur la Riviera di Ponente, et plus précisément à Noli. Au Moyen Âge, Noli était une république maritime qui rivalisait avec Gênes. L’église romane de San Paragorio, les murailles et les tours médiévales, ainsi que l’ancien palais épiscopal (devenu le restaurant étoilé Vescovado) témoignent de la grandeur passée de la ville. Mais aujourd'hui, Noli doit se contenter d’être la plus belle ville de pêcheurs de la région. Imaginez : des bateaux en bois sont échoués sur la plage qui épouse la courbe de la baie tandis que les palmiers se balancent en arrière-plan ; les ruelles sont bordées d’ateliers et de trattorias, tandis que, dans la baie, les pêcheurs voguent sur leurs embarcations. Le meilleur dans tout cela ? Vous pourrez en profiter dans le plus grand des calmes.
Le meilleur point de vue : les ruines du Castello di Monte Ursino, au sommet de la colline, qui donnent sur la mer et l’ensemble des toits de Noli.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.