Le Canada s'engage pour la protection des baleines franches et des bélugas
L’inquiétante disparition des cétacés dans le golfe du Saint-Laurent a poussé les autorités canadiennes à prendre des mesures de protections légales.
Le golfe du Saint-Laurent est un habitat historique de biens des cétacés, tout particulièrement des baleines franches de l’Atlantique Nord (Eubalaena glacialis) et des bélugas (Delphinapterus leucas). Depuis le mois de juin 2017, 12 baleines ont été retrouvés mortes dans le golfe, sur une population d’environ 460 spécimens. La cause de cette dépopulation : les collisions fréquentes avec des bateaux, dont le trafic augmente sur le Saint-Laurent, la pollution conséquente ainsi que l'enchevêtrement dans des équipements de pêche.
Ces chiffres alarment et poussent le Canada à prendre des mesures de protection bien plus importantes. Les autorités ont donc décidé, ce mercredi 15 décembre, de délimiter des zones de protection de « l’habitat essentiel » des bélugas et des baleines franches de l'Atlantique Nord. Cette nouvelle réglementation concerne principalement les lieux où les femelles mettent bas, où les œufs éclosent et où les individus grandissent et s’alimentent.
Les Delphinapterus leucas sont les cétacés possédant le sonar le plus puissant. Au-delà de leur confrontation au trafic de navires, les bélugas sont historiquement menacés par la chasse. Cette espèce, qui se déplace toujours en groupe, a longtemps été accusée des problèmes de pêche relevés dans l’estuaire du Saint-Laurent dans les années 1920, fait démenti en 1946.
La chasse de cet animal était déjà lucrative dans les années 1860 pour son cuir et son huile ; chasse rendue aisée du fait des schémas migratoires très prévisibles de l’espèce. Aujourd’hui encore, le phénomène perdure malgré le placement de l’animal sur la liste des espèces en danger en 1994. La population actuelle de bélugas dans le golfe est d’environ 1000 spécimens.
Quant à la baleine franche de l'Atlantique Nord, également appelée baleine noire ou baleine de Biscaye, elle est l’espèce de cétacés la plus menacée au monde selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). La baleine franche de l'Atlantique Nord est très reconnaissable à son excroissance sur le crâne et du fait qu’elle est la seule baleine ne possédant pas d’aileron dorsal.
La réaction des autorités canadiennes et québécoises est encourageante pour la protection des espèces. Dominic LeBlanc, ministre des pêches canadien, souhaite en urgence « une mise à jour de la désignation des habitats essentiels » en raison « des répartitions changeantes de populations [de cétacés] résultant du changement climatique. »
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