Ces animaux sont uniques en leur genre

Les oryctéropes du Cap, les aye-ayes, les koalas et les humains font partie d'espèces uniques, qui n'ont pas (ou plus) de parents proches.

De Liz Langley
Publication 27 nov. 2023, 11:36 CET
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Un oryctérope du Cap émerge du sol dans la vallée de Luangwa, en Zambie. Ces mammifères singuliers sont apparentés aux éléphants.

PHOTOGRAPHIE DE Frans Lanting, Nat Geo Image Collection

Il existe des milliers d'espèces et de sous-espèces. Et pourtant, certains animaux, comme l'Homme, n'ont pas de congénères. Nous sommes seuls.

Les plus proches parents vivants de l'Homme, d'un point de vue biologique, sont les chimpanzés, mais alors que l'Homme est classé dans la catégorie Homo sapiens, ce qui nous place dans le genre Homo, les chimpanzés appartiennent au genre Pan. Tous les autres membres connus de l'espèce Homo sont éteints depuis longtemps, comme l'Homo neanderthalensis, mieux connu sous le nom de Néandertalien.

« La reconstitution de l'arbre de vie est complexe et peut réserver des surprises passionnantes », explique Alex Dornburg, du Musée des sciences naturelles de Caroline du Nord. « De nouvelles informations peuvent modifier instantanément notre compréhension des relations [inter-espèces] ». L'analyse de l'ADN, par exemple, « a révélé que certains animaux dont on pensait depuis longtemps qu'ils étaient étroitement apparentés ne l'étaient pas en réalité, et inversement. »

De plus, la définition même d'une « espèce » peut parfois s'avérer délicate. Selon Isaac Miller-Crews, doctorant à l'université du Texas à Austin, « les bactéries peuvent prélever des gènes dans leur environnement », ce qui brouille les frontières entre les différentes espèces.

Même si nous avons emprunté des voies différentes pour y parvenir, quels sont les autres animaux qui se sont retrouvés seuls, et qui sont désormais uniques en leur genre ?

 

L'ORYCTÉROPE DU CAP

Les oryctéropes du Cap ont l'air d'être apparentés à de nombreux animaux, et l'on pensait autrefois qu'ils étaient de la même famille que les fourmiliers, en raison de leur régime alimentaire, l'oryctérope du Cap étant essentiellement termitivore.

En réalité, les oryctéropes du Cap (Orycteropus afer) sont apparentés aux éléphants et se sont séparés de cet arbre généalogique il y a environ 80 millions d'années. Les oryctéropes du Cap que nous connaissons aujourd'hui sont les seuls de leur espèce à avoir survécu et à prospérer dans leurs prairies natales d'Afrique centrale.

C'est l'unique membre de l'ordre des tubulidentés vivants connus à ce jour. De nombreuses autres espèces de tubulidentés ont existé et ont été documentées à l'état fossile.

 

L'AYE-AYE

Ce primate nocturne aux grandes dents, aux yeux jaunes et dont le troisième doigt est particulièrement allongé, est en tout point singulier. Mais il ne l'a pas toujours été.

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    Les aye-ayes, comme ce spécimen photographié à Mananara, dans l'est de Madagascar, avaient autrefois un cousin beaucoup plus grand.

    PHOTOGRAPHIE DE Thomas Marent, Minden Pictures, Nat Geo Image Collection

    L'aye-aye vit le long de la côte est de Madagascar. En 1994, des restes partiellement fossilisés d'aye-ayes géants ont été découverts bien plus au sud. Si vous pensez que les aye-ayes modernes ont des airs de « primates démoniaques », imaginez des spécimens deux à cinq fois plus gros que le quadrupède actuel.

    Exemple parfait de la façon dont les nouvelles découvertes modifient les relations que nous établissons entre les animaux, en 2018, un fossile nouvellement analysé que l'on pensait être une chauve-souris s'est avéré être en fait un primate apparenté à l'aye-aye. Cette découverte suggère également que l'aye-aye n'est probablement pas arrivé à Madagascar depuis l'Afrique en même temps que les lémuriens, comme on le pensait auparavant.

     

    LE SPHÉNODON

    Malgré leur apparence, les sphénodons ne sont pas des lézards. Il s'agit d'un ordre de reptiles à part entière, nocturnes et appréciant les températures plus fraîches.

    Un sphénodon (Sphenodon punctatus), un animal panchronique, aujourd’hui unique en son genre.

    Un sphénodon (Sphenodon punctatus), un animal panchronique, aujourd’hui unique en son genre.

    PHOTOGRAPHIE DE imageBROKER.com GmbH & Co. KG / Alamy Banque D'Images

    Ces animaux, contemporains des dinosaures, sont un « fossile vivant, l'espèce la plus solitaire », ayant peu changé pendant des millions d'années et n'ayant pas de parents vivants, explique Miler-Crews.

    Cela ne signifie pas que les sphénodons n'ont pas changé au fil du temps, mais la pression environnementale n'a pas exercé une grande influence sur eux. Les sphénodons ne vivent qu'en Nouvelle-Zélande et s'y trouvaient lorsque l'île s'est séparée de l'ancien supercontinent Gondwana, il y a 80 millions d'années, explique Miller-Crews.

    On pensait qu'une autre espèce de sphénodon habitait l'île de North Brother, en Nouvelle-Zélande, mais de nouveaux tests génétiques effectués en 2010 ont montré qu'il s'agissait de la même espèce. Le sphénodon reste par conséquent unique en son genre.

     

    LE KOALA

    La question de savoir si certains koalas modernes sont en fait à diviser en sous-espèces a été débattue, mais des tests génétiques ont montré que le koala que nous connaissons aujourd'hui ne forme qu'une seule et unique espèce de koala.

    Comment vit le koala ?

    Pourquoi une telle singularité ? Dans Improbable Destinies : Fate, Chance and the Future of Evolution (Destinées improbables : Le destin, le hasard et l'avenir de l'évolution en français, ndlr) Jonathan Losos écrit que les koalas ont évolué pour s'adapter à leur régime alimentaire composé de feuilles d'eucalyptus, qui n'existent qu'en Australie. Leur statut d'animaux solitaires pourrait refléter « le caractère unique de leur environnement ».

     

    LE RATEL

    Le ratel n'est pas un blaireau, malgré la ressemblance avec cet animal et son régime omnivore. Un de ses mets préférés est le miel. Cette appétence lui vaut d'ailleurs son nom scientifique Mellivora capensis, « Mellivora » signifiant « mangeur de miel ». Mais ce que le ratel aime par-dessus tout, dans les habitats désertiques et semi-désertiques dans lesquels il évolue, ce sont les serpents. Il est capable de résister et même de métaboliser des venins mortels ou dangereux pour l’Homme, comme celui des vipères heurtantes, des mambas noirs ou des scorpions. 

    Le ratel est apparenté à la belette, au putois, à la loutre et à d'autres blaireaux (tous de la famille des mustélidés), mais ce féroce mammifère africain appartient à un genre à part. Il est connu pour son agressivité et sa ténacité : teigneux, il ne cesse jamais de grogner et impose des morsures redoutables à ses proies et ses adversaires.

    Un ratel s'attaque à une dangereuse vipère heurtante

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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