Amazonie : aux origines de la nouvelle expédition National Geographic

National Geographic et Rolex ont annoncé un nouveau programme conjoint visant à explorer le bassin fluvial de l'Amazone, une expédition ancrée dans les valeurs auxquelles un homme a consacré sa vie : Thomas E. Lovejoy.

De David Quammen
Publication 18 avr. 2022, 10:58 CEST
À son delta dans les États brésiliens du Pará et de l'Amapá, l'Amazone déverse 20 % des ...

À son delta dans les États brésiliens du Pará et de l'Amapá, l'Amazone déverse 20 % des eaux fluviales mondiales dans l'océan.

PHOTOGRAPHIE DE Victor Moriyama

Cet article est le fruit d'un partenariat avec Rolex, qui s'associe à la National Geographic Society dans le cadre d'expéditions scientifiques visant à explorer, étudier et documenter les changements qui affectent les régions les plus singulières de notre planète.

La semaine dernière, la National Geographic Society décernait à titre posthume sa plus haute distinction, la médaille Hubard, à Thomas E. Lovejoy, l'écologiste américain et visionnaire de la conservation qui a longtemps œuvré pour la protection de la forêt amazonienne. Une juste récompense pour cet homme qui s'est éteint le 25 décembre 2021 à l'âge de 80 ans. Parmi ses nombreux rôles et titres honorifiques, il était notamment explorateur maritime National Geographic et conseiller de longue date auprès de la National Geographic Society. Son engagement envers la sauvegarde de l'Amazonie résonne dans les ouvrages qu'il a laissés derrière lui, à travers les générations qu'il a inspiré et désormais dans un programme baptisé Perpetual Planet Amazon Expedition, que la National Geographic Society a l'honneur de lancer aujourd'hui en partenariat avec Rolex.

Sur cette photo datant de 2014, Tom Lovejoy pose aux côtés d'une feuille géante de Cecropia au Camp 41, son poste avancé de recherche en pleine forêt amazonienne.

PHOTOGRAPHIE DE WWF

Avec ses 5,5 millions de kilomètres carrés de terra firme, de zones humides saisonnières, de rivières tortueuses et leurs nombreux affluents, l'Amazonie est la plus vaste forêt pluviale de la planète et abriterait près de 10 % de la biodiversité mondiale. Grâce à son prodigieux volume de précipitations, elle achemine 20 % des eaux fluviales de la planète des Andes à l'océan Atlantique et sa végétation rejette chaque jour 26 billions de litres d'eau dans le ciel par la transpiration de ses feuilles. Le nouveau programme NGS-Rolex s'intéressera à cet immense complexe du vivant à travers une série d'études scientifiques, initialement financées pour deux ans et menées par des explorateurs National Geographic de la région. Le travail sur le terrain a déjà commencé.

L'initiative est née d'une proposition de l'explorateur et photographe National Geographic Thomas Peschak, qui souhaitait réaliser un relevé photographique complet du système fluvial, des Andes jusqu'à l'océan, en se concentrant sur le milieu aquatique plutôt que sur la forêt plus visible. La National Geographic Society a adopté la vision narrative du photographe et décidé de l'associer à la recherche scientifique. Peschak a contribué à la sélection des scientifiques et de leurs projets. 

Pour donner vie à ce projet, la Society a pu compter sur le temps, l'énergie et les conseils avisés de Tom Lovejoy, dont la première bourse attribuée par le National Geographic remonte à 1971. L'objectif du programme, mettre en lumière l'Amazonie de façon à éveiller les consciences, s'apparente au dessein nourri par Lovejoy tout au long de sa vie et sa concrétisation lui aurait fait le plus grand plaisir.

 

UN FAMEUX TOUR

Il souriait souvent, ce vieux sage à la mine chérubine surplombant son emblématique nœud papillon. C'était un homme inépuisable, mais calme, généreux, bienveillant et diablement intelligent, qui aimait plaisanter et se nourrissait d'espoir. Il siégeait à d'innombrables conseils et comités, presque tous consacrés à la biodiversité et à la conversation, il conseillait des chefs d'État et des banquiers internationaux. C'est à lui que le débat scientifique doit l'expression « diversité biologique ». Il défendait plus que quiconque hormis Edward O. Wilson, mort le lendemain de Lovejoy, une idée fondamentale : pour que la Nature soit diversifiée, stable et fonctionnelle, elle doit être immense.

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    Ruthmery Pillco Huarcaya, biologiste péruvienne autochtone et exploratrice National Geographic, marche avec son chien près de la station biologique de Wayqecha dans les Andes, non loin de Cuzco, au Pérou.

    PHOTOGRAPHIE DE Florence Goupil
    Gauche: Supérieur:

    Ruthmery Pillco Huarcaya, biologiste péruvienne autochtone et exploratrice National Geographic, marche avec son chien près de la station biologique de Wayqecha dans les Andes, non loin de Cuzco, au Pérou.

    PHOTOGRAPHIE DE Florence Goupil
    Droite: Fond:

     Pillco Huarcaya ramasse des myrtilles sauvages. Dans le cadre de l'expédition Perpetual Planet Amazon, son projet la mènera sur les traces de grands amateurs de myrtilles, les ours.

    PHOTOGRAPHIE DE Florence Groupil

    Un adage attribué au poète de la Grèce antique Archiloque dit la chose suivante : « Il sait bien des tours le renard. Le hérisson n’en connaît qu’un, mais il est fameux. » Le renard est un prédateur rusé, l'art de la chasse, de la dissimulation et de la survie n'a plus aucun secret pour lui. Quant au hérisson, le fameux tour qu'il maîtrise n'est autre que la défense : pour se protéger de ses ennemis, les chouettes, les blaireaux ou les renards, il se roule en une petite boule hérissée d'épines pointées vers ses assaillants. Lovejoy connaissait lui aussi un fameux tour de la nature : l'importance de l'immensité, pour l'Amazonie et d'autres écosystèmes. C'est pourquoi il y a 25 ans, je l'avais surnommé « le hérisson de l'Amazonie » dans un livre.

    En 1973, deux ans après son doctorat sur la diversité et l'abondance des oiseaux de la basse Amazonie, Lovejoy est devenu directeur de programme pour l'antenne américaine du Fonds mondial pour la nature (WWF). À l'époque, la conservation de la nature était une science en pleine transition ; la biologie de la conservation n'était pas encore une discipline reconnue. Cela dit, la semence de laquelle jaillirait cette branche des sciences avait été plantée quelques années plus tôt, en 1967, sous la forme d'un petit livre à la couverture jaune publié par deux jeunes écologistes. L'un d'entre eux était Ed Wilson, et l'autre Robert H. MacArthur, brillant écologiste-mathématicien disparu en 1972. Leur livre s'intitulait The Theory of Island Biogeography. À travers leur théorie de la biogéographie insulaire, les deux auteurs ont ouvert les yeux aux écologistes, et plus tard aux conservationnistes non scientifiques, sur le fait que les îles perdaient en diversité biologique à un rythme particulièrement élevé et que lorsque les grands écosystèmes de la planète se retrouvent morcelés en fragments insulaires par l'incursion de l'Homme, ils perdent également leur diversité.

    « La fragmentation n'avait pas encore suscité d'intérêt scientifique ou de préoccupation environnementale, car les fragments perdaient leurs espèces de manière progressive, » écrivait récemment Lovejoy, avec son coauteur John W. Reid, dans son dernier ouvrage Ever Green: Saving Big Forests to Save the Planet. « La comparaison avec les îles a permis de mettre en lumière ce problème. »

    Dans les souvenirs de Lovejoy et Reid, la monographie de MacArthur et Wilson avait déclenché un « débat enflammé » sur les stratégies de conservation. Étant donné la nature limitée des financements et du capital politique, était-il préférable de protéger une poignée de zones étendues ou un grand nombre de zones plus petites ? Dès ses premières années au WWF, Lovejoy a pris conscience que son organisation avait absolument besoin d'une réponse. Ils devaient en savoir plus sur la fragmentation de l'habitat et ses conséquences. 

    Au nord du Brésil, près d'Altamira dans l'État du Pará, une vaste parcelle de forêt a été brûlée (en noir sur la gauche) pour accueillir du bétail. La zone blanche adjacente est une mine d'or abandonnée et à sa droite se trouve un élevage de bétail. Les mines et l'élevage sont deux sources majeures de déforestation et de pollution en Amazonie.

    PHOTOGRAPHIE DE Victor Moriyama

    Armé de ses connaissances sur l'Amazonie héritées de son travail de doctorant sur le terrain, de sa maîtrise de l'écologie et du portugais, sans oublier son aplomb diplomatique, il a imaginé puis joué de ses relations pour mettre sur pied une grande expérience naturelle. Selon la loi brésilienne, si un propriétaire en Amazonie souhaite défricher ses terres pour y installer du bétail ou des cultures, il a l'obligation de laisser sur pied 50 % de ses forêts en superficie. Lovejoy est parvenu à convaincre certains d'entre eux, dans une région située au nord de la ville de Manaus, de laisser ces reliquats sous la forme de parcelles rectangulaires de différentes tailles. Elles deviendraient ainsi des îlots forestiers dans un océan de clairières inondées de soleil. Puis, avec d'autres scientifiques recrutés par ses soins, il étudierait ces forêts insulaires pour évaluer l'influence de l'isolation et de la taille des parcelles sur la perte de diversité.

    La surveillance a débuté en 1979. Il n'a pas fallu longtemps aux scientifiques pour découvrir les preuves de la théorie avancée par MacArthur et Wilson : les îlots de forêt perdaient bel et bien des espèces et ces pertes étaient d'autant plus importantes et rapides que les îlots étaient petits. Si une parcelle de forêt était trop petite pour accueillir une population de pécaris à tête blanche, par exemple, alors elle perdait au moins quatre autres espèces de grenouilles spécialisées vivant dans la souille des pécaris. Et ainsi de suite. L'absence d'une espèce déclenchait des effets en cascade pour les autres. Cette perte inexorable de diversité est aujourd'hui connue sous le nom de dégradation des écosystèmes.

     

    DRÔLE DE COLÉOPTÈRE

    Lorsque j'ai rencontré Lovejoy, au milieu des années 1980, son expérience était déjà célèbre, du moins dans le monde de la conservation. J'avais suivi le fil, du livre de MacArthur et Wilson au débat sur la taille puis aux îles amazoniennes de Lovejoy, et je voulais tout mettre sur papier. À l'occasion d'une conférence dans le parc national de Yellowstone (un parc qui s'inscrit d'ailleurs dans un écosystème insulaire de l'Ouest américain moderne, comme peu de personnes le reconnaissaient à l'époque), j'ai interpellé Lovejoy. Nous nous sommes assis un moment dans un bar - au Lake Lodge, si mes souvenirs sont bons - le temps pour moi de lui poser quelques questions sur son expérience en Amazonie et de dessiner avec enthousiasme des îlots de tailles variés sur une serviette en papier, avant de l'inviter à confirmer ou corriger mon interprétation. « En route pour l'Amazonie, » me répondit-il, après avoir décoché un sourire enfantin.

    Dans les années 1970, non loin du Camp 41 au nord de Manaus, Lovejoy a convaincu des éleveurs de laisser intactes des parcelles de forêt de différentes tailles. Depuis, les scientifiques surveillent ces parcelles pour évaluer les effets de la fragmentation sur la faune. 

    PHOTOGRAPHIE DE Mark Moffett, Minden Pictures

    Quelques mois plus tard, je le rejoignais à l'aéroport de Miami pour embarquer sur un vol à destination de Manaus. Il portait un costume, fraîchement débarqué des bureaux du WWF à Washington. Le lendemain matin, une pluie torrentielle nous avait accueillis à l'aéroport international de Manaus. Lovejoy était sorti de l'avion en dépliant naturellement son parapluie. Le scénario lui était familier.

    Par une fin d'après-midi, après quelques jours passés dans la forêt entourant le Camp 41, une station de terrain située à 41 kilomètres au nord de Manaus, nous avons plongé nos corps en sueur dans un petit bassin alimenté par un ruisseau. La nuit est rapidement tombée, comme c'est le cas sous les tropiques. Soudainement, à ma grande surprise, une vision nous est apparue : une boule de lumière orange zigzaguant dans notre direction à travers le sous-bois. Y aurait-il des ovnis en Amazonie ? La lumière orange s'était éclipsée avant de reprendre son vol sinueux, une boule dix fois trop volumineuse et rapide pour n'être qu'une luciole. Nous étions sidérés, la mâchoire pendante et l'imagination débordante, puis la chose s'arrêta, figée en plein air. Ni une ni deux, je jaillissais du bassin et me rapprochais de l'objet avec appréhension, jusqu'à être suffisamment proche pour l'identifier : un coléoptère de 5 cm de long, doté d'un organe luminescent, désormais pris au piège de l'un des filets tendus pour capturer des chauves-souris. Au contact de mes mains, il s'est mis à briller de plus belle, comme si cet affront lui était insupportable.

    Nous avons soigneusement recueilli le coléoptère dans un sac en plastique et l'avons installé sur la table du camp le temps d'avaler notre dîner, un ragoût de poisson. Nous avons discuté des politiques de conservation, du financement de la recherche et de divers sujets, puis nous sommes revenus sur le coléoptère. C'était un élatéridé, ou plus simplement un taupin, l'un de ces longs coléoptères équipés d'un ressort entre le thorax et l'abdomen qui leur permet de se retourner lorsqu'ils sont sur le dos. Il possédait deux grands ocelles ovales sur le thorax, illuminés d'un vert fluorescent assorti à la lueur orange émise par sa lanterne abdominale. La créature était plutôt imposante. J'ai alors demandé à Tom s'il connaissait cette espèce qui devait selon moi faire figure de célébrité dans la faune locale. Je m'attendais à ce qu'il réponde du tac au tac.

    « Je ne l'ai jamais vue, » m'a-t-il dit.

    Serait-ce une nouvelle espèce, étrangère à la science ? Je n'avais connaissance d'aucun relevé entomologique sur ce site. Je nous imaginais déjà prélever le coléoptère, c'est-à-dire le tuer, l'épingler ou le mettre en bocal, afin qu'un taxonomiste de Manaus ou de Washington puisse ensuite l'examiner, rédiger une description, le classifier et lui attribuer un nom scientifique, puis le ranger dans les archives de la taxonomie, un jour ou l'autre, peut-être. Plusieurs milliers de coléoptères inconnus, déjà prélevés, attendent ce traitement de la part de taxonomistes surchargés dans les musées du monde entier. Mais non, Tom n'en avait pas la moindre envie. Après le dîner, le coléoptère s'en est allé.

    Voilà, selon moi, le message implicite de Tom : chaque chose a son importance, les petites comme les grandes. Toute vie est précieuse, même celle d'un coléoptère, d'autant plus lorsque celle-ci s'inscrit encore dans le grand ensemble du vivant.

     

    RÉCHAUFFEMENT ET DIVERSITÉ

    Les décennies se sont écoulées. Lovejoy est passé du WWF-USA à la Smithsonian Institution et au poste de conseiller en chef à la biodiversité auprès de la Banque mondiale, puis vers d'autres rôles et fonctions. Mais il est resté fidèle à sa mission : alerter le monde, ses citoyens comme ses dirigeants, sur la perte de biodiversité et les actions humaines qui l'alimentent. La destruction et la fragmentation des habitats faisaient toujours partie de ses priorités en tant que problèmes dévastateurs, mais il leur a rapidement ajouté les effets corrosifs du changement climatique, et ce, bien plus tôt que la plupart d'entre nous.

    En 1992, il a coédité un livre, Global Warming and Biological Diversity, rassemblant les articles scientifiques d'un symposium qu'il avait aidé à organiser au parc zoologique national de Washington, probablement le premier du genre au monde. Deux autres livres sur le sujet ont suivi, coédités avec l'écologiste et climatologue Lee Hann. Tous trois regorgeaient d'études de cas et de tendances effrayantes, mais également de recommandations en matière de politiques. Le désespoir et la résignation n'étaient pas une option pour Lovejoy. Il aimait trop la nature pour l'abandonner et se contenter d'assister à son effondrement.

    Il était cependant pleinement conscient des seuils critiques franchis jour après jour et il n'avait pas oublié l'importance de l'immensité d'un écosystème. En 2019, il a coécrit un éditorial majeur avec le météorologiste brésilien Carlos Nobre, intitulé Amazon Tipping Point: Last Chance for Action. Dans une certaine mesure, la forêt amazonienne génère sa propre météo par son cycle hydrologique, en renvoyant des billions de litres de précipitations dans l'air par évapotranspiration, la transpiration des plantes combinée à l'évaporation émanant de toutes les surfaces. L'eau est transportée vers les Andes à l'ouest grâce au mouvement des masses d'air puis déversée à nouveau sur la forêt sous forme de pluie. 

    La taille de la forêt pluviale est affectée par la déforestation, le brûlage ou le changement climatique qui tue les arbres et transforme la forêt en prairie à son tour incendiée. Si elle tombe sous un seuil critique, le cycle hydrologique sera brisé. Nous aurons atteint le point de bascule. « Notre précieuse Amazonie vacille au bord de la destruction fonctionnelle, » écrivaient Lovejoy et Nobre, voilà la dure réalité. Et lorsque cette forêt disparaîtra, ajoutaient-ils, les conséquences seront terribles et toucheront aussi bien l'Homme que les grenouilles, les pécaris ou les coléoptères.

    Cette issue macabre peut encore être évitée, précisaient-ils, mais il faudra « de la volonté et de l'imagination » pour retrouver l'équilibre. Ces deux qualités ne manquaient pas chez Tom Lovejoy. Désormais, il n'est plus là et c'est à nous de prendre la relève. L'ambition du nouveau programme NGS-Rolex est de mettre en lumière certaines parties de ce vaste écosystème tout en considérant la contribution de chacune d'entre elles à l'intégrité de l'ensemble.

     

    UN PROGRAMME TENTACULAIRE

    Thiago Silva et ses collègues étudieront l'influence des perturbations d'origine humaine, comme le changement climatique et le développement de l'hydroélectricité, sur le fonctionnement et la diversité des forêts inondables de l'Amazonie, où la vie aquatique se nourrit et respire à l'ombre des arbres fruitiers. João Campos-Silva (lauréat Rolex) et Andressa Scabin s'intéresseront à la façon dont la mégafaune aquatique de l'Amazonie se comporte face à l'exploitation intensive et la modification de son habitat à travers le bassin. Leur étude portera notamment sur la loutre géante, le caïman noir, le dauphin rose de l'Amazone ou encore la tortue tartaruga. En partenariat avec les locaux, ils exploreront également des initiatives prometteuses en matière de conservation communautaire. 

    Ruthmery Pillco Huarcaya et ses collègues suivront l'ours à lunettes à travers l'utilisation de son habitat, le seul à s'étendre des forêts de nuage aux prairies des contreforts. De l'autre côté du continent, Angelo Bernardino et ses collègues examineront la santé des mangroves côtières de l'Amazonie, la plus grande ceinture continue de mangroves au monde, en évaluant la façon dont elles stockent le carbone et stabilisent le littoral.

    Quel que soit leur centre d'intérêt, de la météorologie des hautes Andes aux effets de l'extraction de l'or en passant par la composition des sols sous les mangroves, ces études serviront une seule et même mission primordiale : approfondir notre compréhension du fonctionnement de l'Amazonie. Chacune d'entre elles ne représente qu'une infirme partie de la tâche urgente qui nous attend. Mais comme me l'avait rappelé Tom à travers l'épisode du coléoptère, les petites choses aussi ont leur importance.

    Le delta de l'Amazone est un haut lieu de la biodiversité, une destination prisée des oiseaux migratoires en provenance d'Amérique du Nord qui abrite également la plus grande ceinture de mangroves côtières de la planète.

    PHOTOGRAPHIE DE Victor Moriyama
    Engagée à mettre en lumière et à protéger les merveilles de notre monde, la National Geographic Society finance les travaux du programme Explorers in the Amazon. Pour en savoir plus sur l'expédition Perpetual Planet Amazon, suivez ce lien.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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