Climat : la limite des +1.5°C pourrait être atteinte d'ici 2025 selon l’ONU
Cette hausse de +1,5°C est la limite inférieure fixée par l’Accord de Paris, ratifié par 195 pays en 2015.
« Il y a environ 40 % de chances que la température mondiale moyenne annuelle atteigne temporairement 1,5 °C au-dessus du niveau préindustriel au cours d'au moins une des cinq prochaines années » annonce très clairement un communiqué de presse de l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale), une institution spécialisée des Nations unies qui regroupe actuellement 193 États et territoires.
« Les prévisions de températures ne vont pas à la baisse, au contraire, les prévisions annoncent une période de températures très élevées sur Terre dans les cinq prochaines années » assure Joeri Rogelj un climatologue de l’Imperial College London.
Cette réévaluation de l’augmentation des températures terrestres fait référence à la température globale sur le long terme. Néanmoins, un dépassement de 1.5°C pourrait déjà être observé dans les prochaines années. Il y aurait selon le rapport 90 % de probabilités pour qu'au moins une année de la période 2021 - 2025 devienne la plus chaude jamais enregistrée, détrônant ainsi les records de 2016.
Le seuil des 1.5°C avait été fixé il y a six ans comme limite à ne pas dépasser lors de l’Accord de Paris sur le climat. « Les pays doivent continuer à développer les services qui seront nécessaires pour soutenir l'adaptation dans les secteurs sensibles au climat, tels que la santé, l'eau, l'agriculture et les énergies renouvelables et promouvoir des systèmes d'alerte qui réduisent les effets néfastes des événements extrêmes » assure Joeri Rogelj.
Récemment, un rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) estimait que le rythme du réchauffement actuel était de + 0.2°C par décennie. Or le réchauffement climatique impose de nombreux défis civilisationnels, techniques, scientifiques, politiques et socio-économiques pour l’humanité toute entière avec des tensions croissantes sur la gestion des ressources terrestres, comme l’eau ou les denrées alimentaires en plus d’une érosion massive et irréversible de la biodiversité.
« Nous prévoyons que sur 2021-2025, les régions de hautes latitudes et le Sahel atteindront des niveaux d’humidité jamais enregistrés et la probabilité de voir de plus de cyclones tropicaux toucher les territoires se dessine » conclut Joeri Rogelj.