L’écologie, grande oubliée de la présidentielle

La question environnementale reste primordiale pour beaucoup d'électeurs. Pendant le débat d'entre-deux tours qui opposera ce soir Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l'écologie pourra-t-elle se faire une place dans cette campagne présidentielle ?

De Margot Hinry
Publication 20 avr. 2022, 10:11 CEST
Pourtant considérée comme une priorité par les Français - classée deuxième ou troisième préoccupation selon les ...

Pourtant considérée comme une priorité par les Français - classée deuxième ou troisième préoccupation selon les sondages d'opinion, l’écologie a été presque absente des débats de la campagne présidentielle qui s’achève. 

PHOTOGRAPHIE DE National Geographic

Dans moins de quatre jours, les électrices et électeurs français éliront leur nouveau président ou nouvelle présidente pour cinq ans. La question du climat et de la biodiversité brûle les lèvres des experts et scientifiques qui s'alarment et tentent de nous alarmer.

Nous avons interrogé l’une des porte-parole du parti de centre-droit La République en Marche, et l’un des porte-parole du Rassemblement National, parti d'extrême-droite, afin de décrypter le plus précisément possible les propositions de deux candidats sur le plan écologique.

 

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Comme National Geographic le précisait dans un précédent article entièrement dédié à ce sujet, la question de la transition énergétique est un réel point de divergence entre les deux candidats. Les énergies nucléaires et les énergies renouvelables rassemblent autour d’un objectif commun : produire suffisamment d’énergie tout en répondant aux objectifs liés à l’urgence climatique.

En 2021, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a publié un rapport sur la neutralité carbone. Dans le scénario qui vise la neutralité en 2050, l’Agence indique la nécessité d’un déploiement immédiat et massif des technologies propres, misant sur l’énergie photovoltaïque et éolienne, tout en s’appuyant sur l’hydroélectrique et le nucléaire existant. « Le secteur de l'énergie repose en grande partie sur les énergies renouvelables. Deux tiers de l'approvisionnement énergétique total en 2050 proviennent de l'énergie éolienne, solaire, bioénergétique, géothermique et hydraulique. […] En 2050, près de 90 % de la production d'électricité provient de sources renouvelables, l'éolien et le solaire photovoltaïque représentant ensemble près de 70 %. La majeure partie du reste provient du nucléaire », peut-on ainsi lire dans ledit rapport.

Le réseau de transport d’électricité français (RTE) a publié plusieurs rapports et travaux de recherche sur le futur énergétique de la France à l’horizon 2050. Le scénario 100 % énergies renouvelables est largement envisagé et la neutralité carbone serait atteinte, dans chaque scénario.

Un vol d’une sous-espèce de bécasseau maubèche, près d’un parc éolien offshore, en mer d’Irlande. Celle-ci se reproduit dans l’Arctique canadien et le Groenland, et hiverne sur les côtes ouest-européennes. En Europe, les chercheurs sont en train d’évaluer si les éoliennes offshore représentent un danger significatif pour les populations aviaires.
PHOTOGRAPHIE DE Graham Eaton, Nature Picture Library

Pourtant, le Rassemblement National propose une mesure drastique qui consiste à démanteler tous les parcs éoliens du pays, y compris offshore. « Mécaniquement, elle mettra les Français dans le noir. […] Entre les entreprises et les particuliers, il n’y aura pas assez d’électricité. C’est le rapport RTE qui le dit. Même dans les scénarios où l’on maintient le nucléaire, il faudra de toute façon faire de l’éolien et pas que du solaire. Les deux sont indispensables, pour des questions de courbes de charge, de complémentarité… » explique Marc Jedliczka, porte-parole de l’association de NégaWatt, regroupant des professionnels de l'énergie et des citoyens.

Le dernier volet du sixième rapport du GIEC donne trois ans à l'humanité avant que la planète ne subisse les très nombreux impacts qu'aura la hausse des températures globales au-delà des 1,5 °C. La solution la plus rapide, selon le GIEC, le récent rapport RTE ou encore celui de l’association Négawatt, serait de valoriser le développement des énergies renouvelables et d’accentuer une sobriété de consommation et une efficacité de l’industrie.

Alors pourquoi Marine Le Pen choisit-elle de se positionner contre l’éolien et souhaite-t-elle faire démanteler toutes les éoliennes du pays ? Pourquoi, face à l’urgence annoncée par les experts climatiques, les deux candidats à l'élection présidentielle choisissent-ils de lancer de nouveaux projets de centrales nucléaires, actuellement toujours au stade de recherche et développement, qui ne pourraient entrer en service que dans quinze ans ?

Pour Julien Odoul, le porte-parole du Rassemblement National, le choix est clair : « Marine Le Pen n’est pas du tout une dogmatique : si les éoliennes fonctionnaient, elle n’y serait pas du tout hostile ». Le porte-parole appuie ses propos sur l’exemple de l’Allemagne qui a fait le choix d’abandonner le nucléaire pour miser sur les énergies renouvelables. « Sauf que l’on constate depuis des années […] que cet exemple est dramatique ». Julien Odoul présente l’Allemagne comme « l’épouvantail qu’il ne faut pas suivre ». Le porte-parole est certain que ce choix est « un désastre en termes de pollution » et insiste sur l’aspect coûteux de la transition vers le renouvelable. « Ce sont des énergies intermittentes, qui sont faussement renouvelables. Elles sont polluantes, elles sont arrimées à des centrales à charbon, à des centrales à gaz. Proposer plus d’éoliennes, c’est plus de pollution » affirme-t-il.

Souhaitant rester dans l'Accord de Paris, le Rassemblement National prévoit, si Marine Le Pen est élue, de construire de nouveaux réacteurs nucléaires et de rénover les anciens pour allonger leur durée d'utilisation. « Nous n’avons pas le choix de le développer, de le renforcer, compte tenu de ses atouts. Ce n’est pas l’énergie parfaite, aucune ne l’est. Mais c’est le moindre mal, c’est ce qui garantit aux Français une énergie fiable, continue, l’énergie la moins chère et surtout l’énergie la moins carbonée » poursuit Julien Odoul.

De son côté, la République en Marche vise un mix énergétique et envisage l’ouverture d’un parc éolien en mer d’ici 2050, ainsi que le développement du solaire. Maud Bregeon, porte-parole de la République en Marche, annonce un projet « ambitieux et planifié » dans lequel le président sortant propose de multiplier par 10 la capacité solaire installée, d’installer 50 parcs éoliens en mer et de poursuivre le développement de l’éolien terrestre « avec 37 GW supplémentaires ».

Pour le parti d’Emmanuel Macron, le mix énergétique est la solution pour sortir des énergies fossiles. « Les opposer serait une erreur » affirme la porte-parole qui confirme la volonté du candidat d’investir dans « les petits réacteurs nucléaires » tout en continuant de développer les énergies renouvelables.

D’un point de vue économique, l’ADEME a proposé plusieurs scénarios visant le 100 % d’énergies renouvelables et les résultats étaient tout à fait envisageables. Selon ces différents scénarios et rapports d’experts, ni la production d’énergie, ni le coût ne devraient être un frein. Cependant, ni le Rassemblement National, ni La République en Marche ne souhaitent se diriger vers le 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050. Maud Bregeon indique même que le Giec préconise l’utilisation de « toutes les énergies bas carbone », ce qui confirme selon elle le choix du mix énergétique incluant du nucléaire.

Selon Julien Odoul, la question « c’est d’assurer la transition vers une économie décarbonée, qui soit autonome en énergie » en valorisant et pérennisant le nucléaire, tout en s’appuyant sur certaines énergies renouvelables comme l’hydroélectricité et l’hydrogène.

Maud Bregeon, de son côté, ajoute que « le rapport de l’ADEME souligne de nombreuses réserves : pas de garantie d’une production égale à la consommation à tout moment, pas de garantie sur les critères de stabilité de fréquence… Autant d’incertitudes qui rendent cette stratégie risquée, a fortiori si l’on souhaite maintenir un niveau de production suffisamment important pour réindustrialiser notre pays, sans dépendre des capacités énergétiques de nos voisins ».

Afin de répondre aux objectifs de sobriété de consommation, Marine Le Pen souhaite encourager la rénovation des bâtiments. Son porte-parole affirme qu’il faut « lutter contre les passoires thermiques qui constituent évidemment une inégalité ». Aucun chiffre précis n’est indiqué et aucun objectif précis n’est cité par le parti dans son programme.

Sur ce sujet, Emmanuel Macron propose dans son programme la rénovation de « 700 000 logements chaque année ». Malgré cet engagement, le Réseau Action Climat relève l’absence de la mention des « passoires énergétiques » qui représenteraient pourtant « plus de 7 millions de logements en France ».

 

TRANSPORTS

Selon les experts, le secteur des transports est le premier secteur émetteur en France. Faire le choix de ne pas proposer une transition vers moins d’émissions de gaz à effet de serre, c’est choisir une transition très brutale et obligatoire dans les prochaines années. « La majorité des GES des transports proviennent des voitures particulières des ménages qui représentent 53,5 % des émissions des transports » selon les chiffres mis en avant par le ministère de la transition écologique.

Le Réseau d’Action Climat prône une évolution des pratiques et comportements vers des modes de transports plus écologiques. « Les transports ferroviaires et par voie d’eau, pour les biens, et le train, les transports en commun, le vélo, et même la marche à pied, qui ont tous un domaine de pertinence sous-exploité aujourd’hui ».

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    Le pick-up F-150 est un modèle très vendu aux États-Unis. Un mois après en avoir présenté la version électrique, Ford a enregistré plus de 100 000 précommandes. Le modèle de base coûte environ 10 000 dollars de plus que l’original, mais Ford affirme qu’il reviendra nettement moins cher à l’entretien.

    PHOTOGRAPHIE DE David Guttenfelder

    Maud Bregeon explique l’engagement du président sortant pour le ferroviaire « 7 000 km de petites lignes seront rénovées d’ici 2030 aux côtés des Régions. Les trains de nuit ont été́ relancés et une dizaine de lignes seront mises en service avec le soutien de l’État ».

    Du côté de Marine Le Pen, le choix se tourne vers la restauration de la limitation de vitesse à 90 km/h (contre 80 km/h actuellement) sur les routes départementales et nationales et la fin des zones à 30 km/h dans les villes. Bien que les experts du climat affirment que ces limitations ont des effets environnementaux positifs - notamment l’apaisement de la circulation, l’incitation à l’utilisation du vélo - le Rassemblement National ne partage pas cet avis.

    « Ce n’est pas Monsieur Duchemin qui prend son Diesel tous les matins pour aller travailler […] qui pollue. Ce n’est pas lui qui est responsable des 0,9 % du carbone mondial, de l’émission de carbone. Ce sont les supertankers qui polluent autant qu’un million de véhicules » affirme Julien Odoul, indiquant que Marine Le Pen ne souhaite pas nécessairement miser sur les véhicules électriques. « Il faut y aller de manière raisonnée et raisonnable, mais il faut regarder la réalité en face : on ne peut pas se passer de véhicules ».

    Emmanuel Macron mise quant à lui sur le développement du forfait « mobilité durable » permettant la prise en charge par l’employeur d'une partie des frais de transports, « jusqu’à 500 € par an », ainsi que celui du covoiturage. Le président sortant souhaite encourager le covoiturage, sans pour autant en préciser le cadre imaginé.

     

    AGRICULTURE ET BIEN-ÊTRE ANIMAL

    Selon le récent rapport du GIEC paru au début du mois d’avril 2022, l’agriculture représente 22 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour réduire l’empreinte carbone de ce secteur, plusieurs solutions sont mises en avant par les experts. Optimiser les modes de production pour réduire l’utilisation d’engrais chimiques et l’impact des élevages industriels, mais également repenser les habitudes alimentaires en passant à une alimentation moins carnée.

    En réponse à ces chiffres alarmants, Maud Bregeon affirme la volonté du candidat Emmanuel Macron d’encourager l’agroécologie notamment à travers un « diagnostic sol », le « moins, mais mieux de viande » et l’objectif des 50 % de bio local « ou de qualité » dans les cantines. « Tous les agriculteurs souhaitant mettre en place des démarches d’agroécologie seront accompagnés. Nous souhaitons également dépasser 100 000 agriculteurs en bio ou haute valeur environnementale d’ici la fin du prochain quinquennat, en renforçant les exigences de la certification HVE pour qu’elles soient plus ambitieuses. Nous continuerons de porter la massification des dispositifs de conversion, notamment vers le bio » précise la porte-parole.

    Face aux chiffres du GIEC, Julien Odoul cite les différentes propositions du programme de Marine Le Pen. Parmi elles, l’installation des nouvelles générations d’agriculteurs qui, selon le porte-parole, sont « au fait des sujets en matière de gestion de l’eau, de bien-être animal, en matière de méthodes d’élevage ». Sans citer l’agroécologie, ou la valorisation d’une alimentation plus faible en viande, Julien Odoul insiste sur la volonté du parti de soutenir l’agriculture biologique à « faibles coûts » jusque dans les cantines scolaires. L’idée est de valoriser une production française et circulaire « dont on connaît les méthodes de production ». Cette « politique de patriotisme » est mise en avant dans le programme de la candidate du Rassemblement national, visant à soutenir les circuits courts et protéger les agriculteurs et les industries de la concurrence déloyale. Cependant, ces notions ne sont jamais reliées aux enjeux environnementaux. Le programme ne propose que des mesures jugées insuffisantes par les associations et ONG de défense de l'environnement en termes de décarbonation de l’industrie agricole.

    Pour lutter contre la pollution des sols, Maud Bregeon indique que « le soutien public sera renouvelé sur les changements de pratiques agricoles et la recherche d'alternatives pour réduire l’utilisation des pesticides ». La République en Marche souhaite soutenir « la robotique, le numérique, la sélection des variétés, les bio-solutions, la production d’énergie à la ferme et l’accompagnement à des changements profonds des pratiques ». Pour rappel sur ce point, le mandat d'Emmanuel Macron a été particulièrement marqué par deux décisions très controversées : d'une part l'autorisation renouvelée des néonicotinoïdes pour la culture des betteraves sucrières, ces pesticides « tueurs d'abeilles » combattus de longue date par les écologistes, d'autre part le renoncement à l'interdiction du glyphosate, promesse de campagne de 2017, jugeant le délai imparti « impossible à tenir ».

    Dans la baie de Kimbe, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un caret navigue parmi des bancs de chauves-souris de mer et de barracudas. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'Indonésie et les Philippines constituent une zone appelée Triangle de corail, région du Pacifique célèbre pour sa prodigieuse biodiversité marine.
    PHOTOGRAPHIE DE David Doubilet, National Geographic

    Ni Emmanuel Macron, ni Marine Le Pen ne se positionnent formellement contre la chasse et toutes ses formes considérées comme les plus « barbares », pourtant jugées pour partie illégales par le Conseil d'État.

    Selon son porte-parole, la candidate du Rassemblement National aurait fait savoir qu’elle n’appréciait pas la chasse d’un point de vue personnel mais aurait dit que « ce n’était pas à la présidente de la République d’interdire ce qu’elle n’aimait pas ». Pour Julien Odoul, « ceux qui parlent beaucoup de la chasse, ce sont ceux qui ne vivent pas dans la ruralité ». La candidate envisage une concertation au niveau local pour organiser un vivre-ensemble et opter pour des mesures qui conviennent tant aux riverains qu’aux chasseurs.

    Contrairement à Marine Le Pen, Emmanuel Macron n’a pas répondu au questionnaire de la charte d’engagements animaux proposée par les 29 ONG pour la protection animale. Son programme indique une volonté de « mieux assurer le recueil des animaux de compagnie abandonnés », sans plus d’informations concrètes. Le président sortant s’engage à l’arrêt d’ici 2027 de la captivité de cétacés à des fins de spectacles. Il ne se positionne contre aucune pratique de chasse mais s’engage formellement contre toute les maltraitances envers les animaux domestiques.

    Marine Le Pen a validé quant à elle 58 % des mesures de la charte d’engagements animaux proposée par les 29 ONG pour la protection animale. Marine Le Pen s’engage notamment à encourager l’utilisation de modèles non-animaux lors d’expérimentations, en garantissant la transparence des comités d’éthique mais ne souhaite pas garantir le droit à l’objection de conscience pour la dissection durant les études. Elle s’engage contre la maltraitance des animaux et notamment celle des cétacés mais ne souhaite pas interdire la corrida ou les combats de coqs, ni les formes de dressage d’animaux sauvages face à des publics. Marine Le Pen ne s’oppose en aucune mesure à la chasse mais souhaite retirer les espèces menacées de la liste des animaux chassables et réformer la liste des animaux dits nuisibles.

    À ce sujet, les deux candidats sont plutôt en accord : « il faut mettre tout le monde autour de la table et concilier, concerter. Il faut un juste partage des espaces naturels et la réconciliation des usages » estime Maud Bregeon.

     

    PRÉSERVATION DES OCÉANS

    Dans la plus grande partie du monde, les intérêts de la pêche, du pétrole et des mines s’opposent à la protection du milieu marin. À peine 7 % des océans bénéficient d’une protection, mais, en général, avec des réglementations insuffisantes, aux multiples exceptions. En dehors de ces zones protégées, l’histoire de l’océan est celle d’une dégradation continue. La plupart des gens ignorent ce qui a été perdu – à cause de la perturbation ou de la destruction d’habitats, de la surpêche et du changement climatique qui réchauffe et acidifie les eaux.

    Selon le GIEC, 99 % des récifs coralliens pourraient être amenés à disparaître si le seuil des +1,5 °C était franchi. Ce seuil pourrait être dépassé dès 2040 si aucun grand changement n’est envisagé. Les scientifiques sont unanimes au sujet de la préservation des océans et de la biodiversité marine pour préserver l’ensemble des écosystèmes.

    Les différents rapports du GIEC le rappellent : « le maintien de la santé planétaire est essentiel pour la santé de l’Homme et de la société et constituent une condition préalable à un développement résilient au changement climatique ».

    Marine Le Pen propose un grand plan de préservation pour l’Outre-mer, visant à valoriser cet environnement, « notamment par la préservation de nos océans ». Aucune solution ou prise de position n’est avancée sur l’extraction minière en eaux profondes. Pourtant, le Congrès mondial de la nature de l’UICN appelle tous les États membres à mettre en œuvre un moratoire au sujet de l’extraction minière des fonds marins, représentant un réel danger pour les écosystèmes. La candidate ne se positionne pas sur la préservation de la biodiversité et des fonds marins ou sur la lutte contre la déforestation.

    De son côté, Emmanuel Macron affirme que « pour protéger, il faut connaître ». Différents projets concrets d’exploration des fonds marins sont envisagés par le candidat afin de couvrir « 97 % des fonds marins » sans lesquels l’exploitation minière ne pourrait être envisagée. Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron dit défendre « une action maritime cohérente » en insistant sur la préservation des océans et littoraux, « grâce notamment à la dépollution des décharges littorales les plus à risque, et en luttant contre l’utilisation du plastique ». Une affirmation contestée par plusieurs associations environnementales comme Greenpeace.

    Pourtant considérée comme une priorité par les Français - classée deuxième ou troisième préoccupation selon les sondages d'opinion, l’écologie a été presque absente des débats de la campagne présidentielle qui s’achève. Selon les estimations de « L’affaire du siècle », le climat n’aura occupé qu’environ 5 % du temps des débats animés par les grands médias audiovisuels français. Les deux candidats plébiscités lors du premier tour ont de fait un programme écologique jugé insuffisant par les associations de défense de l'environnement.

    Pour des raisons que les environnementalistes peinent à expliquer, la question du développement durable est devenue très politique au cours des vingt dernières années. Des changements de politique à tous les niveaux - local, régional, national, européen et mondial - sont pourtant nécessaires pour accélérer notre transition vers une énergie propre et une consommation plus raisonnée. Notre pays divisé peut-il encore se rassembler autour de solutions durables, pour sauver notre environnement direct et plus lointain, pour notre bien et celui de l'ensemble des êtres vivants ?

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