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Page du photographe
Joshua Rashaad Mcfadden
Comment parler à sa famille de son identité transgenre ? C'est une question universelle à laquelle Shaheim Page (il/lui) a trouvé la réponse dans un endroit quelque peu inattendu : l'église.Shaheim Page n'est pas pratiquant mais a un jour décidé d'accompagner sa tante à l'église, à Augusta, en Géorgie, et c'est elle qui l'a présenté aux autres membres de la congrégation sous sa véritable identité. « Ce moment à l'église est devenu un modèle. C’est de cette manière que j'ai expliqué aux autres membres de la famille la façon dont ils pouvaient me présenter », déclare-t-il. « Si vous voulez que je fasse partie de votre vie, une preuve de respect est de me présenter, je ferai le reste. »Joshua Rashaad McFadden a photographié Shaheim Page dans une église d'Atlanta qui lui rappelle l'endroit où il a vécu pour la première fois ce puissant moment d'affirmation.
Ce n'est qu'après l'université qu'Evonne T. Kaho (elle) a décidé de s'assumer pleinement. Jusqu’à ce moment-là, elle vivait en tant qu'homme gay. Ce sont ses débuts en tant que drag queen qui l'ont aidée à réaliser à quel point elle se sentait plus à l'aise en tant que femme. Au début, la famille biologique d’Evonne T. Kaho n'a pas accepté sa transition. Elle a coupé les ponts avec eux et a vite découvert qu'elle pouvait former un autre type de famille : une famille gay. Une femme transgenre l’a prise sous son aile en tant que mère homosexuelle : « elle m’a fait devenir la femme que je suis aujourd'hui ». Evonne T. Kaho a maintenant des enfants qui la considèrent comme leur mère.Près de 20 ans plus tard, elle est propriétaire de la boîte de nuit où tout a commencé : le City Lights, à Jackson, dans le Mississippi. Elle a également fondé une organisation appelée Love Me Unlimited 4 Life qui vise à aider la communauté transgenre locale à atteindre ses objectifs et à réaliser son potentiel. Elle pense que sa vocation est d'être la voix de sa communauté.
Tanyun Montage (il/lui) n'avait pas encore commencé sa transition lorsqu'il est allé à l'école de coiffure pour hommes. Il s'est rendu compte que la féminité l'obligeait à redoubler d'efforts pour faire ses preuves. « Je ne pouvais pas me contenter de franchir ces portes et d'être un étudiant ordinaire, je devais me faire un nom en raison de mon sexe », explique-t-il. « Une fois que j'y suis parvenu, que j'ai réussi, j'ai gagné beaucoup de respect. »Aujourd'hui coiffeur à Jackson, dans le Mississippi, Tanyun Montage est également le père de la House of Montage, sa famille choisie. Il attribue la « naissance » de Tanyun Montage au Club Couture City Lights, un établissement LGBTQ local où il se produit depuis longtemps. Joshua Rashaad McFadden l’a photographié dans ce club, un espace qui s'apparente pour lui à une seconde maison.
Il peut être incroyablement difficile pour les personnes transgenres d'accéder aux soins et à d'autres services d'aide. Cris Avery (il/lui) s'efforce de changer cela. « Être libre, c'est bénéficier d'un système de santé universel, car je peux alors librement prendre soin de mon corps [et] de ma santé mentale », explique-t-il.C’est dans le Bronx, à New York, que Cris Avery a commencé son parcours dans la défense des droits des personnes LGBTQIA+. Le stress d'un divorce et l'envie d'un nouveau départ après sa transition l'ont toutefois poussé à déménager avec sa fille à Atlanta, en Géorgie. Avec D'Jamel Young, il a cofondé TMSM Connect, organisation à but non lucratif de défense et de soutien axée sur les besoins des hommes transgenres.Joshua Rashaad McFadden a photographié Cris Avery à Solutions Not Punishments, une organisation dirigée par des personnes noires transgenres et queer qui cherche à mettre fin à la violence sexiste et à la criminalisation de masse. Qui est-il en dehors de ce combat contre l’oppression ? « Je suis un père. Je suis un conjoint. Je suis un fils, un oncle, un artiste, un écrivain, un danseur, un musicien », explique-t-il à Joshua Rashaad McFadden. « Je suis une personne avec de multiples facettes. »
Les deux parents de Nancy Musinguzi (iel/ellui) ont immigré aux États-Unis. C’est un programme de résidence d’artistes qui a attiré Nancy à Minneapolis où iel a trouvé quelque chose de remarquable : une communauté colorée, remplie de personnes immigrées, queer et transgenres. Intégrer cette communauté lui a permis de réaliser qu'iel n'avait pas à s'excuser de son authenticité. Les personnes transgenres noires ont rarement la liberté de façonner leur propre vie de cette manière en raison des lois promulguées par ceux et celles qui ne leur ressemblent pas ou qui ne les apprécient pas, explique Nancy Musinguzi. « Nous devons créer notre propre langage pour accéder à ces libertés car si l'on s'en tient aux définitions conventionnelles de la liberté aux États-Unis, nous n'y parviendrons jamais. »La passion de Nancy Musinguzi pour le vélo a été inspirée par son père qui lui racontait la manière dont il est parvenu à trouver la liberté sur deux roues. Iel passe souvent par le Stone Arch Bridge, lieu où a été prise cette photographie, pour se rendre à Minneapolis.
Joshua Rashaad McFadden affirme que les sujets de ses photographies représentent bien plus que leurs moments les plus douloureux. Dans ce photoreportage, il magnifie leur pleine humanité.
Une marche pour le changement. Washington, États-Unis. Tamaj Bulloch lève son petit poing, tandis qu’il est porté par sa mère, Alena Battle, originaire de Caroline du Nord, lors de la marche « Get Your Knee Off Our Necks [« Ôtez votre genou de nos cous »], à Washington, en août. Cette manifestation, organisée à l’occasion du cinquante-septième anniversaire de la « marche sur Washington pour l’emploi et la liberté », a attiré des milliers de personnes, qui ont affronté la menace du Covid-19 pour exiger une réforme de la justice pénale et la fin des violences policières. Le fils et la petite-fille de Martin Luther King figuraient parmi les orateurs, ainsi que des proches de personnes tuées par la police.
La veille de la marche « Commitment March », un piéton s’arrête en face d’une peinture murale représentant Breonna Taylor, 26 ans, tuée par balle par la police à Louisville, dans le Kentucky. Sa mort a suscité une vague d’indignation dans l’ensemble des États-Unis.