Quelles sont les meilleures photos de la vie sauvage de l’année 2022 ?

Les photographies lauréates du Wildlife Photographer of the Year de l'année 2022 ont été révélées. Karine Aigner et Brent Stirton, deux collaborateurs de National Geographic, ont tous deux été récompensés.

De Jason Bittel
Publication 14 oct. 2022, 20:53 CEST
The big buzz by Karine Aigner, USA Winner, Behaviour: Invertebrates

Une boule d'abeilles cactus tourne sur le sable chaud. Après quelques minutes, le couple au centre de la boule, un mâle s'accrochant à la seule femelle de la mêlée, s'envole pour s'accoupler.

PHOTOGRAPHIE DE Karine Aigner, Wildlife Photographer of the Year

Dans le sud du Texas, les abeilles cactus (Diadasia rinconis) éclosent sous terre dans de minuscules terriers remplis de pollen. Ce sont les mâles qui sortent les premiers, et qui attendent ensuite les femelles. Dès que la tête de ces dernières sort du sol, les mâles se ruent littéralement sur elles.

Ces « boules » d’abeilles qui bougent dans tous les sens pour s’accoupler sont « quelque chose que l’on ne voit pas souvent », affirme Karine Aigner, photojournaliste établie à Washington qui collabore régulièrement avec National Geographic.

Désormais, de nombreuses personnes vont pouvoir les découvrir. La photo de Karine Aigner, prise au printemps 2021, lui a valu le titre de Wildlife Photographer of the Year, un prix décerné chaque année par le Musée d’Histoire naturelle de Londres.

Ndakasi’s passing by Brent Stirton, South Africa Winner, Photojournalism

« Tu vas nous manquer. » Ce sont les mots que le photographe Brent Stirton a eus pour Ndakasi, une gorille des montagnes orpheline, après sa mort en 2021. « Si je pouvais lui parler, je lui dirais que le fait d’assister à son décès était l’un des moments les plus tristes que j’ai vécus dans ma carrière », confie le photographe, qui a remporté la catégorie Photojournalisme du Wildlife Photographer of the Year 2022.

PHOTOGRAPHIE DE Brent Stirton, Wildlife Photographer of the Year

Contrairement à nombre de ses autres projets, c’est par hasard qu’Aigner a découvert les abeilles cactus, alors qu’elle roulait en voiture dans un ranch du Texas. Lorsqu’elle a vu ces boules duveteuses sur le sol, elle les a d’abord prises pour des fourmilières ; mais plus elle en apprenait sur ces pollinisatrices natives de la région et sur leur cycle de vie, plus sa fascination montait.

Ses photographies d’abeilles cactus « m’ont montré à quel point la nature est complexe, et à quel point nous ne respectons pas la complexité de tout ce qui nous entoure », explique-t-elle. « J’ai donc voulu montrer la personnalité de ces petits êtres que nous appelons des insectes. »

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    PHOTOGRAPHIE DE Dmitry Kokh, Wildlife Photographer of the Year
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    PHOTOGRAPHIE DE Junji Takasago, Wildlife Photographer of the Year

    Natalie Cooper, chercheuse principale au musée et membre du jury de sélection, a décrit la photographie primée de Aigner comme « une image magnifique et dynamique à une échelle que nous négligeons souvent ».

    « La violence et l’agressivité dont font preuve ces abeilles mâles sont plus intenses que celles observées chez les grands félins de la savane africaine, et cela se déroule juste sous yeux », ajoute Cooper.

    La journée a été une véritable réussite pour Aigner, qui a également remporté le Photojournalist Story Award pour son travail présenté dans un article National Geographic au sujet des concours d’oiseaux chanteurs captifs à Cuba.

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    PHOTOGRAPHIE DE Laurent Ballesta, Wildlife Photographer of the Year
    ‘The Cuban connection' by Karine Aigner, USA Winner, Photojournalist Story Award

    Une cage contenant un sporophile négrito est suspendue le long d'une route, afin que l'oiseau s'habitue au bruit ambiant de la vie de la rue et soit donc moins susceptible d'être distrait pendant les concours de chant. « Les images permettent de rendre certaines choses réelles », déclare Karine Aigner au sujet de ses clichés d’oiseaux chanteurs captifs à Cuba, qui lui ont valu le Photojournalist Story Award. Avec cette mission, Karine Aigner dit qu'elle voulait faire réfléchir sur la façon dont nous exploitons les animaux sauvages pour nos désirs et nos envies.

    PHOTOGRAPHIE DE Karine Aigner, Wildlife Photographer of the Year

    Comme pour les abeilles, la photographe espère amener les personnes qui verront son travail à voir les oiseaux capturés pour le commerce d’animaux de compagnie sous un autre jour.

    « Ce sont des animaux sauvages qui ont une vie sauvage, leur propre histoire, leur propre famille et leur propre communauté », explique Aigner, qui est née en Arabie saoudite. « Et je veux que le public prête attention à cet état de fait, et commence à réfléchir à ce que nous faisons et à ce que nous ne devrions pas faire. »

    Un autre photographe de National Geographic a été récompensé lors de la cérémonie. La photographie des derniers instants d’une gorille des montagnes a valu à Brent Stirton le prix dans la catégorie Photojournalisme.

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    PHOTOGRAPHIE DE Daniel Mideros, Wildlife Photographer of the Year
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    PHOTOGRAPHIE DE José Juan Hernández Martinez, Wildlife Photographer of the Year
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    PHOTOGRAPHIE DE Fernando Constantino Martínez Belmar, Wildlife Photographer of the Year
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    PHOTOGRAPHIE DE Fernando Constantino Martínez Belmar, Wildlife Photographer of the Year

    Stirton a rencontré la gorille, baptisée Ndakasi, en 2007, après la mort de la mère de cette dernière dans des circonstances mystérieuses au sein du parc national des Virunga, en République démocratique du Congo.

    Devenue orpheline alors qu’elle n’avait que quelques mois, Ndakasi a passé le reste de sa vie au sein du Senkwekwe Mountain Gorilla Center. Quatorze ans plus tard, Stirton était à nouveau présent lorsque Ndakasi est décédée, dans les bras de celui qui s’occupait d’elle depuis des années, Andre Bauma.

    The dying lake by Daniel Núñez, Guetamala Winner, Wetlands - The Bigger Picture

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    PHOTOGRAPHIE DE Daniel Núñez, Wildlife Photographer of the Year

    « Je suis toujours intrigué par le potentiel de communication et de compréhension qui existe entre les humains et les animaux. Je pense que nous en effleurons à peine la surface », écrit Stirton, qui est en mission en Inde pour National Geographic, dans un e-mail.

    « Observer la profondeur de la relation qui existait entre Andre et Ndakasi n’a fait que renforcer cette sensation en moi. »

    Les photographes n’ont pas toujours le luxe de revenir sur un sujet. Stirton est cependant retourné à plusieurs reprises dans le parc national des Virunga, une région qui continue de faire face à des groupes paramilitaires et à des braconniers. Seulement un millier de gorilles des montagnes sont encore présents au Congo, au Rwanda et en Ouganda ; ces primates menacés se retrouvent bien souvent pris dans le conflit.

    « Les problèmes que connaissent les Virunga n’ont fait que s’intensifier, et le public doit se rendre compte du travail extraordinaire que ces personnes accomplissent pour préserver le patrimoine mondial de faune sauvage dans des circonstances extrêmement difficiles », commente le photographe.

    « Des personnes comme Andre Bauma et les rangers des Virunga méritent de recevoir davantage d’attention. »

    Shooting star by Tony Wu, USA/Japan Winner, Underwater

    Tony Wu observe la danse électrisante d'une étoile de mer géante en pleine parade nuptiale. Alors que l'eau environnante se remplit de sperme et d'œufs d'étoiles de mer, Tony doit relever plusieurs défis. Coincé dans une petite baie fermée, équipé seulement d'un objectif macro pour photographier les petits sujets, il a reculé pour faire entrer l'étoile de mer dans son champ de vision. Les mouvements « dansants » des étoiles de mer qui sont en train de se reproduire peuvent contribuer à la libération des œufs et du sperme, ou à l'entraînement des œufs et du sperme dans les courants, où ils se fécondent dans l'eau.

    PHOTOGRAPHIE DE Tony Wu, Wildlife Photographer of the Year

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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