Et les plus belles photographies animalières de l'année 2024 sont...

Qu’elles aient pour sujets des têtards ou bien des zones humides baignées de lumière, les photos récompensées cette année ont su saisir la beauté de la nature, mais aussi sa fragilité.

De Christine Dell'Amore
Publication 11 oct. 2024, 16:11 CEST
Thomas Peschak, explorateur National Geographic, a passé plusieurs années dans la forêt tropicale à documenter la ...

Thomas Peschak, explorateur National Geographic, a passé plusieurs années dans la forêt tropicale à documenter la faune et la flore pour un projet de grande envergure intitulé « Into the Amazon », publié en octobre 2024 par National Geographic. Thomas Peschak, qui a des origines en Allemagne et en Afrique du Sud, est captivé par les rapports complexes entre les dauphins roses de l’Amazone (Inia geoffrensis) et les habitants de la région ; certains révèrent ces mammifères, tandis que d’autres sont convaincus qu’ils volent du poisson et qu’ils devraient être tués.

Le Prix du reportage de photojournalisme a été décerné à cette photo intitulée « Entre les arbres », qui montre un dauphin de l’Amazone nageant dans une forêt inondée de manière saisonnière près de la frontière entre le Brésil et la Colombie, un endroit où les communautés locales proposent des excursions pour aller voir ces animaux roses.

PHOTOGRAPHIE DE © Thomas Peschak, Wildlife Photographer of the Year

Pour immortaliser ces têtards de crapauds boréaux (Anaxyrus boreas) évoluant dans un monde sous-marin baigné de lumière, Shane Gross a plongé avec masque et tuba pendant des heures, nageant précautionneusement entre des tapis de nénuphars pour éviter de soulever les fines couches de limon et d’algues.

La photographie qui résulte de ses efforts, intitulée « La nuée de la vie », a valu à Shane Gross le titre de 60e Photographe animalier de l’année (Wildlife Photographer of the Year ou WPY), décerné le 8 octobre par le Musée d’histoire naturelle de Londres.

« Avoir une image qui remporte le 60e WPY est vraiment incroyable, et donner à voir les zones humides est un véritable honneur », déclare Shane Gross, photojournaliste canadien spécialiste de la conservation marine et contributeur National Geographic.

Il a photographié ces têtards sombres de la taille de trombones à Cedar Lake, sur l’île de Vancouver, au Canada. « Le défi a été de trouver la distance idéale entre appareil et sujet et de les éclairer juste assez pour qu’ils ressortent sur l’arrière-plan coloré », a-t-il répondu par e-mail à National Geographic.

« Les zones humides peuvent être étonnamment belles et ont désespérément besoin qu’on les protège, poursuit-il. Elles nous rendent tant de services que les gens ignorent » ; elles protègent par exemple les villes des inondations.

« Avec toutes les catastrophes qui se produisent dans le monde entier, il est grand temps que nous voyions la valeur de la nature pour ce qu’elle est, et que nous agissions en conséquence. »

"La nuée de la vie"

PHOTOGRAPHIE DE Shane Gross, Wildlife Photographer of the Year

Kathy Moran, rédactrice en chef et présidente du jury, a écrit dans un communiqué de presse que « le jury était captivé par l’enchevêtrement de lumière, d’énergie et de liens entre l’environnement et les têtards » figuré sur la photo de Shane Gross.

Une exposition Wildlife Photographer of the Year où figureront les cent images victorieuses sera inaugurée le 11 octobre au Musée d’histoire naturelle. Voici certaines des images les plus renversantes de la sélection de cette année.

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    « Elles m’ont mordu et m’ont aspergé d’acide formique chaque jour. Mais je les aime quand même, car ce sont des animaux futés et sociaux qui font preuve d’innombrables comportements fascinants », raconte Ingo Arndt, dont la photo apparaîtra dans le numéro de février 2025 de National Geographic.

    Ingo Arndt espère que cela suscitera une admiration du public pour les fourmis. « Les fourmis des bois sont très utiles pour avoir un écosystème intact. Par exemple, elles tuent beaucoup d’insectes nuisibles quand ils surgissent en masse et protègent la forêt qu’elles habitent », explique-t-il.

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    Sur cette photo intitulée « Combat dans un marécage », qui a obtenu le prix de la catégorie « Comportement : amphibiens et reptiles », on ne sait pas lequel des deux prédateurs a attaqué en premier. Les photos de Karine Aigner figurent dans de nombreux articles National Geographic, et notamment cette rare rencontre avec une famille de lynx.

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    « Tigre en ville »

    PHOTOGRAPHIE DE Robin Darius, Wildlife Photographer of the Year

    Un drone a immortalisé cette scène où l’on voit un tigre du Bengale (Panthera tigris tigris) assis paisiblement en surplomb d’un village des Ghats occidentaux, en Inde. Le photographe allemand Robin Darius Conz a remporté le Prix de la faune urbaine pour ce cliché intitulé « Tigre en ville ». Les populations de tigres déclinent dans les régions telles que celle-ci où les habitats des humains jouxtent ceux de ces gros félins.

    « Régime de plastique mortel »

    PHOTOGRAPHIE DE Justin Gilligan, Wildlife Photographer of the Year

    Ces plus de 400 morceaux de plastique ôtés du cadavre d’un unique puffin à pieds pâles (Ardenna carneipes) forment une mosaïque macabre sur cette composition de l’australien Justin Gilligan

    Ce dernier travaille avec une équipe de scientifiques étudiant les conséquences de la pollution plastique sur les oiseaux marins tels que ce puffin, dont la majorité des spécimens de l’île Lord Howe, en Australie, ont du plastique dans leur organisme. « Régime de plastique mortel » a gagné dans la catégorie « Océans : vue d’ensemble ».

    « Aux aguets »

    PHOTOGRAPHIE DE John Marriott, Wildlife Photographer of the Year

    Le photographe canadien John E. Marriott a pisté une famille de lynx canadiens pendant plusieurs semaines, parcourant les forêts enneigées du Yukon en raquettes et avec un équipement photographique léger. Des empreintes fraîches l’ont conduit à cette mère et à ses deux fils adultes qui regardaient par-dessus l’épaule de cette dernière tandis qu’il les photographiait à distance raisonnable. « Aux aguets » a remporté le prix de la catégorie « Portraits d’animaux ».

    « Entre le marteau et l'enclume »

    PHOTOGRAPHIE DE Larry Taylor, Wildlife Photographer of the Year

    Un éclair de blanc se détachant sur un canyon du Parc national de Yellowstone a attiré l’œil du photographe américain Larry Taylor sur cette hermine à la poursuite d’une proie « qui remontait la fissure dans la falaise à une vitesse ahurissante, s’engouffrant dans l’obscurité et en émergeant à toute allure ». Chasseuses intelligentes et polyvalentes, les hermines, terme servant surtout à désigner les belettes à queue courte (Mustela erminea) ayant leur manteau d’hiver, consomment une multitude de rongeurs ainsi que des lapins, des grenouilles, des oiseaux et des œufs. Cette photographie a reçu une mention honorable dans la catégorie « Portraits d’animaux ».

    « La collectionneuse d'odeurs » 

    PHOTOGRAPHIE DE Clay Bolt, Wildlife Photographer of the Year

    Le photographe américain Clay Bolt a immortalisé cette éblouissante abeille euglossine (Euglossini) alors qu’elle prélevait des composés aromatiques sur une feuille dans le Parc national naturel de Tatamá, en Colombie. Clay Bolt, qui a attiré l’abeille à l’aide d’odeurs naturelles, n’a eu que quelques secondes pour photographier l’abeille. Ce cliché lui a valu une mention honorable dans la catégorie « Comportement : invertébrés ».

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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