New Delhi : survivre dans la ville la plus polluée du monde
L'air vicié de la capitale indienne est devenu la nouvelle norme.
Début novembre 2017, un pic record de pollution a été mesuré à New Delhi et Lahore, en Inde. Depuis plusieurs années, l’Inde et le Pakistan connaissent des épisodes de pollutions de plus en plus intenses et longs. Avec une population de plus de 20 millions d’habitants pour New Dehli et de 11,3 millions pour Lahore, les deux mégapoles indiennes concentrent de nombreuses sources d’émissions de gaz à effet de serre. Au point que le Premier ministre indien a comparé New Delhi à une chambre à gaz.
Malgré une forte opposition, la ville s'est préparée à accueillir le semi-marathon annuel, battant même tous les records de participation.
Je suis arrivé à Delhi une semaine plus tard. La qualité de l'air restait mauvaise voire très mauvaise mais le brouillard de pollution qui enveloppait la ville s'était quelque peu dissipé. Le temps que j'ai passé en extérieur pour mon reportage, des douleurs à la poitrine sont apparues et je commençais à me sentir étourdi. Sur le chemin du retour depuis les sites de construction sur les bords de la rivière Yamuna, je n'ai cessé de tousser des crachats noirs.
Mais ce n'était rien en comparaison de ce que d'autres m'ont raconté avoir vécu tout juste une semaine auparavant, allant de la nausée, aux toux sévères en passant par des irritations oculaires. Vivre à New Delhi aujourd'hui équivaut à réduire son espérance de vie de 4 ans. Les masques sont une absolue nécessité pour bloquer toutes les particules se frayant un chemin vers les poumons, faisant des dommages irréparables.
La population de travailleurs immigrés à New Delhi est particulièrement vulnérable aux épisodes de pollution, tout comme les sans-abris et toute personne travaillant ou dormant dehors. La majorité des personnes avec lesquelles je me suis entretenu n'avaient pas les moyens de se procurer un masque ou ne connaissaient pas son utilité.
New Delhi s'enfonce dans le brouillard et les impasses administratives. Les premières victimes restent ses habitants.
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