Photographie : ces gadgets ont rendu possibles les clichés spectaculaires de National Geographic
Découvrez certaines technologies photographiques mises au point par Tom O’Brien, le « MacGyver » de National Geographic.
Tom O’Brien, technicien aux mains de fées, conçoit des objets comme le piège photographique utilisé pour immortaliser des loups dévorant une carcasse de bœuf musqué dans l’Arctique canadien. Au QG de National Geographic, O’Brien a même rongé une partie du piège à des fins de test, pour anticiper son inspection par un prédateur affamé.
Whitney Johnson est le directeur des expériences visuelles et immersives chez National Geographic.
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Aucun photographe n’a été blessé au cours de la réalisation de ces clichés.
Cette prouesse est due, en partie, à Tom O’Brien. Ce technicien aux mains de fées conçoit des objets comme le piège photographique utilisé pour immortaliser des loups dévorant une carcasse de bœuf musqué dans l’Arctique canadien. Au QG de National Geographic, O’Brien a même rongé une partie du piège à des fins de test, pour anticiper son inspection par un prédateur affamé.
Si National Geographic était un film James Bond, Tom serait Q, le concepteur de gadgets des services secrets britanniques. La seule différence réside dans le fait que Tom équipe les photographes pour que nous puissions admirer l’extraordinaire singularité de notre planète.
« Si vous rêvez d’un appareil photo, il peut probablement le fabriquer », confie Peter Gwin au sujet des ambitions de Tom dans l’épisode de cette semaine du podcast Overheard at National Geographic (Dans les coulisses de National Geographic). Et il a raison. Depuis plus de 100 ans, des ingénieurs conçoivent et fabriquent pour nous des appareils photo et autres engins de narration visuelle sur mesure.
« Je n’aime pas parler de ces idées, mais je vais quand même en partager une, juste pour vous », a ainsi écrit Tom lorsque je l’ai interrogé sur ce qui l’empêchait de dormir. Il me confie rêver de construire une plateforme photographique amphibie télécommandée que les photographes pourraient contrôler afin d’approcher des animaux dangereux, voire nerveux, dans les zones humides ou d’autres recoins où la navigation est impossible pour les véhicules télécommandés.
« Je garde le secret concernant la manière dont je prévois de le faire, pour que vous laissiez libre cours à votre imagination », ajoute-t-il.
Tom (ci-dessus) est si ingénieux qu’il trouve presque toujours une solution. Après un brainstorming avec nos photographes pour en savoir plus sur leurs envies, le technicien transforme ces idées en réalité par l’intermédiaire de l’imagination, de la recherche, de la conception sur ordinateur en 3D, du prototypage rapide et de la fabrication.
Tom (ci-dessus) est si ingénieux qu’il trouve presque toujours une solution. Après un brainstorming avec nos photographes pour en savoir plus sur leurs envies, le technicien transforme ces idées en réalité par l’intermédiaire de l’imagination, de la recherche, de la conception sur ordinateur en 3D, du prototypage rapide et de la fabrication. Il reconnaît néanmoins qu’un défi est toujours hors de portée : les détecteurs pour les pièges photographiques aquatiques.
« Les détecteurs normaux des pièges photographiques terrestres fonctionnent de la même façon que les détecteurs de mouvement, explique-t-il. Mais ils ne fonctionnent pas du tout sous l’eau ». Pour l’instant, en tout cas.
Si vous avez la chance de visiter l’atelier de Tom, il vous accueillera en disant : « Je suis là pour le large, le grand et l’étrange ». Alors, joignez-vous à moi pour découvrir quelques-unes de ses créations les plus ingénieuses.
Tom a fourni au photographe Prasenjeet Yadav plusieurs pièges photographiques afin d'immortaliser l'insaisissable félin.
Le léopard des neiges : Tom a aidé le photographe Prasenjeet Yadav à fabriquer plusieurs pièges photographiques afin d’immortaliser l’insaisissable félin. À gauche, un piège photographique prend le cliché d’un jeune léopard des neiges mâle dans une montagne. Prasenjeet a observé cet individu pendant deux ans, jusqu’à sa mort en mars alors qu’il pourchassait un bouquetin sur une falaise. Sur le cliché de droite, une autre configuration de caméra cachée pour le projet.
Pour réaliser ce cliché du plus grand centre de démontage et de transformation d’avions au monde, situé en Arizona, Tom a fourni au photographe Luca Locatelli un appareil photo fixé sur une perche de 8 m.
Le cimetière d’avions : pour réaliser ce cliché du plus grand centre de démontage et de transformation d’avions au monde, situé en Arizona, Tom a fourni au photographe Luca Locatelli un appareil photo fixé sur une perche de 8 m.
Dans le cadre d’un reportage photographique pour un magazine sur le tétras des armoises, une espèce d’oiseaux qui vit dans les plaines d’Amérique du Nord, le photographe Charlie Hamilton voulait immortaliser la danse d’accouplement de ces tétras (ci-dessus).
L’oiseau danseur : dans le cadre d’un reportage photographique pour un magazine sur le tétras des armoises, une espèce d’oiseaux qui vit dans les plaines d’Amérique du Nord, le photographe Charlie Hamilton voulait immortaliser la danse d’accouplement de ces tétras (ci-dessus). Problème : ils ne dansent pas si des humains se trouvent à proximité. Charlie a alors demandé à Tom de lui fabriquer un train télécommandé surmonté d’un appareil photo dissimulé dans un faux oiseau. Une machine qu’il surnomme désormais « le train de l’oiseau danseur » (ci-dessous).
Les tétras des armoises ne dansent pas si des humains se trouvent à proximité. Charlie a alors demandé à Tom de lui fabriquer un train télécommandé surmonté d’un appareil photo dissimulé dans un faux oiseau. Une machine qu’il surnomme désormais « le train de l’oiseau danseur » (ci-dessous).
Un défi vertigineux : pour Free Solo, le documentaire primé aux Oscars sur l’ascension en solo intégral d’El Capitan, à Yosemite, par Alex Honnold, Tom a eu du pain sur la planche. Il a fabriqué trois systèmes de caméras télécommandées pour permettre au photographe Jimmy Chin de filmer une portion particulièrement difficile de l’ascension (ci-dessous) sur laquelle Alex Honnold ne souhaitait aucune caméra ni personne à ses côtés.
Tom a fabriqué trois systèmes de caméra télécommandée pour permettre au photographe Jimmy Chin de filmer une portion particulièrement difficile de l’ascension (ci-dessous) sur laquelle Alex Honnold ne souhaitait aucune caméra ni personne à ses côtés.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.