Espagne : partez à l'aventure dans les Asturies
Du riche couvert forestier à la culture ancienne préservée en passant par des kilomètres de côtes d'une beauté à couper le souffle, découvrez le royaume caché d’Espagne.
Le bétail paît dans les hautes prairies du parc naturel de Ponga, avec vue sur la chaîne de montagnes des Picos de Europa, parc national couvert de forêts, de lacs et de sommets enneigés.
Il y a l’Espagne que nous pensons connaître. Et puis il y a les Asturies, un pays tout à fait différent, un ancien royaume dans le nord-ouest du pays, relativement peu connu. Plus vertes et plus anciennes que les coins plus familiers de la péninsule, les Asturies s’étendent à l’intérieur des terres des dunes du golfe de Gascogne jusqu’aux douces collines où les cloches des vaches retentissent à travers les pâturages avant que leur écho se faiblissent contre les pics élevés qui les surplombent.
La région est caractérisée par la générosité et la convivialité. Les Asturiens adorent manger et partager, et la nourriture à elle seule est une raison suffisante de visiter la région. Dans les anciennes tavernes, les plats de poisson copieux et les recettes rurales à base de viande à partir desquelles la cuisine locale a été élaborée - caldereta et fabada - sont sacrés, tout comme les techniques ancestrales pour verser le cidre naturel, véritable nectar régional.
Un sentier au sommet d’une falaise au-dessus du port de Gijón (Xixón), avec un point de vue populaire de la sculpture emblématique de l’artiste Eduardo Chillida, Elogio del Horizonte.
Vous découvrirez ces traditions dans les bars gastronomiques contemporains et les restaurants étoilés au guide Michelin que vous trouverez disséminés dans la campagne ou regroupés dans les trois principales villes : la capitale provinciale animée et princière, Oviedo (Uviéu), le plus grand hub maritime Gijón (Xixón) et l’ancienne cité de l’estuaire, Avilés.
Chacune a ses caractéristiques propres mais toutes sont des points d’entrée merveilleux dans la culture asturienne. Une grande partie de l’histoire est encore vivante, audible dans la musique folklorique locale aux influences celtiques que vous pouvez entendre interprétée par des musiciens chevronnés, et visible dans l’architecture préromane caractéristique de cette région sinueuse.
Construite à flanc de montagne par le roi Ramiro I au IXe siècle, Santa María del Naranco est une icône de l’architecture préromane asturienne.
Les Asturies abritent plusieurs grottes contenant de l’art rupestre paléolithique, dont celle de Tito Bustillo avec ses représentations saisissantes de chevaux, de bisons et de cerfs.
Des exemples architecturaux magnifiquement travaillés ont survécu pendant plus d’un millénaire, de Santa María del Naranco, sur une montagne près d’Oviedo / Uviéu, à Santa Cristina, à Lena. Ils sont désormais au patrimoine mondial de l’UNESCO, tout comme l’art paléolithique préservé qui colore les murs de la grotte côtière Tito Bustillo, à Ribadesella.
Les excursions le long de la côte jurassique peuvent vous faire remonter bien plus loin dans le temps, jusqu’aux fossiles et empreintes de dinosaures rassemblés et exposés au Museo del Jurásico.
Les mêmes vents et vagues dominants qui ont sculpté les falaises sur près de 400 km de rivage ont également attiré certains des tout premiers surfeurs espagnols vers des plages comme celles de Gijón / Xixón, où les pionniers sont arrivés dans les années 1960.
Parmi les quelque 200 autres plages du golfe de Gascogne, on retrouve les principaux sites de surf de Tapia et Salinas, les vagues déferlantes de l’embouchure de La Barra à Rodiles étant considérées comme les meilleures d’Europe par ceux qui ont surfé ces rouleaux parfaits sur plus de 150 mètres.
La côte asturienne s’étend sur environ 400 km et quelques 200 plages, où l’on retrouve la crique de Rodiles, célèbre pour ses vagues de surf.
Les cyclistes apprécient eux aussi les Asturies. Les coureurs sur route professionnels viennent souvent à la fin de l’été pour participer à la course vieille de près d’un siècle, la Vuelta a España, et les cyclistes amateurs suivent leur sillage toute l’année, admirant les vues éthérées tout au long de leur parcours. Une étape de ce circuit grimpe presque à la verticale vers les pics enveloppés de nuages du légendaire Alto de l’Angliru. Une autre suit les lacs glaciaires irisés de Covadonga (Cuadonga), qui sont également un lieu de randonnée de premier choix, au milieu de la célèbre chaîne des Picos de Europa.
Les trois principaux massifs de la chaîne sont jalonnés de sentiers qui traversent des prairies paradisiaques, passent dans des grottes de calcaire insolites et s’élèvent jusqu’à des hauteurs vertigineuses au-dessus du niveau de la vallée, à des points de vue comme la route du Mirador d’Ordiale. D’autres itinéraires de randonnée suivent les traces des Romains de l’Antiquité, qui ont creusé dans les montagnes cantabriques pour extraire de l’or et entreposer leur butin dans des forts de l’âge du bronze, ou dans des castros, comme Chao Samartín.
Les Asturies possèdent le littoral sauvage le mieux préservé d’Espagne, offrant des points de vue spectaculaires et des sites de fouilles marqués par des fossiles et des empreintes de dinosaures.
Les visiteurs peuvent également suivre le chemin du pèlerinage d’origine, ou Camino Primitivo, emprunté pour la première fois par le roi Alphonse II à l’époque médiévale, alors qu’il s’apprêtait à trouver la tombe de Saint-Jacques à l’endroit que l’on nomme de nos jours Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le paysage a peu changé depuis. Les Asturies abritent la campagne la mieux protégée et la plus préservée d’Espagne, représentant environ 1 % des réserves de la biosphère de l’UNESCO dans le monde. Ses forêts de chênes et de hêtres sont les habitats naturels pour les chevreuils, les sangliers et les loups sauvages et ses flancs plus élevés abritent les chevaux endémiques Asturcón et des ours bruns de Cantabrie.
Les cyclistes montent au village de Sotres sur une partie montagneuse pittoresque de la course sur route Vuelta a España qui est également fortement emprunté pour les randonnées à vélo de longues distances.
Dans ses niches rurales, les Asturies sont une terre de travail acharné, d’industrie et d’agriculture, de villages de pêcheurs, de communautés agricoles et de villes minières où les méthodes traditionnelles sont toujours employées.
Les granges sur pilotis, ou hórreos, que vous voyez dans les champs de la région, regroupées de manière particulièrement dense autour des paroisses de Bueño et d’Espinaréu, sont encore largement utilisées car elles fonctionnent parfaitement. Ces structures géométriques emblématiques sont construites sans vis ni boulons, et permettent de protéger les aliments contre les intempéries et les ravageurs, tout comme au 16e siècle (époque à laquelle de nombreux hórreos encore debout ont été construits).
Les collines et vallées protégées de la réserve de la biosphère de Muniellos abritent l’une des plus grandes étendues restantes de chênes centenaires d’Europe.
Les Asturiens n’oublient pas pour autant ce qu’ils doivent à des générations d’hommes qui ont creusé à la recherche de charbon dans l’obscurité et qui ont contribué à faire de cette région une puissance ferroviaire, de chantiers navals et d’aciéries. L’art et l’artisanat du ferronnier, ou ferreiro, remontent encore plus loin, à l’époque préindustrielle. Des forges ont été créées à la lisière des forêts, le long de rivières tumultueuses, faisant passer l’eau dans les roues en bois avec les premiers marteaux hydrauliques pour marteler et façonner le fer dans des pluies d’étincelles et de jets de vapeur.
Les granges traditionnelles sur pilotis, ou hórreos, sont des éléments emblématiques des magnifiques terres agricoles de la région, dont certaines datent du XVIe siècle.
Vous pouvez toujours visiter ces lieux et observer ces traditions, dans des sites comme Mazonovo, une forge pleinement opérationnelle et un musée ethnographique qui propose aux visiteurs des démonstrations interactives de ces outils et techniques.
Les visiteurs qui viennent pour la première fois et qui observent les ferreiros qui s’affèrent au travail ressentiront un sentiment similaire au cours de nombreuses nouvelles expériences dans la région. Que vous exploriez une ruine, admiriez une église ou finissiez un bol de ragoût de haricots, vous éprouverez la même gratitude que lorsque vous savourez les fruits du travail asturien.
Un forgeron, ou ferreiro, présente les outils et méthodes traditionnels encore utilisés pour fabriquer le fer dans la forge de travail et le musée au bord de la rivière de Mazonovo.
Chez National Geographic, nous souhaitons inspirer votre prochaine aventure, mais uniquement lorsque cela est sûr. Reportez-vous aux réglementations et directives officielles relatives à la Covid-19 des autorités compétentes pour préparer votre voyage dans les Asturies.