La géolocalisation présenterait (aussi) quelques avantages

La géolocalisation peut avoir pour conséquence le surtourisme, mais peut aussi faciliter les déplacements, rendre des expériences plus accessibles et plus respectueuses de l'environnement.

De Ronan O’Connell
Publication 12 sept. 2024, 16:31 CEST
Un visiteur photographie un ours brun dans le parc national et réserve de Katmai, en Alaska. ...

Un visiteur photographie un ours brun dans le parc national et réserve de Katmai, en Alaska. Les géolocalisations effectuées par des visiteurs peuvent parfois être bénéfiques pour la nature, surtout lorsqu'elles sont utilisées pour contribuer aux projets scientifiques participatifs.

 

PHOTOGRAPHIE DE Acacia Johnson, Nat Geo Image Collection

La géolocalisation est largement critiquée, car elle est l'une des composantes du surtourisme, mais, aujourd'hui, on l'utilise pour aider les voyageurs en situation de handicap ou pour contribuer à la conservation de la nature. Lorsque des touristes postent des images ou des vidéos sur Instagram, TikTok, Facebook ou X, ils utilisent généralement la géolocalisation, associée à leurs coordonnées GPS.

Cela leur permet de documenter leurs voyages, mais peut également déclencher un afflux de visiteurs vers des lieux souvent géolocalisés, comme Horseshoe Bend, dans l'Arizona, qui est devenu encore plus touristique. D'un autre côté, la géolocalisation est de plus en plus utilisée de manière positive, et participerait à résoudre certains problèmes environnementaux et sociaux, et même les problèmes d'affluence.

 

LES AVANTAGES ÉMERGENTS DE LA GÉOLOCALISATION 

La géolocalisation aide les touristes en situation de handicap. Il s'agit de l'un de ses nombreux avantages, d'après Ulrich Gunter, professeur en économie du tourisme à la Modul University Vienna, en Autriche. L'application Google Maps possède une fonctionnalité qui montre les itinéraires accessibles par fauteuil roulant dans les plus grandes villes du monde, grâce à la géolocalisation de rampes, d'ascenseurs et de places de parking pour handicapés.

L'application Wheelmap utilise aussi la géolocalisation pour indiquer la localisation de plus d'un million de restaurants, de bars, de boutiques, de toilettes, d'arrêts de bus, de musées et de cinémas ouverts dans des douzaines de pays. Les touristes malvoyants, de leur côté, peuvent utiliser l'application Blindsquare, qui peut être associée aux applications GPS et offre une description audio concernant les lieux touristiques à proximité.

Des données provenant de la géolocalisation aident également à lutter contre le surtourisme, d'après Gunter. Cela permet aux applications cartographiques d'informer les utilisateurs des heures les plus chargées de la journée pour une destination touristique, comme la tour Eiffel par exemple, pour qu'ils puissent éviter la foule. Certaines organisations touristiques utilisent ce genre de données pour orienter les touristes, à l'aide de leurs propres applications, vers des endroits plus calmes à proximité de lieux très fréquentés.

 

LA GÉOLOCALISATION PEUT FAVORISER LE SURTOURISME

En même temps, les touristes peuvent nuire à une destination en se géolocalisant, avertit Greg Richards, professeur de création de lieux et d'événements à l'université de Tilburg, aux Pays-Bas. Amsterdam est victime d'un fléau baptisé les « files d'attente TikTok », où les touristes se pressent dans les quelques restaurants ou cafés géolocalisés qui sont en tendance sur les réseaux sociaux, afin de pouvoir filmer des vidéos similaires et les poster à leur tour.

Les files d'attente TikTok sont sources d'agitation, d'encombrement et de déchets sur la voirie, explique Greg Richards. Certains lieux sont tellement bondés, comme le restaurant amstellodamois Fabel Friet, qu'ils ont désormais deux files d'attente, l'une pour les clients réguliers, l'autre pour les créateurs de contenu en devenir.

La géolocalisation peut également avoir des effets néfastes sur les sites naturels, comme le parc national Kruger en Afrique du Sud, où les braconniers traquent les animaux en danger d'extinction à l'aide de publications postées sur les réseaux sociaux. Les endroits qui sont souvent géolocalisés portent les stigmates des dérives touristiques, comme « l'érosion des sols, la destruction d'habitats et l'appauvrissement de la faune et de la flore locales en raison des activités incontrôlées des visiteurs », déclare Natalia Bayona, directrice exécutive de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).

 

PROTÉGER L'ENVIRONNEMENT À L'AIDE DE LA GÉOCARTOGRAPHIE

Heureusement, la géolocalisation peut avoir des avantages pour les destinations sauvages, ajoute Bayona. Cette technologie est utilisée par les touristes dans le cadre de projets scientifiques citoyens, tels que le suivi de la faune et de la flore et la surveillance de l'environnement.

« En partageant la localisation de faune et de flore variées ou en signalant des cas de déchets et de pollution, les touristes peuvent aider les autorités locales et les défenseurs de l'environnement à mieux comprendre les tendances et les défis écologiques », explique-t-elle. « Cette approche locale permet non seulement de responsabiliser les voyageurs en leur donnant le sentiment d'agir pour préserver les destinations qu'ils aiment, mais aussi favoriser un lien profond entre les touristes et l'environnement local. »

 

LA COMBINAISON GÉOLOCALISATION ET RÉALITÉ AUGMENTÉE

La géolocalisation contribue également à des causes sociales louables, notamment grâce à l'utilisation croissante de la réalité augmentée (AR), explique Bayona. Les applications de réalité augmentée, comme Google Lens, affichent des images et des informations numériques à l'environnement de l'internaute. Alors qu'on explore un endroit, l'application cartographique traque nos mouvements et l'application de réalité augmentée nous alerte des centres d'intérêt à proximité.

Mapping Blackness sera bientôt lancée et utilisera la géolocalisation pour guider les utilisateurs vers des sites historiques au sein de communautés afro-américaines oubliées à travers les États-Unis. Cette application utilisera aussi la réalité augmentée, les reportages, les rendus 3D et l'imagerie en réalité virtuelle sur 360°C pour raconter les histoires de ces communautés, comme le quartier d'Okemah à Phœnix, en Arizona, fondé par des migrants noirs en 1927. Mapping Blackness a été créée par Carla LynDale Bishop, professeure adjointe en production de films et de médias à l'université d'État d'Arizona.

La géolocalisation a évolué bien au-delà du simple fait de vérifier l'adresse d'un restaurant, d'un musée ou d'un lieu emblématique sur les réseaux sociaux. Ce qui a commencé comme une nouveauté, puis s'est transformé en une sorte de malédiction, commence maintenant à offrir des avantages.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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