Japon : cap sur la mer de Seto
Loin de la frénétique Tokyo ou de l’impériale Kyoto, se cache une mer intérieure peu connue des Japonais eux-mêmes.
Elles sont là, devant moi, empilées les unes sur les autres dans une assiette. Une vingtaine de crevettes frétillantes, format gambas, tentant désespérément de s’échapper à grands coups de queue désordonnés. Je loge chez l’habitant, sur l’île de Bōzejima , au cœur du Japon, et ces crustacés, à déguster vivants, carapaces comprises, sont un présent de mon hôte. « C’est une manière de prouver la fraîcheur des mets aux invités », m’explique Mika White, ma guide américano-japonaise. On ne peut plus frais, en effet. Je laisse Mika se lancer. Pour elle, c’est une première aussi. Du bout des doigts, elle saisit l’une des bêtes translucides. Puis, d’un geste hésitant, lui coupe la tête, l’approche de sa bouche et croque. Les pattes remuent toujours. La scène est inattendue.
Une parmi d’autres durant ce voyage commencé il y a une semaine dans une région méconnue du Japon, la mer de Seto. Dans mes lointains souvenirs de cours d’histoire-géo, le pays se résumait à quatre grandes îles : Hokkaidō, Honshū, Shikoku et Kyūshū. À regarder la carte de plus près, les trois dernières, un peu comme des pièces de puzzle légèrement écartées, enserrent un petit bout d’océan formant cette mer intérieure. « On la surnomme la “Méditerranée du Japon” », me confiait, avant mon départ, le géographe français Philippe Pelletier, qui y a consacré une thèse. « Jusqu’à la fin du XIXe siècle, période de la marine à voile, c’était la façon la plus simple d’accéder au cœur du pays. C’était aussi le terminus de la route de la soie, toutes les marchandises transitaient par là. » En zoomant encore un peu plus, on voit se dessiner 727 îles, plus ou moins grandes, dont 314 seulement sont habitées.
« Du fait de leur position stratégique, elles ont bénéficié d’une ouverture sur d’autres cultures et étaient très dynamiques. Mais le développement du chemin de fer et des bateaux à vapeur a transformé leur destin, décalant les axes de passage vers les îles principales du Japon et les contraignant à l’isolement. Aujourd’hui, même les Japonais les connaissent peu. » De quoi susciter ma curiosité.
J’atterris à Hiroshima un matin de décembre. Soixante-treize ans après l’explosion de la bombe atomique, la ville industrielle ressemble aujourd’hui aux autres métropoles japonaises, avec ses gratte-ciel, ses grands magasins et ses travailleurs en costume. Située sur l’île principale de Honshū, sur la rive de la mer de Seto, elle est le point de départ de mon exploration. Avec Mika, nous roulons sur une vingtaine de kilomètres pour attraper le ferry qui nous mènera à la première étape : l’île de Miyajima. La traversée prend seulement dix minutes, mais le dépaysement est total.
À peine suis-je sortie du débarcadère que me voilà accueillie par des daims en liberté. Autour de moi, les bruits sont comme assourdis, rappelant que, depuis le XIIe siècle, l’île impose le respect : elle abrite un sanctuaire shinto, très ancien culte polythéiste japonais, dont l’entrée est indiquée par un immense portique en bois vermillon de seize mètres de haut, les pieds dans l’eau. Manifestement le spot Instagram le plus couru de Miyajima. « Ce torii fait partie des trois plus beaux panoramas du Japon », justifie Steven Shy, professeur en génie mécanique taïwanais, qui profite d’un déplacement professionnel pour visiter l’île.
C’est vrai que la vue est hypnotique, la porte de soixante tonnes revêtant différentes tonalités de rouge, au gré des déplacements des nuages. Dans mon dos, l’île au relief escarpé prend des allures de montagne sacrée. Pins rouges, bambous, chênes verts du Japon… Une végétation dense la recouvre presqu’entièrement, résultat d’un tabou qui, depuis le VIIe siècle, interdit de couper les arbres, et de son intégration au parc national de Setonaikai dès les années 1930. C’est la fin de la journée, le sanctuaire shinto d’Itsukushima, formé d’une dizaine de pontons en bois vermillon, sur pilotis, est quasi désert. Devant moi, un adepte entame un cérémonial très ritualisé. Mika m’en livre les secrets : d’abord, se laver les mains pour se purifier, puis s’agenouiller et frapper des mains pour signifier sa présence à la divinité locale, enfin s’incliner et déambuler sur les pontons. En silence.
Sur ma droite, la silhouette fantomatique d’un prêtre vêtu d’une longue robe blanche balaie le sol d’un geste lent. À la sortie, j’avise des centaines d’étiquettes pendues à des crochets. Ce sont des vœux. Impossible de déchiffrer ceux en japonais. Je me contente des phrases en anglais et en espagnol : « Je souhaite être en bonne santé », « réussir mes examens »… Les aspirations sont les mêmes aux quatre coins du monde.
Émergeant des arbres, une pagode à cinq étages attire mon attention. C’est que l’île est doublement sacrée, accueillant aussi un temple bouddhiste, l’autre religion du Japon. J’y accède rapidement, puis emprunte les escaliers qui la contournent, bientôt escortée par une armée silencieuse de statues de pierre aux joues rondes et aux faciès variés, déroulant toute la gamme des émotions. Des gardiens du temple, par dizaines, tous bizarrement affublés d’un bonnet de laine. Jaune, bleu, rouge… « C’est l’hiver, il ne faut pas qu’ils aient froid », lance Mika, devant mon air interloqué. L’ascension est raide mais elle touche à sa fin. Une imposante porte en bois sculpté, flanquée de deux personnages, poings levés, prêts à en découdre, marque l’entrée du temple de Daishō-in. Je débouche sur un jardin baigné d’une odeur d’encens avec une vue plongeante sur la baie et sur le torii rutilant. Plus que jamais, l’idée d’une montagne sacrée s’impose.
À 21 heures, le dernier ferry quitte l’île, l’abandonnant à ses divinités et à sa poignée d’habitants. Les ruelles sont désormais plongées dans le noir. Je m’y aventure, surprenant des éclats de voix derrière les noren, petits rideaux rectangulaires désignant l’entrée des restaurants. Dans une impasse, deux daims se disputent une assiette en papier. Tandis que je remonte vers mon hôtel, une créature mi-renard, mi-blaireau, un tanuki tout blanc, détale devant mes pieds, vision fugace et poétique clôturant mon escapade spirituelle. Demain matin, j’ai rendez-vous pour une activité plus prosaïque.
Il est 6 heures et monsieur Shimada, 54 ans, m’attend dans son bateau à moteur, près d’un quai désert, pour me mener à sa ferme d’huîtres, spécialité insoupçonnée de la Méditerranée japonaise. « 70 % des huîtres du Japon viennent de la région, m’explique l’homme, silhouette trapue et teint buriné. Ma famille en produit depuis le XVIIe siècle. » Pour l’heure, la mer de Seto semble un lac paisible, dispersant à l’infini sa palette de couleurs pastel, du rose au bleu turquoise.
Nous stoppons l’embarcation près de radeaux de bambous d’une dizaine de mètres de long sous lesquels les huîtres sont immergées par « guirlandes » de 300 coquilles. « La structure fait corps avec l’océan et se déplace en cas de tempête », précise monsieur Shimada. Sur un autre bateau, pourvu d’une grue, son fils est à l’œuvre, hissant les guirlandes hors de l’eau, coupant l’extrémité à l’aide d’une énorme pince et laissant retomber le tout dans un fracas de coquilles cassées. « Nous les laissons au fond de l’eau pendant trois ans, ce qui fait qu’elles sont plus grosses que chez vous », s’enorgueillit l’ostréiculteur, avant d’insister pour une dégustation.
Nous voici donc à 8 heures du matin, autour d’une table basse, percée pour recevoir des braises. Ici, on mange les huîtres chaudes, en grillade, dans leurs coquilles. Mais aussi, frites, en tempura, ou bouillies, à tremper dans la sauce soja. Alors que je rêve d’un croissant, monsieur Shimada me presse de goûter ces différentes variations iodées. Lui décline. « Je n’en mange jamais, je suis fatigué d’en voir tous les jours », plaisante-t-il.
De retour sur la rive de la mer de Seto, je m’engage sur l’autoroute pour deux heures de trajet. Cap sur Yugejima. Fini le havre de nature, longer la mer intérieure s’apparente davantage à la traversée de la vallée de la Maurienne, alternant paysages bosselés et enfilades de maisons grises et de bâtiments industriels. « Papeteries, sidérurgie, production de sel… Après-guerre, c’est ici que le gouvernement a décidé d’installer ses industries pour reconstruire le pays », précise Mika.
Autour de Yugejima, justement, se concentrent des chantiers navals hérissés de grues. Heureusement, là encore, le ferry m’offre une échappée inattendue. Je fais la traversée dans la cabine du capitaine, Yoshiki Hamamoto, 60 ans. « J’adore voyager, je suis allé en France et en Italie, mais jamais je ne quitterai cet endroit. Il n’y a pas de stress, les gens sont gentils, la nature est belle. » À travers la vitre mouchetée de sa cabine se dessinent en effet les contours d’une île montagneuse et verdoyante, baignée de lumière.
Les après-midi sont calmes sur Yugejima. Les gens se lèvent à 6h30, prennent le ferry pour les chantiers navals ou les entreprises de transport maritime, puis reviennent entre 18 et 20 heures. Au Shimada Cafe, pas un client. La propriétaire, retraitée de l’administration, et sa fille de 35 ans, s’activent à la préparation de plats à emporter. « Ici, il ne fait ni trop froid ni trop chaud, les typhons ou les tremblements de terre sont rares. Mais il n’y a pas beaucoup de boutiques, donc nous devons nous entraider et cuisiner pour les personnes âgées. »
Il est temps de gagner ma maison d’hôte, trois dortoirs séparés par des cloisons coulissantes en bois et en papier, chacun se résumant à des matelas futons disposés les uns à côté des autres sur un tatami. À la fois spartiate et raffiné.
Nous partageons notre repas d’algues et de poissons, assises en tailleur, avec un jeune couple et leur bébé de 4 mois, et leur ami Kazuki, un habitant de l’île à qui ils sont venus rendre visite. Eux vivent à Kamijima, 7 000 habitants, une île voisine deux fois plus peuplée, et ils apprécient ce break. « C’est le meilleur endroit au monde, renchérit Kazuki. On vit au rythme des saisons, on pêche son propre poisson, on mange les légumes du potager. Le seul problème, c’est qu’il n’y a ni médecin ni emploi. » Et chaque convive de partager une anecdote sur l’hospitalité de l’île. « D’ailleurs, la voisine voulait vous rencontrer », annonce Kazuki, m’enjoignant de le suivre.
Les aires d’habitation sont si compactes qu’on passe d’une maison à une autre via des chemins étroits, sans bien comprendre si on a vraiment changé de propriété. Devant la porte d’entrée gisent des paires de chaussures. Je me déchausse, entre, un peu gênée, et m’agenouille. Kiyomi Hirai, 72 ans, apparaît, me tendant deux grandes boîtes en plastique rectangulaires. À l’intérieur, des boules multicolores de toutes les tailles.
« Ce sont des temaris, m’explique la vieille dame. On forme la base en enroulant des fils de coton, puis on tisse des motifs géométriques. C’est un savoir-faire traditionnel séculaire, on les expose dans les maisons après le décès d’un proche. » Kiyomi me demande de choisir ma favorite. Si, si, elle insiste. « Vous rendre heureuse me rend heureuse. »
Il est 21 heures, j’irais bien me promener, mais, dans ma tête résonne encore cet avertissement énigmatique lu sur le Web avant de partir : prenez garde aux sangliers qui vivent dans la montagne et descendent en ville à la nuit tombée. Les gens sont-ils condamnés à s’enfermer chez eux ? Kazuki éclate d’un rire tonitruant et m’emmène pour une balade en voiture. Nous nous garons devant une sorte de maison de ville.
Derrière la porte, un petit salon : trois canapés en Skaï, deux tables basses, un téléviseur posé sur un meuble et un écran plat accroché au mur. Debout, armé d’un micro, un couple de sexagénaires s’époumone, sans même nous jeter un regard. Un karaoké ! Leur prestation terminée, ils rejoignent le bar attenant. Kazuki prend le relais. Écharpe nouée sur la tête, il entame une reprise de « Bohemian Rhapsody », alternant voix de stentor et hurlements suraigus, le tout accompagné d’air guitar. Une soirée habituelle à Yugejima.
Je pousse encore plus loin l’exploration de la mer de Seto et rejoins Honjima, confetti vallonné accessible uniquement en bateau-taxi. Il y a encore un siècle, l’îlot était pourtant le théâtre d’une industrie florissante. « Nous sommes au centre de la mer intérieure, où se rencontrent de forts courants contraires, les habitants étaient réputés pour être de très bons marins et constructeurs de navires », raconte Minoru Yoshida, en nous faisant visiter sa belle maison familiale en bois, datée de 1805. Ces brillants charpentiers ont imprégné de leur talent l’architecture locale, essaimant ce type de bâtisses traditionnelles tout autour du port, où ne mouillent désormais qu’une dizaine de petits bateaux de pêche.
Nous entreprenons de faire le tour de l’île à vélo. La route principale, déserte, longe des criques de sable jaune, quelques tombes bouddhistes et des microplantations anarchiques d’orangers, autre spécialité de la mer de Seto, produit d’un microclimat doux, confirmant l’analogie avec sa cousine méditerranéenne. Pas de boutique, ni de restaurant. L’école primaire, bâtiment monumental qui abritait autrefois quelque 500 élèves, semble vide.
Nous nous arrêtons près de ce qui semble une cabane en bois, en réalité un temple abritant une impressionnante sculpture de Bouddha doré, vieille de 1 400 ans. « Les marins mènent une existence dangereuse, vingt-quatre temples sont disséminés sur toute l’île », m’apprend Mika. Retour au port. À 17 h 30, la nuit enveloppe déjà Honjima. Atsuko, la soixantaine, balaye le pas de sa porte. Elle vit seule avec son mari. « Nous sommes tous les deux, nous nous aimons : je suis heureuse, déclare-t-elle. Le matin, nous partons pêcher ensemble. Un marché ambulant vient deux fois par semaine. Il y a tout ici pour bien vivre. »
Je m’assois quelques minutes sur un parapet, méditant ses paroles, bercée par le ronron lointain du trafic automobile, que je devine à l’horizon, sur le Grand pont de Seto. L’infrastructure de treize kilomètres, construite en 1988 pour relier Honshū à Shikoku, ressemble à une version distendue et grisâtre du Golden Gate, prenant appui sur les îlots parsemés de la mer intérieure et renforçant le sentiment d’abandon des îles qu’il ne dessert pas. Je me remémore alors les mots de Philippe Pelletier : « Même si elles sont proches les unes des autres, chaque île de la mer de Seto a développé sa propre stratégie pour faire face à l’hémorragie démographique et à l’isolement. » Tourisme sacré pour Miyajima, solidarité à Yugejima, autosuffisance à Honjima…
À 35 minutes de ferry de la ville industrielle d’Himeji, Bōzejima, à peine 2 600 habitants, a, elle, misé sur la pêche. Sur les quais, des kyrielles de scooters semblent guetter le retour de leurs propriétaires, les clés sur le tableau de bord. « Ici, tout le monde se connaît, les gens se font confiance », m’explique Rie Fukui, installée à Bōzejima depuis deux mois, après avoir eu le coup de foudre pour l’île lors d’un week-end. Le soleil brille sur les toits de céramique bleu indigo. Je grimpe un escalier pour me faire une idée de la vue, grisée par la synesthésie qui s’opère, mêlant effluves de lavande, chants d’oiseaux et brise légère.
Mon ascension me mène entre des maisons aux cours décorées de pins taillés en boule, devant lesquelles des chiens errants montent une garde tranquille (on raconte que ces talentueux nageurs se déplacent d’île en île !). Au sommet de la colline, une vieille dame m’interpelle. « Ici, c’est le Japon originel, on vit des produits de l’océan, mais, attention, nous avons tout le confort moderne ! L’électricité, la télé… Et on reçoit nos colis par Amazon ! »
70 % des travailleurs de Bōzejima sont effectivement pêcheurs, les 30 % restants occupant un métier en rapport avec la mer, transport de marchandises ou culture d’algues, dont on aperçoit les fermes au large. Je redescends vers le port principal, par des venelles, évitant de justesse une vieille dame sans casque sur sa mobylette. Du linge pend des balcons, jouxtant des filets de sole. Les pêcheurs ne sont pas de retour avant 15 heures, j’ai le temps d’aller manger dans l’un des trois restaurants de Bōzejima.
Près de moi, une tablée de femmes, trentenaires, rient aux éclats. « Ici, les hommes pêchent et les femmes ne travaillent pas, décrypte Rie. Une croyance veut qu’elles soient impures, l’océan leur est interdit. » Rie tente de saisir des bribes de leur conversation, mais certains mots lui échappent : « Elles parlent le dialecte de l’île. » Dehors, deux pêcheurs, assis par terre, s’attèlent à réparer d’immenses filets, tandis que des milans noirs tournoient au-dessus d’eux, plongeant de temps à autre en piqué vers la mer, pour saisir du poisson dans leurs serres aiguisées. Un à un, les bateaux rentrent au port.
Le spectacle commence : des membres de l’association de pêche locale aident à décharger les prises, dans une scénographie sanglante et bien rôdée. L’un d’eux, salopette rouge, bandeau blanc sur la tête, cigarette aux lèvres, attrape à bout de bras les tas de poissons que lui tend la chaîne humaine formée par ses collègues, les pesant dans de grosses bassines et hurlant à la cantonnade le poids obtenu. À ses côtés, un petit groupe se charge de tuer les plus gros, des suzukis, à coup de crochet dans la tête. « Ça rend la chair meilleure », m’assurent-ils. Holothuries, sardines, crevettes, crabes… Déjà, un autre bateau s’installe au bord du quai. Le ballet durera des heures. Je pars avant la fin, attendue à la maison d’hôte pour mon festin de crevettes vivantes.
Dans le ferry de 8 h 08, le lendemain, l’ambiance est familiale. Sur la banquette recouverte de tissu écossais plastifié, une petite fille dessine avec sa grand-mère. Nous sommes samedi, et les gens, munis de gros sacs, se rendent à Himeji pour faire les courses. Le bus des mers, bondé, fend une étendue noire piquée çà et là de roches brunes et de collines rousses. Nous arrivons à destination. En descendant, j’aperçois le manège des voitures sur le parking, la cimenterie d’Himeji et sa grande cheminée, abandonnant à regret les îles de la mer de Seto derrière moi.
Ce reportage a été publié dans le numéro 14 du magazine National Geographic Traveler (printemps 2019).
CARNET DE NOTES
PRÉPARER SON VOYAGE
La région englobant les îles de la mer de Seto, mais aussi ses rives sur les îles principales du Japon (Honshū et Shikoku), se nomme Setouchi. Pour connaître les spots et activités à ne pas manquer, parcourez le site de l’office du tourisme, qui propose une recherche thématique (aventure, nature, alimentation, art…) ainsi que des modèles de circuits. Pour plus de précisions encore : 01 53 25 11 11.
COMMENT Y ALLER
Air France propose des vols directs pour Tokyo en 12 heures environ. Puis, un vol intérieur pour Hiroshima ou Tokushima, en 1 h 20, permet d’accéder aux rives de la mer de Seto. Ensuite, rejoignez les îles par ferry.
QUAND Y ALLER
Pour voir les cerisiers en fleur et sillonner les îles à vélo, choisissez le printemps.
À FAIRE SUR LA CÔTE
Hiroshima Visitez le très émouvant et instructif musée du Mémorial de la paix, nouvellement restauré.
Himeji La ville industrielle abrite le splendide château blanc du même nom, en bois, daté de 1609, qui trône au milieu d’un parc aéré.
Tokushima Pour une balade spirituelle, réalisez le pèlerinage de Shikoku, qui comprend 88 temples bouddhistes. Pas le temps de parcourir les 1 400 km ? Visitez au moins les deux premiers : Ryozen-ji, dont le plafond est orné de centaines de lanternes, et Gokuraku-ji, tout près, peuplé d’amusantes statues joufflues.
Kurashiki Avec ses canaux bordés de saules pleureurs, ses restaurants et ses boutiques artisanales, la ville offre une pause raffinée, en escale entre deux ferrys.
À FAIRE SUR LES ÎLES
Jusqu’en novembre, la triennale d’art contemporain de Setouchi investit 12 îles, dont la très tendance Naoshima et la discrète Honjima. Repérez les événements sur setouchi-artfest.jp/en
OÙ DORMIR
À Miyajima, découvrez l’île sacrée sans les touristes, en y passant la nuit. Sakuraya abrite un onsen (bain thermal collectif), en sous-sol.
À Yugejima, posez vos valises dans une vieille maison restaurée et savourez la cuisine locale de Mie.
À Honjima, déconnectez de tout (pas de réseau Internet) dans une maison typique en bois.
À Bōzejima, dormez dans un bel intérieur traditionnel avec tatamis et cloisons coulissantes.
À LIRE
La Fascination du Japon, de Philippe Pelletier (éditions Le Cavalier Bleu). « Ils travaillent trop, sont machos, impénétrables, bizarres… » Les clichés sont légion sur les Japonais ! Pour essayer de mieux les comprendre, l’auteur, géographe, décortique 36 idées reçues sur l’archipel nippon.