Immersion dans la Venise décadente de Casanova

Au 18e siècle, Venise était aussi scandaleuse que dangereuse. Tout comme le célèbre Casanova, dont les mémoires détaillent la réputation de cette capitale du plaisir.

De GIORGIO PIRAZZINi
Publication 13 févr. 2023, 15:53 CET
On the town

Casanova, portraituré ici dans sa jeunesse, adorait prendre part aux évènements sociaux et aux spectacles organisés à Venise. 

PHOTOGRAPHIE DE Bridgeman, ACI

En 1725, la République de Venise vit naître en son sein un jeune garçon : le futur Casanova, connu pour son éternelle poursuite du plaisir. Couronnée de beauté et de splendeur, la Venise du 18e siècle exsudait l’opulence et le mystère. Elle forgea la vision du monde et les attitudes du jeune homme qui, à travers ses fêtes, ses théâtres, ses casinos et ses maisons closes, finit par embrasser une vie d’aventurier. 

Giacomo Girolamo Casanova naquit de parents comédiens dans le quartier vénitien de San Samuele. La majeure partie de ce que l’on sait de sa vie, c’est lui qui l’a écrite ; âgé d'une soixantaine d'années, il entreprit de rédiger ses mémoires, Histoire de ma vie, dans lesquels il relata les cinquante premières années de sa vie. L’exposition détaillée de ses souvenirs candides remontent jusqu’à son enfance, révélant l’influence de sa ville natale sur ses aventures.

Une régate à Venise peinte par Canaletto vers 1740.

PHOTOGRAPHIE DE Scala, Florence

Son père, Gaetano Casanova, originaire de Parme, avait décidé de déménager à Venise pour rejoindre une compagnie de théâtre dans les années 1720. Le comédien tomba amoureux d’une adolescente, Zanetta Farussi, talentueuse comédienne de onze ans sa cadette. Ils se marièrent en février 1724 et s’installèrent derrière le théâtre de San Samuele. Le couple eut cinq autres enfants les années qui suivirent. 

Au 18e siècle, mener une vie d’acteur impliquait souvent de travailler à l’étranger. Lorsque les parents de Casanova partaient en tournée dans d’autres pays, le petit Giacomo était confié à sa grand-mère, Marzia Farussi. Tous deux étaient très soudés et très attachés l’un à l’autre et c’est principalement à Marzia que Casanova dut son éducation, empreinte de l’influence vénitienne.

L’un des premiers souvenirs de Casanova concerne sa grand-mère, alors qu’elle l’emmenait consulter une sorcière locale pour soigner une indéfectible série de saignements de nez. Il décrivit dans ses mémoires un rituel magique empli de suspense et de mystère lors duquel une vieille dame l’enferma dans un coffre magique, récita quelques incantations, le libéra et l’enduit d’onguent. Le saignement ne s’arrêterait, le prévint sa grand-mère, qu’à la condition qu’il gardât ce rituel secret. La sorcellerie était interdite par l’Église catholique et la soigneuse aurait pu faire l’objet de persécutions pour ses services. 

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    Le tableau de 1760 « Conversations entre masques » de Pietro Longhi représente l’un des costumes de carnaval les plus iconiques de Venise : la bauta, composée d’un tabarro (une cape noire), d’un zendale (un voile), d’un tricorne et d’un volto (un masque).

    PHOTOGRAPHIE DE Scala, Florence

    Son père mourut quand il n’avait que 8 ans et il fut envoyé en pension à Padoue l’année suivante. Sa mère vécut quatre décennies de plus mais sa connexion avec Casanova demeura ténue ; elle ne se remaria pas après la mort de Gaetano et continua à travailler comme comédienne à travers l’Europe. Alors que Casanova avait 10 ans, elle quitta définitivement Venise pour s’installer à Dresde.

    Les premières années de Casanova à Venise furent bercées par le théâtre et la magie, deux disciplines jonglant avec l’illusion et la réalité. Ces influences alimentèrent les aptitudes et les intérêts du jeune garçon. Doué pour l’improvisation, il faisait preuve de répartie, une qualité qui le servit toute sa vie. Il toucha brèvement à la magie noire, ce qui alimenta sa curiosité pour la religion. S'entamèrent alors une exploration éternelle de la foi et une remise en question des doctrines sacrées, qui se traduisirent par un premier choix de carrière bien inattendu pour le jeune homme.

    Inaugurée en 1792, La Fenice, devint le premier opéra de Venise après l’incendie du Teatro San Benedetto, construit en 1755. 

    PHOTOGRAPHIE DE Shutterstock

    ARISTOCRATES ET ROTURIERS

    Après avoir obtenu son diplôme universitaire à l'âge de 16 ans, Casanova, à la surprise de ses voisins, retourna à Venise en tant que jeune abbé, où il fut assigné à l’église San Samuele. Même pour quelqu’un comme lui, qui ne semblait pas avoir pour vocation de mener une carrière ecclésiastique, une vie d’homme d’église lui donna l’opportunité de grimper l’échelle sociale vénitienne. Ayant hérité du don de ses parents pour l’art dramatique, il attira très vite l'attention avec ses sermons charismatiques et souvent incompréhensibles.

    Ce lion ailé représente saint Marc, saint patron de Venice. Il apparaît ici sur la couverture d’un « livre d’or » du 17e ou du 18siècle, un recueil d’informations sur les familles de nobles vénitiennes.  

    PHOTOGRAPHIE DE Granger, ACI

    Le port de la soutane combiné à ses études de lettres classiques dans lesquelles il avait excellé, (c’était un fervent admirateur de Horace, dont il connaissait les vers par cœur) ouvrirent à Casanova les portes de la haute société vénitienne. Malgré ses humbles origines, il possédait un esprit vif et des manières raffinées. Il incarnait le paradoxe de Venise : une société célébrée pour sa nobilité, cependant dépendante des classes populaires et de l’initiative commerciale bourgeoise. 

    L'avancée sociale de Casanova fut permise par l’interaction naturelle qu’il y avait entre les classes, en dépit de la division de la société vénitienne. Dans les rues et les parcs, les nobles se mêlaient à la bourgeoisie et aux membres de l’église. L’aristocratie vénitienne avait une certaine proximité avec la classe populaire. Les gens semblaient manger les mêmes plats, peu importe leur statut social : macaronis, poisson grillé, anguilles en sauce, rouget et autres fruits de mer. 

    Casavano perçut la barrière sociale comme poreuse et attendit le moment opportun pour s’y infiltrer et gravir les échelons. Jeune et impétueux, il abandonna bien vite son rôle d’abbé comme il le dit dans ses mémoires :« Mon amour pour Angela me fut fatal, car il fut cause de deux autres qui, à leur tour, en amenèrent beaucoup d’autres et qui finirent par me faire renoncer à l’état ecclésiastique. » Il fit un bref passage à l’armée et retourna à Venise où il commença à gagner sa vie en tant que violoniste. 

    Bien qu'il fût talentueux, charmant, et dôté d’une volonté de fer, il aurait pu traverser l’histoire dans l’indifférence générale s’il n’avait pas un jour aperçu dans la rue un sénateur en robe rouge, en proie à une crise cardiaque. Casanova se pressa de lui porter secours, le ramena chez lui et resta à ses côtés, même après l’arrivée des médecins et de ses proches. L’homme en question, n’était autre que Matteo Bragadin, un politicien membre du plus important cercle de la noblesse vénitienne.

    Après sa convalescence, Bragadin affirma qu’il devait sa vie à ce jeune homme venu lui porter secours. Casanova capitalisa sur cette ouverture inattendue et commença à asseoir son influence sur Bragadin et son cercle d’amis : « Je parlais en physicien, je dogmatisais, je citais des auteurs que je n’avais jamais lus. » Il reproduisait aussi des tours de magie que lui avait enseignés sa grand-mère.

    L'intérêt de Casanova pour la religion séduisit le cercle de Bragadin, d’autant plus que l’étude de la Cabale, qu’il maitrisait alors, était en vogue à Venise à cette époque. Au 18e siècle, le rationalisme et l’occultisme de Venise ne firent plus qu'un et Casanova usa de son intelligence et de son charme pour favoriser son ascension sociale. 

    Bragadin fut tellement impressionné par le jeune homme qu’il le prit sous son aile. Casanova, qui était profondément attaché au politicien, s’installa dans la demeure de ce dernier où il put s’ancrer plus solidement encore dans les hautes sphères de la société vénitienne : on lui payait ses factures et une potentielle vie aristocratique lui tendait les bras. À cette époque, Casanova avait une taille imposante, était attrayant et cultivé. Il était à l’aise avec des gens de tous milieux (les gens du peuple, le clergé, et une désormais la noblesse). Une qualité rare qui lui valut d’être très apprécié dans la société vénitienne.

    Casanova avait cependant le sentiment inquiétant d'être maintenu en marge du cercle dans lequel il évoluait, comme un bouffon exploité pour son esprit mais jamais pleinement accepté. Il était frustré du fait d’être exclu de la hiérarchie établie par le droit d’aînesse, ce qu’il formula ainsi dans ses mémoires : « Respectez cet homme qui donne à la noblesse une définition que vous ne comprenez pas. Il ne dit point qu’elle consiste dans une suite de générations de père en fils dont il est lui-même le dernier hoir ; car il rit des généalogies… »

    Entre 726 et 1797, le magistrat en chef de Venise était le doge, qui vivait dans une splendide résidence. Institué à vie (même si certains doges furent démis de leurs fonctions), le doge était choisi parmi une oligarchie influente qui gouvernait la république. 

    PHOTOGRAPHIE DE Frank Lukasseck, Fototeca 9x12

    LIAISONS AMOUREUSES

    Casanova est peut-être surtout célèbre pour ses jeux de séduction, ses scandales sexuels et ses liaisons amoureuses. Ses mémoires décrivent fièrement ses rencontres avec un grand nombre de femmes d’âges divers, le tout de manière très détaillée ; nombre de ses récits choquent encore les lecteurs modernes. Le biographe de Casanova, Leo Damrosch, explique que « sa carrière de séducteur, déjà bien connue à l’époque, est souvent perturbante et parfois très sombre. » Aujourd’hui, nombre de ses interactions seraient aux mieux qualifiés d’immorales, au pire, de criminelles ; d’où la nécessité de lire ces ces mémoires avec un regard critique. Le point de vue des femmes est très peu évoqué ce qui ne donne accès au lecteur qu’à une seule version de l’histoire. 

    Gauche: Supérieur:

    Posséder de la joaillerie fine était indispensable pour les femmes de la haute société vénitienne. Cette pièce est exposée au Musée Correr à Venise.

    PHOTOGRAPHIE DE Scala, Florence
    Droite: Fond:

    Un gobelet en verre vénitien.

    PHOTOGRAPHIE DE V&A Images, Scala, Florence

    Au 18e siècle, le code moral de Venise était distinct du reste de l’Europe, ce qui peut s’expliquer par la place unique qu'occupe cette ville dans l’histoire européenne. Contrairement à de nombreuses autres villes, Venise était à l'époque une république indépendante, un statut qu'elle détenait depuis des siècles et qui lui avait permi de développer son propre rapport au plaisir et à la jouissance sexuels. Au 18e siècle, elle s'était forgée une réputation de capitale du plaisir, une étape prisée par de nombreux jeunes hommes lors de leur « Grand Tour » de l’Europe. Bien qu'en apparence Venise fût régie par de rigides mœurs catholiques, elle encourageait en réalité l'exploration sexuelle, en particulier pour ses citoyens masculins.

    Il était honteux pour les hommes de ne pas avoir d’amante ; ce à quoi les cardinaux et les prélats ne faisaient pas exception. Presque tous les hommes artistocrates entretenaient des liaisons avec de très jeunes courtisanes, dont une grande partie se mariaient ensuite à de nouveaux riches. Même les nones étaient impliquées dans ces relations : l’une des principales liaisons amoureuses de Casanova eut lieu avec une none, qu’il désigna dans ses mémoires par les initiales « M.M. » En réalité, Casanova n’était pas l’unique amant de M.M. puisqu’elle était déjà l’amante d’un diplomate religieux français. Qu’à cela ne tienne, Casanova leur organisa un rendez-vous à tous les trois, auquel il convia également l’une de ses anciennes maîtresses.

    Couverture de la première édition des mémoires de Casanova, rédigés en français.

    PHOTOGRAPHIE DE Alamy, ACI

    Casanova était dans son élément au sein de la ville de débauche qu’était Venise. Il passa une grande partie de son temps dans et aux alentours des théâtres vénitiens, des lieux qui étaient familiers à ce fils de comédiens et où les rencontres avec les femmes se trouvaient facilitées. À l’époque, les théâtres vénitiens étaient des lieux sociaux bruyants, un brouhaha permanent émanant des loges des aristocrates et des gradins occupés par les roturiers.

    Casanova dit plus tard de cette jeune version de lui-même : « Neuf encore, j’avais de l’éloignement pour les dames, et ma niaiserie allait jusqu’à être jaloux de leurs époux. » Ce personnage fut rapidement remplacé par un autre, plus confiant, plus prédateur mais avec un sentiment persistant d'anxiété de classe. Alors que Casanova profitait des théâtres de Venise en quête de liaisons amoureuses, il se retrouva tiraillé entre ses origines modestes et la haute société qu’il fréquentait désormais. Il était plus à l’aise avec les femmes du peuple, en particulier les très jeunes, dont surtout les adolescentes âgées de 14 à 18 ans.

    CARNAVAL ET CASINOS

    Le Carnaval, partie intégrante de la vie vénitienne, était un contexte qui se prêtait à la fois à la mobilité sociale et à la promiscuité sexuelle. Au 18e siècle, le Carnaval débutait en octobre et durait minimum cinq mois. Les noceurs masqués remplissaient les rues, donnant l’opportunité à chacun d’incarner qui bon lui semblait : une aubaine, pour un escroc comme Casanova. Il a beaucoup écrit sur les costumes qu’il portait et qui lui permettaient de se faufiler dans la ville. Au milieu des aristocrates, ses costumes le faisaient se sentir plus à l’aise. Parmi les gens ordinaires, ils lui prêtaient un air de mystère. Le déguisement s'avera être la clé de nombre de ses aventures.

    Le cœur des festivités avait lieu place Saint-Marc. Étaient organisés ici des comédies, des concerts et des pièces de théâtre sur des scènes improvisées ainsi que des combats de lutte et des matchs de boxe. Les astrologues et les charlatans, désireux d’échanger de l’argent contre des présages de bonne fortune, se mêlaient aux bambocheurs. Des spectacles de divertissement grotesques étaient organisés comme des ours attachés à un poteau par une chaîne accrochée à leur palais et des combats de chats enfermés dans des cages. 

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      Cette vue aérienne de Venisesouligne la sérénité de ses voies fluviales, lesquelles embrassent les alentours de la basilique Saint-Marc et de son campanile.

      PHOTOGRAPHIE DE Michele Falzone, AWL Images

      Casanova, comme de nombreux autres Vénitiens, était obsédé par les jeux d’argent et pâtit grandement des méfaits de son addiction. Les jeux avaient lieux dans des ridotti, des établissements consacrés aux jeux de hasard. Ces casinos, allant de tripots miteux à d’élégants palais, étaient appréciés des Vénitiens de tous ordres. Citons le ridotto, palais inauguré en 1638 par l'aristocrate Marco Dandolo, qui comptait dix ou douze salles équipées de tables de jeu. La clientèle, qui était triée sur le volet, y jouait dans un silence absolu.

      Dans les hautes sphères de la société vénitienne, qui comptait bon nombre d’amateurs de jeux d’argent, des fortunes entières pouvaient disparaître en l’espace d’une nuit. Casanova, qui ne connaissait nulle modération, accumula tant de dettes, que même le généreux Bragadin ne put les régler. Casanova s'endetta de plus en plus pour payer son dû et n'hésita pas à « emprunter » aux femmes qu'il séduisait.

      SCANDALE, PRISON ET EXILE

      Si Casanova mena ce style de vie des années durant, il existait une limite à la débauche que son cercle approuvait, ceci malgré la protection de Bragadin. Venise était gouvernée par une oligarchie dénommée le « Conseil des Dix », une assemblée de dix aristocrates élus chaque année et disposant d'un pouvoir quasi absolu. Quand il le souhaitait, ce gouvernement était capable d'intimider n'importe qui, y compris le riche Bragadin.

      Les punitions infligées par les Dix pouvaient être sans pitié. Bragadin avait depuis longtemps prévenu son protégé du risque qu’il y avait à susciter l'ire des Dix. Pourtant, Casanova l’ignora, sachant qu'il n'avait enfreint aucune loi. Il fit cependant un mauvais calcul en omettant le fait qu'il était techniquement encore un roturier, contre lequel de nombreux maris aristocrates gardaient rancune.

      Vue du canal du Rio di Palazzo et du pont des Soupirs en arrière-plan. Chaque prisonnier devait traverser ce pont pour se rendre aux donjons du palais des Doges, comme le fit Casanova.

      PHOTOGRAPHIE DE Guido Baviera, Fototeca 9x12

      Alors qu'il avait 29 ans, Casanova fut arrêté un matin et, sans autre explication, contraint de traverser le pont des Soupirs et enfermé dans la prison des Piombi. Heureusement pour lui, cette prison était réservée aux prisonniers de haut rang ; il aurait connu un sort bien pire s'il s'était retrouvé dans les Pozzi, dont les cellules se trouvaient juste au-dessous du niveau de la mer et où les prisonniers purgeaient leur peine avec de l'eau de mer jusqu'aux genoux.

      Casanova ne fut pas informé des charges exactes retenues contre lui ni de la durée de sa détention. Son affaire ne fut jamais jugée. Tout ce qu'il sut, c'est que les autorités dirent que « quand [il perdait son] argent au jeu, moment dans lequel tous les croyants blasphèment, on ne [l]’entendait jamais faire des exécrations contre le diable. » Il fut également accusé de « manger gras tous les jours » et « de n’aller qu’aux belles messes ». N'ayant aucune chance d'être libéré, Casanova fit une évasion audacieuse : il perça le plafond en plomb de sa cellule et, après quelques instants d'angoisse, marcha en homme libre, sous le regard des gardes qui ne se doutèrent de rien.

      Après son évasion, Casanova passa dix-huit ans hors de Venise, séduisant et trompant les femmes à travers l'Europe. Lorsqu'il fut enfin en mesure de rentrer chez lui, il était un homme d'âge mûr. Venise avait changé et les événements mondains qu'il avait connus dans sa vingtaine comme le Carnaval et les bals sur le Grand Canal, lui manquaient. Il dut à nouveau s'exiler en 1783 et passa les dernières années de sa vie à travailler sur ses mémoires, lesquels débutent par un aveu franc : « Je commence par déclarer à mon lecteur que, dans tout ce que j’ai fait de bon ou de mauvais durant tout le cours de ma vie, je suis sûr d’avoir mérité ou démérité, et que par conséquent je dois me croire libre. » Casanova mourut en 1798, à l’âge de 73 ans, un an après que la République de Venise fut tombée aux mains de Napoléon Bonaparte.

      Cet article a initalement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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