Pénétrez dans la Cité interdite, domaine de l’empereur de Chine et de sa cour pendant près de 500 ans

L’accès à ce vaste complexe composé de palais grandioses, de jardins luxuriants et de pavillons sacrés était interdit à la plupart des sujets de la Chine impériale qui ne pouvaient qu’imaginer la grandeur qui se cachait derrière ces portes.

De Verónica Walker
Publication 13 août 2024, 09:11 CEST
Hall of Supreme Harmony

PAVILLON DE L’HARMONIE SUPRÊME - Culminant à une trentaine de mètres au-dessus de la grande cour centrale, le plus grand édifice de la Cité interdite abrite uniquement le trône du Dragon, siège cérémoniel du pouvoir impérial des empereurs des dynasties Qing et Ming durant cinq siècles.

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Au cœur de l’actuelle Pékin se trouve le plus grand complexe palatial du monde, un lieu assez grand pour contenir cinquante palais de Buckingham et qui s’étire sur plus de 720 000 m2 : la Cité interdite. Celle-ci servit de centre symbolique et politique de la Chine impériale entre 1420 et 1912. La rudesse de son nom reflète combien l’enceinte de ses murs fut inaccessible à la plupart des sujets de l’empire.

Le complexe est constellé de palais, de jardins, de cours et d’habitations. Il fut construit par l’empereur Yongle (r. 1403-1424), troisième souverain de la dynastie Ming. Il se déclara lui-même empereur et consolida son pouvoir à Pékin, en y déplaçant la capitale, Nankin, distante de 1 000 km, en 1403. Selon certaines sources, la construction du complexe, à l’endroit même où Kubilai Khan avait précédemment fait ériger son célèbre palais, aurait nécessité la participation de 100 000 artisans et d’un million d’esclaves entre 1406 et 1420.

Ces caractères chinois signifient Zijincheng, c’est-à-dire « cité pourpre interdite », nom complet du complexe palatial de Pékin.

Zijincheng, nom mandarin de la Cité interdite, signifie littéralement « cité pourpre interdite ». En Chine, l’on considère que la couleur pourpre est de bon augure, elle symbolise la divinité et l’immortalité, mais aussi l’étoile polaire. La Cité interdite fut la demeure et le siège du pouvoir de vingt-quatre souverains : quatorze de la dynastie Ming (1368-1644) et dix de la dynastie Qing (1644-1911). Quand les empereurs mandchous de la dynastie Qing renversèrent les Ming, ils ajoutèrent à la Cité de nouveaux édifices et de nouveaux jardins, mais l’importance du complexe demeura inchangée.

 

GÉOMÉTRIE SACRÉE

La Cité interdite forme un rectangle de plus de 950 mètres de longueur sur 750 de largeur. Son mur d’enceinte mesure plus de 7 mètres de hauteur et est entouré d’une douve dotée d’une source d’eau artificielle, la Rivière d’or. Son agencement suit les préceptes du feng shui (l’art chinois de placer objets et édifices de sorte à favoriser la circulation des énergies positives). Le complexe palatial est aligné selon l’axe Nord-Sud et est symétrique afin d’imiter l’équilibre de l’Univers. Il est de coutume de dire que la Cité interdite abrite 9 999,5 pièces. Seul le Dieu du ciel avait droit à 10 000 pièces ; pas son fils impérial sur Terre. Le nombre 9 999 est favorable dans la culture chinoise : il est associé à l’empereur et il se prononce de la même manière que le mot mandarin signifiant « éternel ».

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    Cette tempéra sur soie du 15e siècle représente les innombrables palais, pavillons et cours de la Cité interdite.

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    Au sein de la Cité interdite, les espaces principaux furent répartis le long d’un axe central qui scindait le domaine en deux. Vu du dessus, le complexe prend une forme qui coïncide avec l’ordre cosmique idéal de l’idéologie confucéenne et qui évoque un point d’équilibre situé entre le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest. Sur ce point d’équilibre central se tient le pavillon de l’Harmonie suprême qui héberge le principal trône impérial, le trône du Dragon. Le placer ainsi au centre de la Cité interdite, c’était faire symboliquement de l’empereur le centre même de l’Univers, le point focal de toute la hiérarchie sociale et naturelle autour de laquelle l’empire tout entier tournait.

    Selon la tradition chinoise, ceux qui se trouvent au nord et qui regardent vers le Sud jouissent d’une position supérieure. De même, ceux qui se trouvent à l’intérieur d’un bâtiment ou dans un espace élevé sont supérieurs à ceux qui se trouvent à l’extérieur ou dans un espace plus bas. Ces relations spatiales furent répercutées de manière explicite dans l’architecture de la Cité interdite. L’empereur se tenait toujours dans le cadre d’une porte ou dans une salle surélevée et regardait en direction du Sud depuis sa position avantageuse, tandis que ses sujets se tenaient en contrebas dans des cours à ciel ouvert et regardaient en direction de l’empereur, vers le Nord.

    Troisième souverain de la dynastie Ming, Yongle déplaça la capitale de la Chine de Nankin à Pékin en 1403.

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    Les appartements privés de l’empereur se situent dans la cour intérieure, à l’extrémité septentrionale de la Cité ; en plus de sa souveraine personne, seules des femmes et des eunuques y étaient admis. Les salles d’État, où l’empereur accordait des audiences et menait des travaux officiels en compagnie de ses ministres, étaient au sud, dans la cour extérieure. C’est là que la cour impériale chinoise régentait ses rapports avec le monde extérieur, en se servant de l’architecture magnifique de la Cité interdite comme d’une scène pour afficher le pouvoir de l’empereur.

     

    CÉRÉMONIES ET RITUELS

    Dans la tradition impériale chinoise, on considérait l’empereur comme le seul habitant officiel de la Cité interdite ; les ministres et les nobles qui représentaient le peuple n’étaient vus que comme de simples visiteurs. Cette distinction avait son importance lorsque l’on organisait des cérémonies - l’accession de l’empereur au trône, les vénérables audiences qu’il accordait, ses fêtes d’anniversaire et la publication de décrets gouvernementaux.

    Les cérémonies de ce type suivaient la même organisation rituelle. L’empereur ouvrait la marche pour se rendre là où la cérémonie allait avoir lieu, ses ministres et les nobles suivaient en franchissant des portes et en traversant des ponts en respectant un ordre strict prescrit par la hiérarchie sociale. Nulle part, à aucun moment, qui que ce soit était autorisé à se tenir au nord de l’empereur.

    Les descriptions historiques des audiences impériales reflètent la façon dont ces protocoles stricts soulignaient l’ordre social. Les participants se rassemblaient à l’aube à l’extérieur de la cour du pavillon de l’Harmonie suprême. Les membres de la famille de l’empereur se tenaient sur les marches menant au pavillon, placés selon leur proximité de sang avec l’empereur. Officiers militaires et civils formaient des rangées dans la cour extérieure, de nouveau selon leur rang. Tous regardaient en direction du Nord vers l’empereur qui, vêtu des plus beaux atours impériaux, ornés de la silhouette d’un dragon, était conduit au trône par une procession. Une fois tout le monde en place, au cri de « Kowtow ! » les participants s’agenouillaient et rendaient hommage à l’empereur en touchant le sol de la tête trois fois, effectuant trois séries de trois prosternations.

    L’empereur assistait en personne aux cérémonies les plus importantes. En son absence, le trône du Dragon était vénéré et traité comme son substitut. De même, lorsque l’empereur publiait un décret, le document impérial lui-même était traité avec beaucoup de pompe. Chacune de ces cérémonies dénotait, par leur caractère rituel, la vision d’un Univers composé de strates hiérarchiques distinctes. Ainsi la Cité interdite consolidait le pouvoir et la mainmise de chaque dynastie sur la Chine.

     

    LA CITÉ INTERDITE DE NOS JOURS

    Malgré les défis rencontrés pendant des siècles, qu’il s’agisse de bouleversements politiques extrêmes et de guerres brutales ou d’incendies majeurs, le complexe est toujours là. Après la chute de la dynastie Qing, le dernier empereur chinois, Puyi, vécut dans la Cité interdite jusqu’en 1924, année où il en fut expulsé par Feng Yuxiang, chef de guerre et plus tard cadre du Kuomintang, le parti nationaliste chinois. L’année suivante, la République de Chine fit du site un musée national.

    La Cité interdite est ceinte d’un mur de plus de sept mètres de hauteur. À chacun de ses quatre coins se tient une tour raffinée telle que celle-ci, érigée au nord-ouest.

    PHOTOGRAPHIE DE Mirko Kuzmanovic, Alamy, ACI

    En 1949, du haut de la porte de la Paix céleste (Tiananmen), Mao Zedong décréta la création de la République populaire de Chine. En 1966, durant la révolution culturelle, Mao Zedong donna l’ordre à des gardes rouges de se poster à cette même porte. En 1987, la Cité interdite fut inscrite avec d’autres monuments au Patrimoine mondial de l’UNESCO sous le nom de « Palais impériaux des dynasties Ming et Qing à Beijing et à Shenyang ». Au printemps 1989, les manifestations pro-démocratie de la place Tiananmen, plus vaste espace public du monde, située dans l’ombre élancée de la Cité interdite, fascinèrent le monde entier.

     

    FRANCHIR LA PORTE DU MIDI

    Wufeng Lou (la tour des Cinq phénix) est l’imposante entrée méridionale de la Cité interdite. On l’appelle également « porte du Midi », car on croyait que la ligne méridienne de Pékin traversait le complexe palatial. C’est dans cet endroit des plus auspicieux que l’empereur publiait ses décrets. Cette entrée se situe au centre du mur extérieur et des ailes s’étirent de part et d’autre. Son style est conforme à celui qui servait à décorer les entrées des palais, des temples et des tombes lors de la dynastie Zhou (11- 3e siècles avant notre ère).

    La porte du Midi est l’entrée principale de la Cité interdite, elle est située à son extrémité méridionale. Ici, le mur ceignant le complexe atteint une hauteur de plus de douze mètres.

    PHOTOGRAPHIE DE Xiaolei Wu, Alamy, ACI

    Cinq portes s’ouvrent dans la tour de la porte du Midi qui permettent d’accéder au complexe. La porte centrale était réservée à l’empereur. Les seules exceptions étaient faites pour l’impératrice le jour de son mariage et pour les trois meilleurs étudiants de l’empire. D'une hauteur de près de 40 mètres, la structure centrale mesure près de 60 mètres de long et possède un double toit de tuiles vernissées. À chaque extrémité se trouvent des supports de cloches et de tambours. Chaque fois que l'empereur quittait la Cité interdite pour se rendre à l'autel, les cloches sonnaient. Lorsque les cérémonies les plus importantes étaient célébrées dans le pavillon de l'Harmonie Suprême, les tambours se joignaient aux cloches.

     

    TRAVERSER LA RIVIÈRE D’OR

    Selon les principes du feng shui, de l’eau doit s’écouler devant chaque montagne. La zone qui se trouve au-delà de la porte du Midi est fidèle à ce principe. La cour qui s’y trouve est divisée d’ouest en est par la Rivière d’or, qui s’écoule devant la monumentale porte de l’Harmonie suprême. La rivière artificielle entre dans la cité depuis le nord-ouest et se jette dans la douve au sud-est. Large de 4,50 mètres environ, la Rivière d’or est peu profonde mais ses eaux avaient une raison d’être aussi pratique que symbolique. En effet, elle servait aussi de réservoir en cas d’incendie, une menace à prendre au sérieux pour une ville principalement faite de bois.

    À l’endroit où la Rivière d’or passe devant la porte de l’Harmonie suprême, elle prend la forme d’un arc mongol. Cinq ponts enjambent la rivière, chacun symbolisant l’une des cinq vertus confucéennes que l’empereur attendait de ses sujets : bienveillance (ren), rectitude (yi), sagesse (zhi), fiabilité (xin) et droiture rituelle (li). Les cinq ponts sont comme cinq flèches qui font émaner ces vertus du centre impérial pour irradier le monde. En plus de leur valeur symbolique, ces ponts servaient à rappeler la stricte hiérarchie sociale de la civilisation chinoise : le pont central ne pouvait être franchi que par l’empereur, les deux qui l’encadraient par la famille royale, et le plus éloigné était réservé aux fonctionnaires de la cour.

     

    PAVILLONS SACRÉS DE L’HARMONIE

    Au centre de la Cité interdite, érigés sur une terrasse de marbre à trois étages, se trouvent les trois plus importants édifices du complexe : le pavillon de l’Harmonie suprême, le pavillon de l’Harmonie centrale et le pavillon de l’Harmonie préservée. Ces trois pavillons de la cour extérieure possèdent un toit en tuiles vernissées jaunes ; le jaune est la couleur impériale. Chaque pavillon est doté d’un trône duquel l’empereur présidait aux cérémonies et aux célébrations. Le plus important était le pavillon de l’Harmonie suprême, qui abritait le trône du Dragon. Des rituels publics y prenaient place, intronisations et mariages royaux y compris.

    Le pavillon de l’Harmonie centrale, plus petit et plus septentrional, était utilisé dans le cadre d’actes impériaux, par exemple pour recevoir des hommages ou pour l’examen de documents gouvernementaux. Plus au nord encore se trouve le pavillon de l’Harmonie préservée, nom qui fait référence à la fonction impériale du partage de l’harmonie sous les cieux. Sous les Ming, il servit à l’empereur de lieu où se parer de ses habits de cérémonie. Sous les Qing, on y donnait des banquets en compagnie de chefs d’État, de nobles et de ministres.

     

    ROYAUME DU DRAGON

    Dans de nombreuses cultures, on voit les dragons comme des monstres cracheurs de feu, mais les dragons chinois sont de puissants et bienveillants donneurs de vie, des créatures suprêmes contrôlant les eaux et la pluie. Dans la longue histoire chinoise, on a également associé le dragon au pouvoir impérial, et ce dès le règne du premier empereur de la Chine unifiée, Qin Shi Huangdi (r. 221-210 avant notre ère). Le rapport entre empereurs et dragons est rendu manifeste à l’intérieur du pavillon de l’Harmonie suprême où se trouve le trône du Dragon. L’empereur Jiajing de la dynastie Ming (r. 1521-1567) aurait été le premier souverain à s’en servir.

    Entouré de dragons, le trône surélevé est richement décoré avec de l’or et des pierres précieuses. Cinq dragons enroulés figurent à l’arrière, ils représentent les cinq éléments (métal, bois, eau, feu et terre). Derrière se trouve un panneau sculpté où figurent neuf dragons. Juste au-dessus, l’image d’un dragon enroulé orne un plafond à caissons sophistiqué. Quand un empereur, vêtu d’une robe de cérémonie ornée d’un emblème figurant un dragon, prenait place sur le trône, il était considéré comme se trouvant au centre de la Chine, mais également au centre du monde civilisé. Cela se reflète dans le nom de la Chine : Zhongguo, « pays central » ou « empire du milieu ».

    Derrière le Jardin impérial se trouve une porte monumentale, la porte de la Divine puissance. Cet édifice propitiatoire conduisait aux appartements privés de l’empereur situés à l’extrémité septentrionale de la Cité interdite.

    PHOTOGRAPHIE DE Shutterstock

     

    BALADE DANS LE JARDIN IMPÉRIAL

    Au nord du complexe palatial se trouve un jardin décoratif de bambous, de cyprès et de pins qu’émaillent des édifices tels que de petits pavillons. Le Jardin impérial fut construit au 15e siècle lors du règne de Yongle pour que le souverain suprême et son épouse officielle s’y divertissent. Conçu comme un espace paisible permettant de se rapprocher de la nature, le jardin fut par la suite agrandi et finit par couvrir près de quatre hectares. Il s’agit de l’un des quatre jardins du complexe et ses coins accueillent quatre pavillons qui représentent les quatre saisons.

    L’un d’eux, le pavillon des Dix-Mille Printemps est dédié au printemps. Sa base carrée représente la terre, tandis que son toit arrondi est le ciel orné de dragons et de phénix. Au milieu de cet environnement tranquille se tient le pavillon de la Paix impériale, un temple taoïste où les empereurs Ming pratiquaient l’alchimie et la divination. Le pavillon principal était dédié à Xuanwu (ou Zhenwu en version occidentale), puissant dieu de la guerre taoïste associé au Nord et à l’eau. Ce pavillon est le seul temple taoïste situé sur l’axe principal de la Cité interdite.

    Le Jardin impérial abrite un autre édifice remarquable, le Kiosque de la neige cramoisie, qui tire son nom des pommiers sauvages en fleurs qui poussaient là autrefois ; en tombant, leurs pétales évoquaient, dit-on, des flocons de neige rougeâtres (de nos jours, des seringats de Pékin [Philadelphus pekinesis] y sont plantés). Deux empereurs Qing en particulier, Kangxi (r. 1661-1722) et Qianlong (r. 1735-1796) appréciaient tant la beauté de la pergola qu’ils la considéraient comme leur endroit favori pour composer des poèmes.

     

    DEVANT LA PORTE

    Construite en 1420, la porte de la Divine puissance (Shenwumen) est l’entrée septentrionale de la Cité interdite. Elle ouvrait sur la résidence privée de l’empereur et était empruntée par les personnes qui travaillaient au palais, par les concubines de l’empereur et par les membres de la famille impériale. D’abord nommée porte de la Tortue noire (Xuanwumen), elle changea de nom au 17e siècle parce que le nom de naissance de l’empereur Kangxi, de la dynastie Qing, était Xuanye. Il était tabou de donner à quoi que ce fut un nom à la sonorité trop proche de celle du nom de l’empereur.

    La porte de la Divine puissance est rectangulaire, mesure 30 mètres de hauteur et se laisse traverser en trois points. Elle repose sur une base Xumi de jade blanc, fondation typique des tours bouddhistes. Une tour au toit en tuiles vernissées jaunes surmonte d’ailleurs la porte. Une cloche et un tambour étaient conservés dans la tour. Lors des dynasties Ming et Qing, on sonnait la cloche 108 fois à la tombée du jour. Ensuite, on faisait résonner la cloche et le tambour toutes les deux heures de sept heures du soir à cinq heures du matin. À l’aube, la cloche sonnait de nouveau. Mais quand l’empereur était chez lui, seul le tambour était frappé. En 1924, c’est par cette porte que l’on expulsa le dernier empereur Qing, Puyi. Quand le complexe fut transformé en musée en 1925, on plaça au fronton de la porte un panneau sur lequel on pouvait lire « Musée palatial ». 

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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