Le canal de Xerxès, la merveille d'ingénierie perse que l'on croyait disparue

Pendant des millénaires, seule une source soutenait l'existence d'un canal creusé par le roi des Perses pour envahir la Grèce antique. Ce n'est qu'au 21e siècle que des archéologues ont prouvé que cet ouvrage de génie militaire était bel et bien réel.

De Antonio Penadés
Publication 3 mai 2023, 14:52 CEST
Land and sea

Cette vue du mont Athos surplombe le site de ce qui était autrefois le canal de Xerxès. Ce dernier fut construit dans la partie la plus étroite de la péninsule d'Athos.

PHOTOGRAPHIE DE Natalino Russo, Fototeca 9x12

Les historiens furent longtemps persuadés que le canal de Xerxès était un simple mythe, et pourtant, ils ne cessèrent jamais de le rechercher. Pendant des millénaires, seule une source écrite soutenait l’existence du canal, raison pour laquelle de nombreux spécialistes estimaient qu’il était absurde de penser qu’un tel ouvrage avait pu être construit uniquement pour être traversé par la puissante marine perse en 480 avant notre ère.

Cependant, des découvertes archéologiques récentes sur la péninsule du mont Athos, dans la Grèce actuelle, suggèrent que cette merveille d’ingénierie exista bel et bien. Cette prouesse technique est un rappel frappant de la richesse, de la force et de l’inventivité de la Perse antique, des qualités qu’Athènes et d’autres cités-États durent défier lorsque ce puissant ennemi décidait d’envahir leurs terres.

 

LES DANGERS DE LA MER

L’histoire du canal remonte aux guerres médiques qui opposèrent les Grecs et les Perses au 5e siècle avant notre ère. Bien que de nombreuses batailles, telles que celles de Marathon et de Salamine, virent les Grecs affronter des ennemis beaucoup plus puissants qu’eux… et remporter la victoire, le canal de Xerxès révèle toute la puissance et la ténacité de leurs adversaires.

Ces guerres débutèrent à l’aube du 5e siècle avant notre ère, lorsque les Ioniens, l’une des principales tribus grecques qui vivaient le long de la côte occidentale de l’actuelle Turquie, se révoltèrent contre leurs suzerains perses. En 494 avant notre ère, le roi perse Darius Ier écrasa les rebelles durant la bataille de Ladè, puis détruisit la cité de Milet. Les Ioniens étant à sa merci, Darius Ier souhaitait désormais se venger de leurs alliés : les Athéniens.

Ce moment fut un véritable retournement pour le souverain : en 492 avant notre ère, alors qu’une grande partie de la flotte perse contournait la péninsule d’Athos, une violente tempête les frappa. Légers et rapides, les navires de guerre perses étaient vulnérables dans des conditions aussi défavorables et la tempête précipita près de 300 d’entre eux contre les falaises de la péninsule, provoquant la mort de 20 000 marins.

Gauche: Supérieur:

Cette pièce de siglos en argent de la fin du 6e siècle avant notre ère représente Darius Ier, ou Darius le Grand, armé.

PHOTOGRAPHIE DE Alamy
Droite: Fond:

Xerxès Ier, fils et successeur de Darius Ier, est ici représenté sur une pièce de darique du 5e siècle avant notre ère.

PHOTOGRAPHIE DE ACI

Deux ans plus tard, en 490 avant notre ère, Darius Ier fut humilié par Athènes sur le rivage de Marathon et se retira en Asie avec ses forces. Distrait pendant ses dernières années par une révolte en Égypte, le roi perse mourut sans avoir réalisé son rêve de régner sur le monde grec. Xerxès Ier, son fils et successeur, entama alors des préparatifs méticuleux et ambitieux afin de soumettre le pays une bonne fois pour toutes.

Au printemps de 480 avant notre ère, le roi lança une attaque amphibie massive sur la Grèce, une campagne qui s’ouvrit sur de spectaculaires démonstrations d’ingénierie militaire. Le premier défi logistique majeur de Xerxès dans cette invasion était de faire traverser le détroit des Dardanelles, qui séparait l’Asie de l’Europe, à sa vaste armée. Un ponton, constitué de bateaux attachés les uns aux autres, fut pour cela tendu sur cette étendue d’eau turbulente et large de près de 1,5 kilomètre.

Une fois la rive européenne atteinte, les armées de Xerxès marchèrent par voie terrestre le long de la côte nord de la mer Égée et traversèrent la région historique de Thrace. La marine, de son côté, suivit la côte jusqu’à la barrière de la péninsule d’Athos, au sud de l’actuelle ville de Thessalonique.

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    Des trois promontoires qui s’étendent depuis la péninsule de Chalcidique dans ce qui est aujourd’hui la Grèce continentale, la péninsule d’Athos est celui qui se situe le plus à l’est. À son extrémité se dresse le fameux mont Athos, une montagne sacrée dans la religion chrétienne orthodoxe qui culmine à 2 033 mètres et abrite aujourd’hui une communauté monastique.

    Comme à l’époque des rois Darius et Xerxès, les mers qui entourent la péninsule sont aujourd’hui encore dangereuses pour les navires. Motivé par la tempête catastrophique qui avait dévasté la flotte de son père plus d’une décennie plus tôt, Xerxès souhaitait établir un plan afin d’éviter ces eaux tumultueuses. À son arrivée sur les lieux, la marine perse découvrit un projet d’ingénierie encore plus vaste que le ponton qui lui avait permis de traverser les Dardanelles : le roi avait fait percer un canal de près de 2 kilomètres de long en plein milieu de la péninsule. Connu sous le nom de canal de Xerxès, celui-ci devait servir de passage à la marine perse, et ainsi faciliter sa progression vers l’ouest.

    Un canal de drainage entoure la Porte de Xerxès, construite par le roi Xerxès au milieu du 5e siècle avant notre ère à Persépolis, la capitale cérémonielle de l'Empire perse. Le site se trouve près de l'actuelle ville de Chiraz, dans le sud de l'Iran.

    PHOTOGRAPHIE DE Konrad Zelazowski, Alamy, ACI

     

    UN PROJET COMPLEXE

    La quasi-totalité des preuves écrites concernant le canal de Xerxès provient du livre VII des Histoires d’Hérodote. Cinquante ans après la construction du canal, l’historien grec rapporta dans cet ouvrage que « toutes sortes d’hommes de l’armée furent contraints par le fouet à creuser un canal » au cours d’opérations qui durèrent trois ans. Le canal était situé à « Athos, une grande et célèbre montagne qui s’avance dans la mer et qui est habitée par des hommes. À son extrémité terrestre, la montagne prend la forme d’une péninsule, dont l’isthme fait environ douze stades de large. Ce lieu consiste en une plaine et de petites collines qui s’étendent de la mer près d’Acanthos jusqu’à celle de Torone. »

    Hérodote, ici représenté dans une copie en marbre romain du 3e siècle de notre ère d'un buste grec plus ancien, entretint la mémoire du canal de Xerxès dans ses Histoires.

    PHOTOGRAPHIE DE AKG, Album

    Mais quelle était la longueur d’un stade, selon les mesures d’Hérodote ? Cette question fait depuis bien longtemps débat chez les historiens, mais nombreux sont ceux qui s’accordent à dire que les « douze stades » mentionnés dans le texte correspondent à la largeur de la péninsule à l’endroit où le canal aurait été creusé, soit environ 2 kilomètres.

    Un projet d’une telle envergure nécessitait une main-d’œuvre conséquente, et selon Hérodote, celle-ci ne se composait pas seulement des hommes perses qui, « contraints par le fouet », participèrent aux travaux d’excavation, mais aussi des habitants de toute la région. Cette partie de la Thrace étant sous contrôle perse, tous les hommes en âge de servir dans l’armée étaient en effet obligés de contribuer à l’expédition contre la Grèce, et certains d’entre eux furent donc contraints de participer à la construction du canal. Hérodote précisa qu’un marché était installé à proximité, près de l’actuel village de Néa Róda, et que « beaucoup de céréales moulues leur parvenaient fréquemment d’Asie » afin de nourrir tous ces ouvriers. À l’arrivée de l’armée de Xerxès, les contingents s’installèrent dans des camps, tandis que le monarque et son escorte, y compris son corps d’élite connu sous le nom de Mélophores, séjournèrent dans des logements plus confortables.

    Après l’arrivée de Xerxès à Acanthos, le noble perse Artachaies, qui avait codirigé les travaux d’excavation du canal, mourut. Artachaies était apparenté au roi et appartenait au clan des Achéménides. Imposant, il était décrit par Hérodote comme « l’homme le plus grand de Perse… et sa voix était la plus forte de la Terre. »

    Xerxès ordonna de magnifiques funérailles en son honneur, et l’armée érigea son tumulus juste à côté du canal qu’il avait construit. Selon Hérodote, l’armée versa des libations pour Artachaies, et les Acanthiens « lui firent des sacrifices en invoquant son nom ». Si ce tumulus existe bien, il n’a pas encore été redécouvert, ce qui constituerait une preuve importante pour confirmer l’emplacement du canal.

    Comprendre : la Grèce antique

    Selon les historiens, l’extrémité sud du canal aurait débouché sur une petite plage de galets surplombant la baie intérieure, près du village de Trypiti. Le terrain y est accidenté, ce qui aurait compliqué les travaux d’excavation ; alors que les ouvriers creusaient dans des couches de sédiments relativement tendres dans d’autres sections du canal, à cette extrémité sud, le sol était plus difficile à pénétrer. Il est difficile d’imaginer que des ouvriers aient pu creuser jusqu’à 25 mètres de profondeur pour atteindre le niveau de la mer dans cette zone qui se trouve entre deux collines. Lorsque Démétrios de Scepsis, un érudit grec du 2e siècle avant notre ère, examina cette partie de la péninsule, il jugea qu’il aurait été impossible pour les Perses de creuser un canal dans un tel terrain rocheux.

    Selon Hérodote, les travaux de creusement furent confiés à différents groupes de travail pendant trois ans. Les Perses pouvant compter sur une main-d’œuvre presque illimitée, il est possible que le projet ait été mené à bien par le biais de techniques rudimentaires. À ce sujet, l’historien écrivit : « Lorsque le canal était creusé à une certaine profondeur, des hommes se tenaient au fond et creusaient, d’autres prenaient la terre à mesure qu’elle était extraite et la remettaient à d’autres qui se tenaient plus haut sur des estrades, et ils la remettaient encore à d’autres à mesure qu’ils la recevaient, et ce jusqu’à ce qu’ils arrivent à ceux qui étaient le plus haut, et qui la transportaient et la jetaient. » Une partie de ces roches fut utilisée pour construire des brise-lames à chaque extrémité du canal afin d’empêcher les vagues de l’éroder et le canal de s’ensabler.

    Quelque temps plus tard, Xerxès partit et mena ses troupes terrestres vers l’ouest, en direction de la cité de Thermi (l’actuelle Thessalonique). Il ordonna à ses amiraux de faire avancer les navires perses dans le canal et de les diriger ensuite vers la cité afin de l’y rejoindre ; il est donc peu probable que Xerxès ait assisté au passage de la flotte dans la merveille d’ingénierie qui portait son nom.

    Dans cette peinture du 1er siècle de notre ère, Phríxos tente de sauver sa sœur jumelle, Hellé, de la noyade dans le détroit des Dardanelles (également connu sous le nom d'Hellespont, en l'honneur de cette dernière). Ces eaux furent franchies par des pontons perses en 480 avant notre ère.

    PHOTOGRAPHIE DE Bridgeman

     

    MYTHE OU RÉALITÉ ?

    Les descriptions détaillées du canal de Xerxès qui survécurent au passage du temps étant très limitées, nombre d’historiens estimèrent que les affirmations d’Hérodote étaient des exagérations, voire de pures inventions, et le mystère lié à l’existence du canal perdura ainsi pendant des millénaires. Le 19e siècle vit l’apparition d’un intérêt nouveau pour la recherche de vestiges de cet ouvrage de génie militaire. Marie-Gabriel-Florent-Auguste de Choiseul-Gouffier (1752-1817), un comte français qui fut ambassadeur de France dans l’Empire ottoman et qui était passionné par l’histoire de la Grèce antique, parcourut la mer Égée à bord d’une frégate. Il publia en 1809 le deuxième tome de son ouvrage Voyage pittoresque de la Grèce, dans lequel il affirma également qu’il existait autrefois un canal traversant la péninsule d’Athos. Il dressa même un plan qui indiquait des mesures et des sections qui correspondaient bien à celles des écrits d’Hérodote. Le ton romantique de son récit de voyage et l’absence de méthode scientifique rigoureuse conduisirent cependant au rejet de ses affirmations.

    En 1847, la Royal Geographical Society de Londres publia les études topographiques réalisées par le marin et géologue Thomas Spratt, qui corroboraient l’existence du canal tel que décrit par Hérodote. Ce qui semblait être une histoire à dormir debout devint alors un récit plausible. Il fallut néanmoins attendre la fin du 20e siècle pour que des preuves concrètes de l’existence du canal commencent réellement à refaire surface.

    En 1809, le comte Choiseul-Gouffier, diplomate et voyageur français, explora le nord de la mer Égée et défendit l'existence du canal de Xerxès.

    PHOTOGRAPHIE DE Alamy, ACI

    De 1991 à 2001, une équipe de géophysiciens, de topographes et d’archéologues britanniques et grecs travailla longuement sur le site dans le cadre d’une collaboration entre l’Observatoire national d’Athènes, la British School at Athens, les Universités de Leeds et de Glasgow au Royaume-Uni, et celles de Patras et Thessalonique en Grèce. Benedikt Isserlin, de l’Université de Leeds, puis Richard Jones, de l’Université de Glasgow, dirigèrent ce long projet.

    Sur l’isthme de Corinthe, la bande de terre qui relie la péninsule du Péloponnèse à la Grèce continentale, les chercheurs découvrirent des traces de bateaux soutenus par des cylindres en bois ou des plateformes à roues qui, pour passer d’une côte à l’autre, furent probablement traînés par des esclaves ou des animaux le long d’une chaussée en pierre. Isserlin voulait d’abord vérifier si une telle chaussée existait sur la péninsule d’Athos, et si elle pouvait expliquer comment la flotte de Xerxès était parvenue à effectuer la traversée. En l’absence de preuves attestant de l’existence de cette chaussée, l’équipe procéda à des tests géophysiques afin de voir s’ils pouvaient localiser un canal.

    Les premiers résultats montrèrent qu’une sorte d’excavation avait bien existé au milieu de la péninsule, à environ 15 mètres au-dessus du niveau de la mer et à une profondeur d’environ 20 mètres. Le niveau de la Méditerranée s’étant élevé de plus de 1 mètre dans les 2 500 dernières années, l’équipe calcula que l’eau de mer présente dans le canal aurait atteint une profondeur d’environ 3 mètres. Les spécialistes réalisèrent neuf forages qui leur permirent d’analyser les couches du sous-sol. Ils trouvèrent ainsi plusieurs couches anciennes de limon dans la partie supérieure (à environ 9 mètres de profondeur) puis, en dessous, identifièrent un indice essentiel : un lit dense de sable solidifié rougeâtre qui s’étendait sur un peu moins de 2 kilomètres. Ces traces constituaient les fondations du canal.

    Pendant une décennie, les chercheurs utilisèrent des méthodes typiques de l’exploration pétrolière et minière, telles que des tests sismiques et des techniques de réfraction et de réflexion. Ils frappèrent des pièces métalliques enfouies dans le sol à l’aide de marteaux lourds, et utilisèrent des géophones pour enregistrer l’intensité et la direction des impulsions générées. Ils calculèrent ainsi la profondeur des couches du sous-sol en mesurant le temps de passage des ondes volumétriques, et relièrent ensuite les points souterrains qui présentaient une transmission acoustique similaire. Ils effectuèrent également des tests de décharge électrique et de géoradar (RPS) afin de comprendre la structure du canal avec davantage de précision.

    La datation au radiocarbone des éléments organiques et les images satellites à haute résolution furent catégoriques, et les chercheurs utilisèrent les résultats pour créer une représentation numérique du canal en trois dimensions. Ainsi, le projet gréco-britannique permit non seulement de prouver l’existence d’un canal à cet endroit, mais révéla également qu’il s’étendait d’un bout à l’autre de la côte, un sujet qui faisait jusqu’à l’objet de débats.

    Au début, tout comme les générations de sceptiques qui la précédèrent, l’équipe doutait elle aussi qu’un canal ait pu être creusé dans cette partie rocheuse du sud de la péninsule. Mais la découverte du lit du canal, les mesures effectuées grâce aux ondes sismiques et l’analyse stratigraphique du sous-sol changèrent la donne. Les chercheurs confirmèrent également que le canal était doté de côtés inclinés, et que les observations étaient cohérentes avec les descriptions d’Hérodote : « d’une mer à l'autre, assez large pour faire flotter deux trières l’une contre l’autre ». Le fond du canal atteignant les 15 mètres de large, et ses parois étant inclinées vers l’extérieur, l’espace navigable à la surface aurait effectivement été assez large pour faire flotter et avancer deux trières côte à côte.

    La construction de l'Apadana (salle du trône) de Persépolis fut commencée au 6e siècle avant notre ère par Darius le Grand et achevée par son fils Xerxès. Les reliefs de la frise qui couvre l'escalier oriental représentent huit soldats flanqués d'un taureau déchiqueté par un lion.

    PHOTOGRAPHIE DE Prisma by Dukas Pressagentur GMBH, Alamy

    L’existence du canal de Xerxès étant désormais prouvée, les chercheurs se demandent pourquoi cette merveille d’ingénierie fut effacée, tant sur le plan physique que dans la mémoire des Grecs, à l’exception du récit d’Hérodote. Aucun vestige marin, tel que des coquillages, ne fut trouvé dans les sédiments du lit du canal, ce qui suggère que le canal ne fut rempli d’eau de mer que pendant une courte période.

    Du fait de la taille du canal qui ne permettait pas d’accueillir de grands navires de commerce, il semble que la voie n’ait été utilisée que pour des navires militaires plus petits. Une théorie plausible propose une explication à la disparition relativement rapide de cette construction. En 479 avant notre ère, les forces perses furent vaincues lors de la bataille de Platée et les habitants de la péninsule d’Athos furent libérés de l’emprise des Perses ; il est donc possible que les Grecs aient laissé le canal s’envaser naturellement, voire qu’ils l’aient comblé eux-mêmes, afin d’effacer un monument qui symbolisait leur oppression et célébrait leur ennemi.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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